Avant les meuniers, le gouvernement avait décidé de remplacer les transporteurs privés qui avaient décidé de doubler les prix pendant la période de célébration de l’Aïd-el-Kébir.
Au Sénégal, l’Association des Meuniers Industriels du Sénégal (AMIS) a décidé de revenir à de meilleures sensations. Après la baisse de 25 francs CFA du prix de la baguette, les meuniers ont menacé de suspendre la production de farine boulangère, jugeant que cette mesure allait à l’encontre de leurs intérêts. Les nouveaux dirigeants n’ont pas tardé à réagir à une telle déclaration, révélant à la presse les chiffres d’affaires des meuniers de ces derniers mois et les mettant en demeure de reprendre la production.
“ L’AMIS a pris note de la déclaration du gouvernement relative à l’approbation du prix de vente de la farine boulangère au Sénégal. (…) Ainsi, suite à la médiation du Président Baïdy AGNE du Conseil National du Patronat du Sénégal (CNP) et du Président Ousmane MBAYE du Syndicat Professionnel des Industries du Sénégal (SPIS), l’AMIS a invité les entreprises concernées à reprendre leurs activités de production. », ont indiqué les meuniers dans un communiqué transmis à l’APA lundi.
Ayant “ ont toujours été soucieux d’améliorer le pouvoir d’achat des Sénégalais et leur accès aux produits de première nécessité », soulignent-ils, la décision qu’ils avaient prise, il y a quelques heures, de suspendre la production de farine, « était une invitation au gouvernement à clarifier les mécanismes de subventions afin de ne pas mettre en péril l’activité des industriels « .
D’autre part, le ministre du Commerce et de l’Industrie, Serigne Guèye Diop, a rappelé lundi que la baisse des prix des produits de première nécessité, appliquée depuis le 24 juin, était le résultat d’une série de consultations tenues entre le 30 avril et le 20 juin 2024. Ce n’est qu’à l’issue de ces discussions que les mesures de réduction ont été annoncées et validées lors de la réunion du Conseil national de la consommation en présence de 200 participants, organisée la semaine dernière.
“ La détermination des nouveaux prix de la farine de blé est le résultat d’analyses techniques rigoureusement fondées sur une structuration des prix soutenue par l’évolution des coûts du marché international ainsi que l’actualisation d’autres charges. », a expliqué M. Diop, évoquant le « différences significatives » sur les coûts d’approvisionnement des meuniers avec des frais CIF (coût, assurance, fret) qui peuvent varier de 150 mille à plus de 200 mille francs CFA, la tonne.
“ L’examen des états financiers de ces sociétés montre que les activités meunières sont notamment rentables avec, en 2023, un chiffre d’affaires de 110 milliards et des bénéfices variant de deux milliards à quatorze milliards de francs CFA. », a ajouté le ministre du Commerce, notant que les autorités prendront toutes leurs responsabilités en vue d’approvisionner correctement le marché en pain, principal aliment de base du petit-déjeuner au Sénégal.
Après les avoir « mis en demeure » de poursuivre les activités de production dans le respect des tarifs nouvellement fixés, Serigne Guèye Diop a indiqué que « l’Etat entreprendra des missions de vérification au niveau des minoteries » dans les prochains jours « au vu des pratiques commerciales douteuses évoquées ci-dessus ».
Avant les industriels, le gouvernement avait décidé de remplacer les transporteurs privés qui avaient délibérément augmenté les prix des transports vers les localités de l’intérieur du pays à la veille de la fête de la Tabaski, l’Aïd-el-Kébir, célébrée le 17 juin dans le pays.
Pour résoudre le problème, le ministre des Transports, Malick Ndiaye, a affrété une centaine de bus de la société de transports publics Dakar Dem Dikk et a fait appel aux chauffeurs de l’armée nationale pour transporter des milliers de personnes aux tarifs normaux. L’attitude du ministre a été critiquée par plusieurs chauffeurs et autres acteurs du secteur des transports privés même si une grande partie de la population y a trouvé son bénéfice.
ODL/ac/APA
