Mur. 136 loggias menacent de s’effondrer à Maïmat

Mur. 136 loggias menacent de s’effondrer à Maïmat
Mur. 136 loggias menacent de s’effondrer à Maïmat

l’essentiel
C’était une performance architecturale. Dix ans après la construction des bâtiments parcellaires Maïmat à Muret Nord, les loggias se détachent dangereusement des façades. Ils viennent d’être condamnés et seront démantelés.

La bonne nouvelle, c’est qu’il n’y a pas encore eu d’accident ni de drame. La mauvaise, c’est que ce qui était présenté il y a dix ans comme un exemple de rénovation urbaine dans ce quartier nord de Muret a très mal vieilli. Assez pour en démolir les murs aujourd’hui.
Les 136 loggias de ces six immeubles « parcelles » du Maïmat, avenue de l’Europe, menacent de s’effondrer. Ces balcons et terrasses de 9 m2, sortes de cubes en bardage de bois, fixés aux façades des appartements, ont pour certains des infiltrations, avec des poutres principales qui ont pourri, des lattes de bois qui se détachent. “Nous avons remarqué qu’il y avait une loggia qui était penchée dans le vide en novembre dernier”, raconte Fatma. “Ils ont mis des étais et ne l’ont démontée que le 27 mai de cette année”, poursuit-elle en désignant le bâtiment n°1. 11. « Venez voir ! » Mon balcon avance… Ça fait peur ! », poursuit Ourida, un autre locataire… « Il a fallu attendre 7 mois pour que le propriétaire Promologis réagisse ! », ajoutent d’une seule voix ces occupants.

Une loggia prise au hasard avec ces planches et poutres rongées par l’humidité.
DDM-VS

Enceintes grillagées, étais, loggias et entrées condamnées

Les bâtiments étaient entourés de portes. Portes d’entrée principales verrouillées. Passerelles piétonnes installées
DDM-VS

Le 14 juin, les services municipaux sont intervenus pour sécuriser tout le périmètre des rez-de-chaussée en installant une enceinte grillagée et des passerelles pour piétons entre les immeubles. Le 17 juin, en présence d’huissiers, toutes les loggias ont été fermées par des serrures pour interdire l’accès aux occupants. Les six portes d’entrée principales étaient fermées à tour de rôle, avec des loggias situées directement au-dessus d’elles. Au-delà de la colère, les occupants, dont la majorité sont locataires, dénoncent le manque de réponse du bailleur malgré leurs nombreuses demandes depuis des mois. « On nous a emmenés faire un tour ! » », résume Nadia qui, dès 2017, avait signalé que son sol s’était « tordu avec l’humidité », comme elle le dit. « Désormais, on ne peut plus passer par les entrées principales s’il y a un incendie… On est coincés dans les appartements. On ne peut sortir que par la porte qui mène au garage ! » Et le feu, c’est une question avec la chaleur de ces derniers jours dans ces T3, T4 où l’espace est limité. « Il fait 28, 30° à l’intérieur. Même quand on ouvre les fenêtres, il fait terriblement chaud. Comment allons-nous passer l’été ! », demande Brigitte. Dans ces logements sociaux, se trouvent de nombreuses personnes âgées et handicapées, ainsi que des animaux domestiques.
Promologis, le propriétaire historique de Muret, a fait un geste en déduisant 37 € par mois du loyer. Mais cela paraît minime au regard de l’inquiétude et des contraintes quotidiennes des occupants.

Un défaut de fabrication ?

“C’est sans doute un défaut de fabrication et de conception de ces balcons”, estime André Mandement, le maire de Muret, qui ajoute, “tous les balcons seront supprimés et il y en aura sûrement de nouveaux”.

Construit en 2012 avec un prix d’architecture

Ces six immeubles Maïmat, de 5, 6, jusqu’à 7 loggias par façade, ont été construits en 2012, après la démolition des anciennes tours des années 1960 dans ce quartier populaire de Muret. Cette opération urbaine a été réalisée par Promologis. Interrogé, le bailleur précise à son tour que « sur la base des recommandations du bureau d’inspection, Promologis a immédiatement mis en place des mesures de protection pour garantir la sécurité de tous les occupants, locataires et copropriétaires de la résidence Maïmat. Les tours d’étaiement sont actuellement en cours d’installation, entre 7 et 12 semaines, par une entreprise spécialisée avec validation du bureau de contrôle. « Des expertises ont débuté sur tous les immeubles par un expert désigné par les compagnies d’assurance, les 17 et 18 juin » et poursuit, « des expertises complémentaires seront réalisées dans les semaines à venir pour déterminer s’il y aura lieu de réaliser des travaux sur la totalité ou sur l’ensemble des immeubles. une partie des balcons. Autrement dit : « S’ils démontent les loggias, on se retrouvera à regarder par les baies vitrées avec la perspective de plonger dans le vide. Et cela va durer des mois ! ajoute Nadia, effrayée. Pendant que les évaluations sont en cours et que les responsabilités sont définies, les travaux de restauration risquent de prendre beaucoup de temps.
Ironie du sort. Pour ses normes environnementales et son esthétique, cette résidence Maïmat conçue par l’architecte toulousain Jean-Manuel Puig et associés a remporté un prix régional d’architecture en 2013.

 
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