450 MILLIARDS, L’OFNAC SERVI SUR UN PLATEAU… D’ARGENT ! – .

450 MILLIARDS, L’OFNAC SERVI SUR UN PLATEAU… D’ARGENT ! – .
450 MILLIARDS, L’OFNAC SERVI SUR UN PLATEAU… D’ARGENT ! – .

L’agence Bloomberg a révélé, dans une dépêche du 4 juin 2024, que le Sénégal a levé, sur les marchés internationaux des capitaux, la somme faramineuse de 750 millions de dollars américains, soit 450 milliards de francs CFA. L’information a été largement relayée par les médias. Le gouvernement a alors daigné, dans un communiqué du 6 juin 2024, confirmer l’information, soulignant avoir mené l’opération « avec succès ». L’organisation Forum civil, attachée à la transparence dans la gestion des affaires publiques, s’est interrogée, à travers son coordonnateur, Birahim Seck, sur les conditions de réalisation de cette opération. « Le ministre des Finances et du Budget doit nous éclairer sur le choix de JP Morgan Londres. Le problème de la transparence de l’intermédiation demeure », demande-t-il. Le gouvernement n’a pour l’instant apporté aucune réponse à cette enquête publique. A priori, on pourrait être indulgent envers cette opération car, dès l’installation du gouvernement dirigé par le Premier ministre Ousmane Sonko, des voix, les plus autorisées, ont laissé entendre que la situation financière héritée du régime de Macky Sall était catastrophique et qu’il fallait être en pressé de trouver des ressources financières.

Pourtant, le 11 avril 2024, le nouveau régime avait collecté 324 milliards de francs CFA, fruit d’un prêt garanti par la Banque africaine de développement (BAD) et autorisé par le FMI, en décembre 2023, pour permettre de traverser la crise. premier quart. de 2024 marquée par une période électorale.

L’opération cachée, même au FMI : Un scandale !

Les objections soulevées quant à l’opération de levée de 450 milliards de francs CFA ont été tout simplement ignorées. Ainsi, le fait que le Sénégal ait cette fois emprunté au taux le plus cher de son histoire de dette, à savoir 7,75%, accordé aux investisseurs, sur une maturité aussi courte de sept ans, ne devrait pas surprendre. Quel est le taux final si l’on inclut les commissions et autres frais d’intermédiation gardés confidentiels ? Le gouvernement a souligné qu’il avait levé les fonds pour en consacrer deux tiers à « une optimisation supplémentaire du service de la dette ». Qui connaît la logique d’emprunter aux taux les plus chers, pour racheter des dettes moins chères ! De brillants économistes sénégalais, qui parlaient souvent de ces questions, se sont soudain tus. Personne n’insiste pour savoir dans quelles conditions la banque intermédiaire JP Morgan a été choisie, sans aucun appel à la concurrence, et que l’opération présentée comme une eurobond n’est pas et s’avère être une opération d’investissement plutôt banale. obligations directes du Sénégal à des investisseurs ciblés. Dans une opération eurobond classique, du style de celles réalisées ces dernières semaines par la Côte d’Ivoire, le Bénin et le Kenya, ou encore par le Sénégal sous les régimes d’Abdoulaye Wade et de Macky Sall, la transparence s’impose sur les modalités de choix de la banque consultative, frais d’intermédiation et commissions payés. Mieux encore, un « road show » est organisé pour les souscripteurs potentiels, avec le concours des institutions financières publiques internationales. Le mode opératoire d’une euro-obligation nécessiterait une publicité préalable de l’opération et que les souscripteurs proposent, lors d’une séance publique, des taux de financement affichés à l’écran, que le pays demandeur évalue et négocie avant de répartir le portefeuille selon ses propres critères d’évaluation. Le public est informé, jusqu’à la nomenclature des dettes rachetées à l’occasion ! Ce n’est vraiment pas le cas de la première opération de levée de financements privés que vient de réaliser le ministre des Finances et du Budget, Cheikh Diba, en dehors des marchés financiers régionaux. JP Morgan n’a eu qu’à se rapprocher de ses clients privilégiés, et les investisseurs traditionnels, qui n’ont pas été consultés ni approchés, boudent de frustration. D’autres curiosités qui pourraient renforcer les soupçons sont également relevées. L’ancien Premier ministre britannique, Tony Blair, présenté comme un Vrp de JP Morgan, a été reçu par le président Faye, au lendemain de l’opération de levée de fonds « fast track », alors qu’il était autrefois violemment attaqué par Ousmane Sonko. Juste une coïncidence? Par ailleurs, les médias ont pu révéler que des cadres du parti Pastef avaient été, jusqu’à récemment, des collaborateurs de JP Morgan.

