Entre défis et opportunités

Entre défis et opportunités
Entre défis et opportunités

Souhaitant développer des activités de soins rémunérés, le Maroc ne ménage aucun effort. Au cours de la deuxième journée de la première conférence internationale sur l’économie du soin, organisée à l’Université Polytechnique Mohammed VI de Rabat, sous le thème « Économie du soin et protection sociale : un pilier pour l’autonomisation des femmes, la création d’opportunités d’emploi et le bien-être familial ». -être”, cette initiative a été saluée par de nombreux experts du monde entier. Il ne faut cependant pas se voiler la face, des défis persistent et pourraient freiner cette dynamique.

Dans le but d’identifier ces obstacles, un panel intitulé « la professionnalisation des métiers de l’économie du soin – formation, organisation et gestion des ressources humaines» a réuni une pléiade d’experts. Économistes, militants sociaux et chercheurs se sont réunis pour partager leurs connaissances et explorer des solutions innovantes aux défis rencontrés dans la formation, l’organisation et la gestion des ressources humaines dans ce domaine.

Approché par Hespres FR, Nadia Bezad, présidente de l’Organisation panafricaine de lutte contre le sida (OPALS), nous a déclaré que“aujourd’hui,” Nous nous réunissons pour aborder un sujet crucial d’une importance capitale pour notre nation : l’économie des soins et la lutte contre le sida. À la lumière de la stratégie adoptée par notre gouvernement, il est essentiel de comprendre l’intégration des précautions dans notre système de santé, ainsi que la gestion de la santé par les citoyens. Cela comprend le dépistage préventif de certaines maladies, comme le VIH/SIDA, ainsi que d’autres maladies non transmissibles.».

©Ayoub Amar

SIDA et économie de la santé

Pour faire ça, “Nous nous appuyons sur les lignes directrices de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour renforcer notre stratégie en matière de soins de santé primaires, de planification familiale, de santé maternelle et infantile, ainsi que de santé sexuelle et reproductive. Ces lignes directrices visent à donner aux individus les moyens de gérer leur propre santé, en fournissant aux professionnels de la santé les compétences nécessaires pour soutenir ces efforts. Au Maroc, cela s’est traduit par des progrès notables en matière de couverture sanitaire universelle et d’intégration des soins personnels dans notre système de santé. explique notre conférencier..

Soulignant les progrès socio-économiques significatifs du Maroc en matière de santé, Nadia Bezad souligne fièrement que «L’objectif d’étendre la couverture sanitaire universelle, qui devrait être atteint dans six ans, est en bonne voie grâce à l’adoption des soins personnels comme élément essentiel de notre stratégie. Le Maroc a été pionnier dans l’adoption des documents de l’OMS concernant l’auto-prise en charge de la santé sexuelle et reproductive, depuis le 19 septembre 2019. Cette adoption s’est faite par étapes, notamment des consultations régionales et l’approbation des cadres financiers et législatifs nécessaires.. »

La mise en œuvre des soins personnels ne s’est pas faite sans difficultés, notamment dans le contexte sociopolitique et économique du pays. En avril 2021, rappelle le spécialiste, nous avons intégré les soins personnels dans la stratégie nationale de santé sexuelle et reproductive pour la période 2021-2030. “Un guide national d’autosoins a été élaboré pour fournir des normes et des conseils clairs aux professionnels de la santé. Après cinq années de mise en œuvre, des progrès significatifs ont été réalisés : introduction de nouveaux moyens de contraception, autorisation de l’auto-administration de médicaments contre la fertilité et déploiement de l’autodépistage du VIH, une initiative lancée en 2023.“, Elle ajoute.

©Ayoub Amar

Les facteurs favorables comprennent un engagement fort en faveur d’une couverture sanitaire universelle et une acceptation croissante par le public des nouvelles méthodes de soins personnels. Les ressources financières et humaines ont été diversifiées pour soutenir ces initiatives. “Toutefois, des défis demeurent, notamment la nécessité de renforcer les partenariats entre le secteur public, le secteur privé, les organisations internationales et la société civile pour garantir le succès continu des soins personnels.», conclut l’orateur.

