Marseille reste décidément attractif : malgré une saison terminée à une triste huitième place et marquée par de multiples changements d’entraîneur, l’OM et son président Pablo Longoria ont réussi un joli coup lundi en attirant un entraîneur très coté sur le marché, l’Italien Roberto De Zerbi. .
En fin de saison dernière, le club phocéen a remercié Jean-Louis Gasset, venu sauver les meubles au terme d’un exercice au cours duquel tout s’est mal passé, et s’est mis en quête d’un nouvel entraîneur, qui accepterait de gérer un club privé de Coupe d’Europe pour la première fois depuis la saison 2019-2020.
Le premier technicien envisagé par le tandem formé par Longoria et son conseiller Medhi Benatia fut Paulo Fonseca, qui rejoint finalement l’AC Milan. Ensuite, l’OM s’est tourné vers Sergio Conceiçao, qui a longtemps été grand favori.
Mais en parallèle, l’OM s’est également rapproché des représentants de Roberto De Zerbi. L’Italien venait alors de quitter Brighton, club qu’il avait réussi à mener à la sixième place de la Premier League en 2023 puis aux huitièmes de finale de la Ligue Europa la saison suivante, pour la première participation des Seagulls à une Coupe d’Europe.
En 2022, avant de choisir Igor Tudor pour remplacer Jorge Sampaoli, Longoria avait déjà sondé De Zerbi, un entraîneur en vogue, aux idées claires et aux principes de jeu très établis, adepte d’un football offensif et très construit. Mais le président a ensuite été refroidi par l’accueil très moyennement enthousiaste de De Zerbi et par ses attentes salariales.
Fatigué de Conceiçao
Cet été encore, le natif de Brescia, passé par Sassuolo et le Shakhtar Donetsk, s’imaginait davantage au Bayern Munich, à Liverpool ou à Manchester United.
Mais les meilleurs bancs européens ont trouvé preneurs et l’option OM est restée vivante, notamment grâce au déplacement de Brighton à Marseille l’automne dernier pour un match de Ligue Europa. De Zerbi aimait l’ambiance au Vélodrome. « Au début, c’était un rêve inaccessible, mais une brèche s’est ouverte »a résumé une source proche du dossier à la mi-juin.
L’OM s’y est précipité, d’autant que les discussions avec Conceiçao ont été compliquées avant de s’enliser, Longoria ayant de plus en plus de doutes sur la motivation du Portugais. « À un moment donné, c’est devenu un pas en avant, deux pas en arrière »a expliqué une autre source proche des discussions entre les parties.
Au final, ce qui semblait être une voie ouverte pour la forme s’est transformé en un superbe succès remporté par les dirigeants marseillais, au moment où ils devaient reprendre la main après le fiasco de la saison dernière.
Guardiola séduit
Le profil de De Zerbi, dont la durée du contrat n’a pas encore fuité et qui devra se contenter d’un effectif restreint au moins pour sa première saison, semble également conforme à ce qu’avait promis Longoria au soir du dernier match de la saison passée.
« Ce que nous cherchons maintenant, c’est de démarrer un cycle. Commencer par de la stabilité, commencer par quelque chose de plus cohérent que ce qu’on a vu sur le terrain cette saison”a expliqué le président marseillais.
L’arrivée d’un entraîneur de renom est aussi un plus pour le mercato et certains joueurs marseillais qui songeaient à partir pourraient y réfléchir à deux fois, comme l’a reconnu Jonathan Clauss dimanche. “Ça peut peser dans la balance, évidemment, quand on sait qu’un entraîneur arrive avec des principes de jeu comme les siens, ça peut être agréable de jouer sous ses ordres”a déclaré l’arrière droit lors d’une conférence de presse avec les Bleus.
Le public du Vélodrome, qui n’a pas été vraiment gâté par le niveau de jeu la saison dernière, découvrira le football ambitieux et spectaculaire de celui qui s’est attiré les compliments des plus grands. « De Zerbi est l’un des managers les plus influents de ces vingt dernières années », déclarait Pep Guardiola il y a un an. Même si l’entraîneur de Manchester City est facile à féliciter, ce n’est quand même pas rien.
