Une condamnation unanime. En proposant de supprimer le délit d’apologie du terrorisme, La France insoumise s’est attiré de nombreuses critiques sur l’échiquier politique, samedi 23 novembre 2024, à droite et chez les macronistes, jugeant le ministre (LR) de l’Intérieur Bruno Retailleau. « Difficile de faire plus méprisable »rapporte leAFP. Mais aussi à gauche, avec en toile de fond la question de l’antisémitisme et du conflit au Moyen-Orient.
Les députés LFI ont déposé un projet de loi visant à abroger du Code pénal le délit d’apologie du terrorisme, qui a selon eux accentué « l’instrumentalisation de la lutte contre le terrorisme » contre le “liberté d’expression”. Le texte, déposé par le député du Nord Ugo Bernalicis, veut éliminer ce délit créé par une loi de 2014, estimant qu’en la matière il suffit « la loi du 29 juillet 1881 relative aux faits relatifs aux délits d’apologie du crime, d’apologie des crimes de guerre, d’apologie des crimes contre l’humanité ».
Olivier Faure accuse LFI de « diviser » le « camp de la paix »
La polémique a également éclaté à gauche, avec une réponse cinglante du premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure, revenant sur les critiques de Jean-Luc Mélenchon à l’encontre du chancelier socialiste allemand Olaf Scholz sur sa position face à la décision de l’Internationale pénale. Cour à l’égard du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. “Je regrette la position allemande qui n’est pas la mienne, mais en même temps je ne soumets pas (un texte) qui abroge purement et simplement le délit d’apologie du terrorisme, dont la définition ne demande qu’à être précisée pour lui éviter les dérives. Il est impératif de protéger les libertés publiques mais aussi de protéger les Français du fanatisme et des appels à la violence et à la haine. »» écrit sur le réseau social X Olivier Faure.
Les socialistes évitent « marginaliser la défense des Palestiniens en ne cédant pas aux provocations et en refusant de considérer l’antisémitisme comme « résiduel » »grince encore le patron du PS, reprenant un terme utilisé par Jean-Luc Mélenchon. Et accuser LFI de ” diviser “ le « camp de la paix » et chercher à « exploiter électoralement la tragédie ».
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Dans une lettre adressée à ses homologues socialiste, écologiste et communiste, Gabriel Attal, président du groupe macroniste EPR à l’Assemblée, appelle le reste de la gauche à « se dissocier clairement » de LFI. « Je me souviens que c’est la gauche républicaine qui avait proposé et voté ce texte en 2014 qui protégeait la sécurité des Français et préservait donc leur liberté. En plein procès de l’assassinat de Samuel Paty, le projet de loi de la France insoumise est une insulte et une tache indélébile pour ceux qui la portent. »écrit l’ancien Premier ministre.
« C’est une insulte à la mémoire des victimes de tous les attentats qui ont ensanglanté la France. Face au terrorisme, la République doit rester ferme et unie »a estimé de son côté le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), qui tient dimanche son congrès annuel.
Pour LFI, un délit utilisé « pour réprimer » les militants
Face aux critiques, le leader des Insoumis Jean-Luc Mélenchon a dénoncé sur « une nouvelle attaque contre LFI venant de l’extrême droite et servilement reprise par la bureaucratie médiatico-politique ». « Plutôt que de faire des films, lisez le texte du projet de loi »dit-il.
Dans leur proposition de loi, les Insoumis demandent « Quelle démocratie peut encore garder son nom, quand les méthodes antiterroristes sont utilisées pour réprimer les militants politiques, les militants associatifs, les journalistes ou encore les syndicalistes ». Ils citent le cas du leader CGT du Nord Jean-Paul Delescaut, condamné à un an de prison avec sursis en première instance – il a fait appel – pour « apologie du terrorisme ». via propos tenus dans un tract de soutien aux Palestiniens.
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Ugo Bernalicis évoque également sa présidente de groupe, Mathilde Panot, et l’eurodéputée LFI Rima Hassan, auditionnées en avril dernier par la police judiciaire parisienne dans le cadre d’enquêtes pour « apologie du terrorisme ». Mathilde Panot a entendu parler du communiqué publié par son groupe le 7 octobre 2023, dans lequel l’attaque du Hamas en Israël était qualifiée de « une offensive armée des forces palestiniennes » dans un « contexte d’intensification de la politique d’occupation israélienne » des territoires palestiniens.