Les étudiants ont été évacués, puis se sont agenouillés sous les tables de la classe, dans le noir. En deux jours, deux appels malveillants ont entraîné une semaine éprouvante au lycée Porte de Normandie, à Verneuil-d’Avre-et-d’Iton, dans le sud de l’Eure.
Reçu lundi 18 novembre en milieu de matinée, le premier appel criminel a déclenché une alerte à la bombe et l’évacuation rapide de l’établissement qui comptait près de 1 000 étudiants.
« Lorsque l’alarme a retenti, nous n’en connaissions pas la raison. Cela aurait pu être un exercice d’incendie classique. Mais nous avons eu la surprise d’être regroupés, non pas sur le parking à la sortie de l’école, mais au stade, un peu plus loin. C’est à ce moment-là que le directeur nous a parlé d’une bombe », témoigne un élève de terminale.
Parents anxieux
Pendant ce temps, l’intervention de la police a mobilisé une quinzaine de gendarmes, dont une équipe cynophile. En début d’après-midi, une fois les locaux sécurisés, les étudiants sont autorisés à récupérer leurs affaires, puis à rentrer chez eux, les cours ne reprenant pas.
Sur les réseaux sociaux, les parents décrivent l’angoisse qu’ils ont vécue, alertés en temps réel par leur enfant. « Mon fils est choqué, il ne retournera pas au lycée cette semaine », annonce la mère d’un lycéen.
Le retour à la normale est très bref. Le lendemain, un deuxième appel annonçait qu’un individu potentiellement dangereux était entré dans le lycée. Par précaution, le chef d’établissement déclenche un plan particulier de sécurité (PPMS).
« L’alarme a encore sonné, notre professeur a éteint les lumières, nous sommes restés silencieux, dans le noir, sous nos tables, pendant une bonne dizaine de minutes. J’étais un peu paniqué. Un camarade de classe a commencé à manquer d’air et a ensuite dû être emmené à l’infirmerie », explique un étudiant. Mais cette fois encore, c’est une fausse alerte.
Mercredi, pour venir en aide aux élèves perturbés par ces événements, la direction de l’école a annoncé la mise en place d’une cellule d’écoute, appuyée par une équipe mobile du rectorat.
Les autorités ne font pas de lien entre les deux alertes. En revanche, l’alerte à la bombe leur rappelle quelque chose : « Nous faisons le rapprochement avec une autre alerte à la bombe qui a eu lieu dans le Pas-de-Calais, il y a quelques semaines. Dans les deux cas, l’auteur de l’appel avait utilisé le numéro d’un étudiant de l’établissement, via une manipulation relativement complexe”, explique le procureur d’Évreux, qui dirige l’enquête. Selon le Code pénal, ces fausses alertes sont punies de deux ans d’emprisonnement et de 30 000 euros d’amende.