Par
Antoine Grotteria
Publié le
26 novembre 2024 à 7h46
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Les « 40 décideurs qui font le Grand Roissy de demain »
L’Institut Choiseul est un think and do tank indépendant et non partisan dédié à décrypter les grands enjeux économiques et à rassembler la jeune génération économique.
A travers la création de Choiseul Grand Roissy, l’Institut ambitionne de structurer une communauté de leaders dynamiques qui contribuent au développement des territoires et favorisent la mise en œuvre de projets à fort impact entre les différentes parties prenantes.
Depuis 2023, l’Institut Choiseul met en lumière les forces vives du Grand Roissy, avec notamment la publication de « 40 décideurs qui font le Grand Roissy de demain ».
Seuls les profils répondant à certaines conditions ont été sélectionnés : être âgé de 40 ans ou moins au 1er janvier 2024 ; opérer sur le territoire du Grand Roissy ; contribuer activement à son économie.
Dans le paysage ballonné du Bourget (Seine-Saint-Denis), le gris perle s’observe facilement. Une litanie d’usines et d’entrepôts s’alignent à proximité de l’autoroute A1, à quelques centaines de mètres des pistes de l’aéroport. C’est dans cet univers que naissent les projets ambitieux de Bonjour Mehdi se matérialisera à nouveau.
Inscrit au classement Choiseul 2024 des « 40 décideurs qui font le Grand Roissy de demain », dont Actualités parisiennes est associé, fondateur de SOS Bagages, entreprise spécialisée dans la réparation et la vente de bagagedeviendra bientôt le premier fabricant En France.
L’artisanat à l’avant-garde
A 40 ans, le natif de Bobigny (Seine-Saint-Denis) a décidé de donner un nouveau relief à son entreprise florissante. Après s’être précipité sur ce marché vacant au début des années 2010, puis s’être développé à l’international, il s’est convaincu de déménager fabrication en France. «Je crois en industrie familiale et moyennecomme en Italie. Il ne faut plus dépendre des autres pays pour produire des bagages», assure Mehdi Barka.
Il reste encore beaucoup de chemin à parcourir pour concourir Chineleader mondial dans cette spécialité. Mais le patron de SOS Bagages ne cache pas ses ambitions. “C’est le garage de Steve Jobs !” On commence par petit, puis on prend progressivement du poids», conjecture cet homme affable à l’énergie inaltérable dans le futur atelier.
Dans cette petite usine moderne, les cinq machines utilisées pour fabriquer le revêtement des bagages, comme les roulettes ou les fermetures, ont déjà été installées. A l’entrée de la salle, une machine à coudre attend déjà son ouvrière. Plusieurs moules en aluminium, de tailles variables, sont positionnés à proximité du cœur de la ligne de production, une machine à bras modulaires. Coût total de l’investissement : 500 000 euros .
Les pièces coûteront en moyenne une centaine d’euros. Pour ce faire, un quinze personnesseront recrutés. Et les profils seront « atypiques ». « Nous recherchons des travailleurs qualifiés en couture professionnelle plus de 50 ans . L’expérience et les compétences sont essentielles pour ce type de tâches très spécifiques », explique le fondateur de SOS Bagages.
Aider les jeunes de Seine-Saint-Denis
Pour cet ancien employé du géant du luxe Vuitton, ce projet s’inscrit dans une volonté de créer un soutenir l’écosystème pour les habitants de Seine-Saint-Denis. Un axe remarqué à l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle, où l’homme a ses bureaux depuis le lancement de sa petite entreprise en 2012.
Depuis plus d’une décennie, Mehdi Barka collabore avec Missions locales
de plusieurs cités séquano-dyonisiennes. De nombreux jeunes issus de ces structures travaillent chez SOS Bagages.
« Au début, je recrutais beaucoup de CDD et de CDI à Bobigny, le quartier d’où je suis originaire. Beaucoup de jeunes pensaient que j’étais fou d’aller à Roissy. Ils érigent des barrières mentales. J’interviens dans les écoles et collèges pour les dynamiser”
Département le plus jeune de France métropolitaine, la Seine-Saint-Denis possède une énergie vigoureuse. Toutefois, le taux de chômage reste très élevéchez les 18-24 ans. Et les écueils s’avèrent tenaces sur la route professionnelle.
De son côté, Mehdi Barkane ne s’est jamais fixé de limites. Né dans une famille composée de huit frères et sœursavec un seul parent qui travaille, Mehdi Barka a grandi dans un environnement social « où les obstacles étaient nombreux ». Ce qui ne l’a pas empêché de saisir « une opportunité en or », le marché de la bagagerie.
De fortes convictions
« Beaucoup de gens abandonnent leurs valises. C’est du gaspillage. Nous le faisons pour 25 euros. C’est économique et écologique », résume-t-il. Si la demande n’a fait que croître au cours des années 2010, avec « une cinquantaine de contrats avec des compagnies aériennes et des milliers de particuliers » et six magasins ouverts, dont un en ÉTATS-UNISla montée était brusquement interrompuen 2020 avec la pandémie de Covid-19. « L’apocalypse » a entraîné le licenciement de « la moitié des effectifs ».
Aujourd’hui, la situation financière est « presque revenue à l’équilibre ». Insuffisant pour soulager Mehdi Barka. De cette période troublée, il acquiert la conviction de réduire les importations et de recentrer l’outil de production. Sa future usine devrait être mise en service »début décembre».
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