Le maire Gaël Perdriau abandonné par une partie de sa majorité

En pleine tourmente judiciaire, certains colistiers de Gaël Perdriau, maire de Saint-Etienne (ex-LR), ont décidé de quitter la majorité municipale, plongeant la ville dans une crise politique sans précédent. L’annonce, faite mardi lors d’une conférence de presse, marque une rupture avec le maire embourbé dans un scandale intime de chantage vidéo.

Cinq mois après sa création, le groupe autonome de neuf élus de droite et centristes, sous la bannière Saint-Etienne Avant Tout, a claqué la porte de l’exécutif. Ce départ, emmené par Nicole Peycelon, intervient au lendemain d’un conseil municipal houleux, ponctué de démissions retentissantes et d’applaudissements inattendus de groupes de gauche.

Un conseil municipal sous haute tension

L’ambiance était explosive à l’Hôtel de Ville lors du conseil municipal du lundi 24 juin. En moins de deux heures, trois suspensions d’audience ont eu lieu, un élu a été licencié et huit autres ont démissionné. Ces scènes insolites ont conduit l’opposition à quitter la séance. Les élus dissidents, sous les applaudissements inattendus des groupes de gauche, ont dénoncé « l’autoritarisme du maire » et les « difficultés de travailler » dans un climat de crise provoqué par des accusations de chantage dans la vidéo intime. “La démocratie a du mal à s’exprimer”, a déploré Isabelle Dumestre, conseillère municipale (PS), ajoutant qu'”on ne peut pas discuter avec cet homme” à cause du double langage de Gaël Perdriau.

La décision de ces élus, selon Peycelon, a été catalysée par le limogeage d’un député pour perte de confiance – une mesure perçue comme la goutte d’eau qui fait déborder le vase. « On ne sait pas pourquoi, tout d’un coup, il s’est mis en tenue de combat pour 2026 et a exclu un collègue. Cela appelle une prise de position de notre part, car ça suffit», a déclaré le député à la tranquillité publique et à la propreté, dénonçant l’autoritarisme croissant de Perdriau. Pour beaucoup, c’est l’homme plus que l’élu qui est visé pour son ralliement au groupe dissident de la majorité, en opposition à Gaël Perdriau sur la gestion du scandale des sex tapes. « Nous avons tous deux constaté une perte de confiance. Dans ces conditions, il est préférable qu’il prépare les prochaines élections de son côté et que je puisse travailler sereinement, sans avoir à craindre ses manœuvres pour me déstabiliser”, explique Gaël Perdriau.

Un maire sur la sellette

Cette fracture intervient au moment où Gaël Perdriau, 51 ans, est mis en examen pour « chantage », « participation à une association de malfaiteurs » et « détournement de fonds publics ». Perdriau, maire depuis 2014, se défend vigoureusement mais peine à maintenir l’unité de son équipe. Le scandale, lié à une vidéo compromettante visant un député centriste, alimente la méfiance et les divisions au sein de son équipe.

Les rebelles, désormais dans l’opposition, ne s’arrêtent pas là. Ils envisagent sérieusement une démission collective du conseil municipal après les élections législatives, une action qui pourrait potentiellement déclencher de nouvelles élections locales. En attendant, le climat reste électrique à Saint-Etienne, avec des affrontements judiciaires permanents et des tensions politiques à leur plus haut niveau.

 
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