BESSÈGES Une sixième édition du festival Watt The Funk, quand musique et éthique ne font plus qu’un

Elle s’est octroyée plusieurs labels, bénéficie d’une fréquentation record, jouit d’une réputation exemplaire en matière d’environnement, attire un public national, propose une programmation de qualité, et semble assurée de longévité. Le festival Watt The Funk se démarque et connaît un grand succès. Cependant, ses équipes ne souhaitent pas s’agrandir, déménager ou voir plus grand, il aime son côté chaleureux et familial. Malgré son succès, le festival Watt The Funk se distingue également par sa volonté de maintenir une ambiance chaleureuse et familiale, préférant éviter tout agrandissement ou déménagement dans des salles plus grandes.

« Le festival prend de l’ampleur, nécessitant de nouveaux moyens pour le suivre de près, explique Olivier Martin, président de la communauté de communes Cèze-Cévennes. Son organisation et son approche sont des réussites. Au début, en tant que Cévenols, nous sommes souvent frileux face à la nouveauté, mais il est indéniable qu’avec ce festival, nous avons ouvert l’esprit. J’ai découvert un véritable creuset intergénérationnel, des arrière-grands-pères jusqu’aux enfants, ce qui est très enrichissant. Il faut aussi souligner la qualité exceptionnelle des musiciens et des groupes qui se produisent, ils sont vraiment d’un très bon niveau. »

Un festival basé sur trois axes principaux

A l’origine de cet événement, une volonté claire : promouvoir la scène funk française à travers des créations originales plutôt que des reprises, tout en cultivant un engagement fort pour l’environnement. Organisé autour de trois piliers majeurs — la promotion de la culture en milieu rural, une implication écologique forte et une intégration harmonieuse au territoire — le festival s’engage et ancre ses valeurs.

Cette année, hormis un groupe barcelonais (et un groupe suisse auparavant), tous les participants au festival sont français. Malgré un réseau actif de groupes funk, beaucoup restent méconnus à l’échelle nationale. Ce genre musical, né dans la communauté noire américaine pour promouvoir l’inclusion, résonne profondément chez les organisateurs. Le but est de véhiculer ces valeurs à travers un projet collectif où chacun trouve sa place, favorisant la coopération et le partage.

Bénédicte Roux, fondatrice et coordinatrice du festival, souligne : « Le festival crée une immersion totale sur trois jours, avec une décoration clé pour plonger les visiteurs dans l’ambiance funk, de l’entrée jusqu’à une tente dédiée à la sortie. » Bessèges, avec son passé minier et sa culture ouvrière marquée par des histoires de discrimination, a inspiré l’équipe à embrasser le funk. Une balade est prévue samedi matin, accompagnée d’un récit fictif selon lequel le funk a trouvé ses racines à Bessèges grâce aux mines, où des boules disco ont été découvertes. Ces éléments illustrent le premier axe du festival : la promotion de la culture en milieu rural.

Dès l’origine, l’organisation de cet événement a intégré une dimension durable, étant située au bord de la Cèze. Des mesures sont mises en place pour préserver et respecter le site prêté, notamment à travers le traitement des déchets et l’utilisation de toilettes sèches. Au fil des années, ces engagements se sont renforcés, avec une préférence affichée pour les fournisseurs locaux et l’obtention du label « Explosive Events » en 2022, l’objectif étant d’amplifier ces initiatives cette année. Une charte de bienveillance a été établie pour que chaque participant se sente accueilli et respecté, avec une sensibilisation accrue aux questions de violence, d’inclusion et de harcèlement. L’accent mis sur l’écoute active a été reconnu par l’attribution du label « Et la Fête » en 2023, premier label régional promouvant la santé et le bien-être dans un cadre festif, soutenu par Octopus et Act Up. Sud Ouest.

Enfin, le troisième objectif du festival est de promouvoir une démarche éthique, éco-responsable et solidaire, en sensibilisant activement le public à ces valeurs et en garantissant l’accessibilité pour tous. Consciente des réalités économiques et sociales du territoire, l’organisme a fixé un prix d’entrée abordable pour permettre à la population locale de participer sans contrainte financière. Travaillant en étroite collaboration avec les institutions locales et les initiatives culturelles existantes, l’équipe s’efforce de maximiser l’intégration et l’engagement de la communauté locale. Cet engagement reflète le troisième et dernier axe du festival : le territoire.

La fête en chiffres

Pour sa prochaine édition, le festival prévoit d’accueillir environ 4 000 visiteurs sur trois jours, avec une fréquentation comprise entre 1 500 et 2 000 personnes chaque soir. Près de la moitié de ce public vient de différentes régions de France, démontrant l’attractivité nationale de l’événement. Côté financier, le budget annuel du festival s’élève à 110 000 €, répartis comme suit : 2% pour les dépenses liées à l’hébergement, 4% pour le matériel, 15% pour les salaires, 18% pour les frais artistiques, 27% pour les achats de nourriture et 31 % pour les services professionnels autres que ceux liés aux artistes.

Actualités sur l’organisation et la programmation

Cette année, le festival de Bessèges promet une expérience immersive sur trois jours, agrémentée d’une soirée inaugurale le jeudi, baptisée « before ». Une soirée gratuite sur la place de la mairie. Les vendredis et samedis soirs, les festivaliers auront le privilège d’assister à trois concerts ainsi qu’à de nombreuses activités variées : des DJ sets, un plateau de radio animé, un « village funky » et même un « train de l’âme ». « . Parmi les nouveautés, une soirée spéciale le jeudi soir avec la mise à l’honneur de la scène locale avec la venue du groupe Layton Monday, composé de jeunes du conservatoire de Nîmes et d’un chanteur de Bessèges même. En matière de sécurité, le festival a renforcé sa coopération logistique avec d’autres villages et mis en place des navettes entre Bessèges et le site, pour répondre aux difficultés de stationnement à proximité.