une deuxième enquête ouverte contre l’AP-HP, l’avocat de la victime veut « mobiliser » les pouvoirs publics

une deuxième enquête ouverte contre l’AP-HP, l’avocat de la victime veut « mobiliser » les pouvoirs publics
une deuxième enquête ouverte contre l’AP-HP, l’avocat de la victime veut « mobiliser » les pouvoirs publics

Après avoir condamné l’homme qui l’a violée, une femme a obtenu l’ouverture d’une seconde enquête visant l’hôpital Cochin, à Paris, où se sont déroulés les faits fin 2022. Sur CNEWS, Me Alexandre Lobry, l’avocat de la victime, souligne carences de l’établissement de soins.

C’est désormais officiel. L’hôpital Cochin, dans le 14e arrondissement de Paris, est visé par une plainte pour « blessures involontaires, non-assistance à personne en danger et mise en danger de la vie d’autrui » après les incidents de viols qui y ont eu lieu dans la nuit du 27 octobre. au 28, 2022.

Dans cette affaire, le principal suspect de l’OQTF a été condamné le 5 novembre 2024 à onze ans de réclusion criminelle et d’interdiction définitive du territoire français. De son côté, la plainte contre l’AP-HP avec constitution de partie civile a été déposée en janvier 2024 par les avocats de la victime, a indiqué Me Alexandre Lobry, avocat de la partie civile.

Vendredi 15 novembre dernier, un juge d’instruction a ouvert une information judiciaire. Le parquet de la capitale a, de son côté, pris des réquisitions de non-information en juillet. Les réquisitions pour non-information sont, en effet, prises lorsque « les faits commis ne permettent pas de sanctions pénales », comme l’explique le site Service-Public.fr.

De ce fait, et suite à l’ouverture de l’information judiciaire vendredi 15 novembre, si des manquements ou des responsabilités pénales doivent être engagés, l’hôpital pourrait être mis en examen et pourrait être déféré devant un tribunal correctionnel, comme l’indique Me Alexandre Lobry à CNEWS.

« Ce n’est pas un combat contre l’hôpital, mais pour l’hôpital »

Sur l’aspect lié au manque de personnel, le parquet n’a établi “aucun manquement (…) s’agissant des entretiens des infirmiers et des images de vidéosurveillance”. Toutefois, du côté des parties civiles, certains manquements ont été pointés du doigt, comme le fait que « le client n’a pas été pris en charge concernant les maladies sexuellement transmissibles (MST) ». Concernant ce dernier point, il est utile de rappeler que le principal suspect a été reconnu coupable de « viol numérique ».

Selon Me Alexandre Lobry, “un personnel soignant avait vu l’accusé entrer dans la chambre, l’avait sommé de le remettre dans son box, sans que cela l’empêche de rentrer”, dénonçant une “obligation de surveillance insuffisante”.

Revenant sur l’ouverture de l’enquête visant l’hôpital Cochin, l’avocat de la victime précise qu’« il ne s’agit pas d’un combat contre l’hôpital, mais pour l’hôpital ».

« Il y a un manque de personnel soignant au sein de l’hôpital, les revendications ne sont pas toujours suivies par les pouvoirs publics. S’il y a une condamnation ou une mise en examen de l’hôpital, cela ne peut qu’inciter les pouvoirs publics à doter l’hôpital des moyens d’une obligation de surveillance accrue : par le fait que des policiers sont présents, comme dans toutes les institutions judiciaires, mais aussi pour donner plus de moyens aux hôpitaux », a également déclaré Me Alexandre Lobry.

L’avocat estime que son client « est en colère contre l’hôpital Cochin car il n’y a eu aucune réaction du personnel suite au viol, ni aucun soutien. Mon client m’a dit : “on entre dans un hôpital comme un moulin, ce n’est pas normal : il n’aurait pas dû y avoir ce viol au sein de l’hôpital””.

Cette bataille judiciaire engagée contre l’hôpital Cochin vise à garantir qu’aucune des responsabilités ne soit éludée. « L’accusé a été reconnu coupable. Si l’hôpital a reconnu des manquements, il sera jugé. Il s’agit également pour les pouvoirs publics de saisir l’opportunité d’augmenter les dépenses nécessaires aux hôpitaux et au personnel. C’est le manque de moyens et de personnel qui conduit parfois à ces drames », a conclu Me Alexandre Lobry.

 
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