L’économie du soin, un projet innovant, mais à quel prix ?

De son côté, Ahmed Khalid Benomar, spécialiste du développement territorial et économique marocain, a révélé un autre aspect des défis qui entravent l’implantation de cette économie naissante. Il est essentiel, dans le contexte actuel, de comprendre les défis spécifiques auxquels nous sommes confrontés en termes d’économie des soins. Il s’agit d’un sujet complexe qui nécessite une analyse approfondie, une compréhension des enjeux de demande et d’offre, ainsi qu’une approche localisée et participative pour des solutions durables.“, il dit.

Hier, lors de la présentation du ministère de l’Économie et des Finances, il a été clairement établi que la demande existe. En économie, on parle toujours en termes d’offre et de demande. Concernant l’économie des soins, la demande est présente et croissante. Ce qui requiert notre attention, c’est l’offre.

Dans notre contexte marocain, notamment dans le secteur de l’Economie Sociale et Solidaire (ESS), on observe souvent une approche où les projets sont d’abord définis, puis les activités sont adaptées a posteriori. Cette méthodologie, bien qu’efficace dans certains cas, manque parfois de systématique et d’adéquation aux réalités locales.

©Ayoub Amar

Pour illustrer cela, le spécialiste propose un exemple. “Prenons le cas des initiatives de développement dans les provinces du sud du royaume. Dans le passé, des projets de soutien économique aux femmes ont été mis en œuvre. Cependant, ces initiatives, bien qu’innovantes, se sont heurtées à des obstacles culturels dans certaines communes. Alors que dans d’autres communes voisines, les femmes étaient beaucoup plus intégrées et économiquement actives. Cela nous enseigne que la normalisation n’est pas toujours la solution ; il est nécessaire de comprendre les spécificités et les cultures locales et d’adapter les projets en conséquence », compare le panéliste.

Concernant l’offre, plusieurs aspects méritent d’être abordés : le prix, l’exigence de qualité et la professionnalisation des services. Retraçant les enjeux de cette offre, Ahmed Khalid Benomar a observé qu’actuellement, dans les pays africains, «nous n’avons pas encore systématisé la professionnalisation de l’offre dans l’économie des soins. Par exemple, les services de santé varient énormément en termes de prix et de durée, créant incohérence et incertitude pour les bénéficiaires.».

Offres et demandes existantes, infrastructure manquante

Parlons des familles qui demandent des services pour leurs proches. “Ils se retrouvent confrontés à une grande diversité de prix et de qualité de service, sans standards établis. Une prestation peut durer quelques minutes ou plusieurs heures, pour le même prix, ce qui montre l’absence de standards clairs et uniformes. C’est un défi majeur que nous devons relever pour garantir une offre cohérente et professionnelle», illustre le chercheur en questions économiques.

Pour les jeunes mamans ou les personnes éloignées des centres de formation, il est difficile de se déplacer pour suivre une formation. Une solution efficace pourrait être la numérisation des services et de la formation, permettant un accès plus facile et une plus grande flexibilité.

Un autre point important est la nécessité d’expérimenter à travers des projets pilotes. En s’inspirant des pratiques de la recherche scientifique, explique Khalid Benomar, nous pouvons tester des initiatives sur le terrain, recueillir des retours et ajuster nos stratégies en conséquence. Cela aiderait à identifier les meilleures pratiques et à créer des modèles reproductibles et efficaces.

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L’agriculture au Maroc, par exemple, concerne environ 40 % de la population active et contribue à hauteur de 15 à 16 % au PIB. Le secteur des soins pourrait potentiellement jouer un rôle similaire en termes de participation économique, s’il est bien structuré et développé.

Et pour conclure, le spécialiste revient sur le rôle crucial de l’économie des soins au Maroc, «Il s’agit d’une opportunité considérable pour nos sociétés, non seulement en termes de services fournis, mais aussi en termes de création d’emplois et de développement économique. En adoptant une approche participative, en adaptant nos projets aux spécificités locales, en professionnalisant nos offres et en exploitant la digitalisation, nous serons en mesure de surmonter les défis actuels et de réaliser tout le potentiel de ce secteur.».

 
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