une mairie de Gironde condamnée

une mairie de Gironde condamnée
une mairie de Gironde condamnée

« C’est un soulagement. C’était très difficile et ça l’est toujours”, explique M.e Julie Noël, l’avocate d’un ancien policier municipal de Castelnau-de-Médoc. Elle vient d’obtenir la condamnation de cette commune devant le tribunal administratif de Bordeaux, qui a reconnu que son client avait subi un harcèlement moral de la part de son employeur. Dans un jugement rendu le 21 novembre, le tribunal a ordonné à la Ville de Castelnau-de-Médoc de reconnaître l’imputabilité au service de la maladie de l’agent municipal, qui a sombré dans la dépression, de reconstruire sa carrière en conséquence, de lui accorder une protection fonctionnelle. et lui verser 3 000 euros.

Dans sa décision, le tribunal retrace la descente aux enfers du policier municipal. Elle commence le 15 mars 2021. Ce jour-là, sur son lieu de travail, il est convoqué par la gendarmerie pour placement en garde à vue, liée à une plainte de son employeur pour « faux », « usage de faux » et « manquement aux règles ». confiance”. L’enquête a abouti à un non-lieu par le parquet, les faits dénoncés étant insuffisamment caractérisés.

Le maire de Castelnau, Eric Arrigoni, a saisi le conseil de discipline de Gironde. L’instance, présidée par un juge administratif, estime que les faits reprochés à l’employé communal ne sont pas établis, à l’exception de la négligence, et propose une exclusion temporaire d’un mois. Mais le premier magistrat n’a pas suivi cet avis et a imposé une exclusion d’un an au policier municipal.

Conseil de discipline, plaintes…

Quelques mois plus tard, il a de nouveau porté l’affaire devant le conseil de discipline, accusant cette fois le salarié d’avoir tenu des propos insultants et menaçants à son égard ainsi qu’à l’égard du directeur général des services. Dans le même temps, une plainte a été déposée. Les deux procédures échouent : le conseil de discipline constate que les faits allégués ne sont pas établis et le parquet classe le dossier sans suite.

Le maire persiste. Au printemps 2022, il a engagé deux procédures devant le procureur et le préfet, demandant à chacun de retirer son agrément au policier municipal. Le procureur rejette sa demande. La préfecture suspend l’agrément pendant trois mois, dans l’attente d’une décision de la commission de discipline. Cette dernière tombe : avis négatif, les faits n’étant pas établis.

« Procédure normale, classique »

« Mon client a connu une succession de procédures disciplinaires ou pénales. En l’espace de quelques mois, elle s’est retrouvée sans cesse convoquée et accusée, alors qu’elle n’a jamais eu de problème particulier dans son travail. Elle est tombée malade», raconte M.e Noël. Ces « agissements disproportionnés qui, par leur nature, leur intensité et leur fréquence constituent une réponse abusive » de la part de l’employeur, « constituent du harcèlement moral », souligne le jugement du tribunal administratif.

Contacté par « Sud Ouest », le maire réfute toute forme d’acharnement dans ce dossier. « J’ai simplement suivi la procédure normale et classique. Mon objectif était de protéger les agents », affirme Eric Arrigoni. A-t-il l’intention de faire appel ? ” Je ne sais pas. Je dois consulter notre avocat. »

 
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