Par
Ugo Maillard
Publié le
22 nov. 2024 à 17h54
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Lors d’un échange au conseil départemental de l’Isère, élus et leurs opposants ont eu un échange animé sur le fonctionnement de l’aéroport de Grenoble, situé sur la commune de Saint-Étienne-de-Saint-Geoirs.
Pour les élus écologistes, le Délégation de service public et les subventions du Ministère sont « des erreurs de fond et de forme ».
Quel avenir pour l’aéroport ? Quelle implication pour le département de l’Isère ? Quels montants engagés ? Éléments de réponse.
« Ce n’est pas une bonne utilisation de l’argent public »
Thierry Badouard, conseiller départemental d’opposition au sein du groupe Isère Écologie et Solidarités, s’oppose au renouvellement de la Délégation de service public en 2026 dans Vinci.
Qu’est-ce qu’une Délégation de Service Public ?
Une Délégation de Service Public (DSP) est un contrat par lequel une personne morale publique confie la gestion d’un service public dont elle a la charge à un délégataire public ou privé, et dont la rémunération est liée au résultat de l’exploitation du service. Pour l’aéroport, c’est le Département qui le confie à Vinci.
« Je ne pense pas que renouveler un contrat pour 10 ans soit une bonne chose. L’activité de l’aéroport est déficitaire, cependant, le Département continue de financer le chantier à hauteur de deux millions par an », indique l’élu écologiste.
Ce n’est pas une bonne utilisation de l’argent public pour les dix prochaines années. L’outil lui-même peut être utilisé, mais d’une autre manière.
Un aéroport qui profite aux Isérois ?
Pour l’élu d’opposition, il est inconcevable de financer « des chartes touristiques avec l’argent des Isérois ». Thierry Badouard va plus loin et avance le chiffre de 30 % des passagers débarquant à Saint-Etienne-de-Saint-Geoirs qui restent sur le sol isérois. “Il n’y a aucune raison pour que les Isérois financent un aéroport à vocation régionale.”
« Les touristes se rendent à l’Alpe d’Huez et aux Deux Alpes qui sont déjà des stations fonctionnelles », poursuit l’élu vert.
Je pense que si les Anglais débarquent à Lyon Saint-Exupéry, cela ne fera pas une grande différence pour eux.
Interrogé pour savoir s’il souhaite ou non fermer définitivement l’aéroport Grenoble Alpes Isère, Thierry Badouard préfère « réfléchir à un autre usage… à définir ».
« Intérêts économiques pour le département »
Pour la majorité LR du département, cela ne fait aucun doute, « l’aéroport a un avenir ». « Nous n’envisageons pas du tout de remettre en cause la DSP de l’aéroport puisque son activité représente des intérêts économiques pour le département », précise Sandrine Martin-Grand, vice-présidente du conseil départemental.
Outre l’attrait touristique et les revenus qu’il génère, l’élu évoque la création d’emplois liés au fonctionnement de l’aéroport.
Sur la question du faible pourcentage de passagers isérois, le vice-président de l’Isère reconnaît que l’aéroport profite davantage aux touristes européens, mais salue le « service supplémentaire apporté à certains Isérois ».
“Pas lié à l’avenir des stations de ski”
Si la Délégation de Service Public est effectivement renouvelée en 2026, le département s’engage sur 10 ans de fonctionnement. Une période pendant laquelle le département allouera environ deux millions d’euros par an pour l’exploitation de l’aéroport.
Une somme engagée qui n’est pas à perte. « L’exploitation n’est pas liée à l’avenir des stations de ski. On peut imaginer une durée de vie qui sera plus longue
Si l’activité aéroportuaire s’arrête, je ne suis pas sûr qu’elle redémarrera un jour.
Le vice-président du conseil départemental de l’Isère liste les pistes de développement dans les années à venir.
« Nous avons la présence importante de l’Ecole nationale de l’aviation civile qui pourrait s’agrandir. On pourrait également imaginer le développement d’une activité estivale. Malgré tout, le délégataire (NDLR : Vinci) fait ses choix en tenant compte de ses propres intérêts économiques. »
Des débats autour de l’avenir de l’aéroport auront lieu au conseil départemental de l’Isère en 2025.
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