Le FMI, un « lanceur d’alerte » pour l’Ofnac

La mission qu’une équipe du FMI a effectuée du 6 au 19 juin 2024, pour une revue du programme en cours avec le Sénégal (2023-2026), s’est terminée sur un coup de tonnerre. Edouard Gemayel, chef de mission, a révélé lors d’une conférence de presse à Dakar que « le Sénégal traverse une période de surfinancement. Le pays a emprunté plus que nécessaire, ce qui a entraîné un excès de liquidités. Il souligne que le gouvernement dispose actuellement de plus de liquidités que nécessaire. “Cet excédent de financement résulte principalement de l’émission d’euro-obligations les 3 et 4 juin 2024.” Ce qui est fait est fait, et le FMI semble donc s’être résigné à « discuter avec le gouvernement de l’utilisation de ce surfinancement pour mener des opérations de gestion du passif ». M. Gemayel ajoute, non sans saveur : « C’est-à-dire racheter de la dette à court terme plus chère avec cette liquidité à plus long terme et moins chère. » Or, on notera que le taux de 7,75%, déjà souscrit par le Sénégal, ne peut être moins coûteux que les dettes à racheter ! Quoi qu’il en soit, le principe préconisé par le FMI pourrait paraître simple et Mesmin KouletVickot, représentant résident du FMI à Dakar, nous l’explique de manière pédagogique : « Le Sénégal a emprunté plus que nécessaire à ses besoins actuels, créant ainsi des fonds excédentaires disponibles. . La gestion du passif implique de réduire les coûts de la dette et d’améliorer la stabilité financière à long terme. Les fonds excédentaires, ayant des taux d’intérêt plus bas et des échéances plus longues, permettraient de rembourser des dettes plus coûteuses à court terme et de bénéficier de coûts d’emprunt moins élevés sur une période plus longue. Cette stratégie permettrait d’optimiser la structure de la dette, de réduire le surfinancement et de renforcer la soutenabilité de la dette.» Question à Mesmin KouletVickot : en langage plus clair, le Sénégal avait-il un besoin vital pour contracter ce nouvel emprunt ? Réponse plus ou moins gênée : « Vraiment pas. » Pourquoi le FMI, conseiller du gouvernement, a-t-il alors pu laisser cela se produire ? Le représentant résident à Dakar a accepté de dire : « Non, le FMI n’a pas été informé au préalable de cette opération ».

Le fait que cette opération ait été menée dans le dos du FMI est de nature cavalier et ajoute aux soupçons. Pourquoi diable se cacher du FMI et mettre l’institution financière devant le fait accompli, alors que la transparence dans ces grosses opérations d’argent doit être totale, pour éviter, à tout le moins, tout soupçon de prise illégale d’intérêts ou de rétro-commissions de paiement ? Est-ce par simple malveillance que, dans son communiqué numéro 24/226 du 19 juin 2024, le FMI salue le renforcement des pouvoirs et des moyens d’action de l’Office national anticorruption (Ofnac) et de la protection des « lanceurs d’alerte » ? ? Faut-il craindre que cette affaire finisse par entraver les relations du Sénégal avec ses partenaires ? Le gouvernement ne semble pas très à l’aise avec cette question. La communication, suite aux conseils des ministres du 5 juin 2024 et du 12 juin 2024, donc postérieurs à l’opération de levée de fonds, continue étonnamment d’ignorer ces fonds. Y a-t-il quelque chose de louche derrière le fait que le ministre Diba, dans sa communication du 12 juin 2024 devant le Conseil des ministres, ait seulement évoqué, selon le communiqué publié par le porte-parole du gouvernement, le prochain débat d’orientation budgétaire à l’Assemblée nationale ? Cette omerta risque de submerger un gouvernement dont la transparence reste le principal credo proclamé. D’ailleurs, l’opinion publique serait-elle un jour informée de cette opération menée en catimini si Bloomberg n’avait pas révélé la vérité ? Par exemple, le gouvernement Sonko a levé près de 150 milliards de francs CFA sur le marché financier de l’Union monétaire ouest-africaine (Umoa), en obligations et bons du Trésor assimilés ; à savoir respectivement 28 milliards au 3 mai 2024, 68 milliards au 31 mai 2024 et 50 milliards au 6 juin 2024. Seul le petit monde de la finance était informé de ces opérations ; nonobstant d’éventuels emprunts directs souscrits auprès des banques locales. À une autre époque, les services du Trésor public publiaient systématiquement des communiqués pour en faire état.

Le risque de se fâcher contre les marchés financiers formels

Le programme signé entre le FMI et le Sénégal prévoit un décaissement, en juillet 2024, de 230 milliards de francs CFA sous forme de prêt concessionnel. Mais on peut s’inquiéter d’un tel décaissement. En effet, il peut paraître quelque peu incohérent que l’institution financière continue à prêter à un pays dont elle a enfin révélé, à la face du monde, qu’elle se trouvait dans la situation merveilleuse et enviable du « surfinancement ». Peut-être aussi le FMI pourrait-il mettre en œuvre son souhait ou sa recommandation, qui jusqu’à présent semblait être une simple clause de style diplomatique, d’utiliser les ressources empruntées pour racheter des dettes plus coûteuses et à échéance immédiate. Les prêts concessionnels ont des taux d’intérêt presque nuls. Il n’en reste pas moins que le Sénégal aura grand intérêt à ne pas froisser le FMI car, sans son soutien, le pays ne pourra plus recourir aux marchés internationaux formels ou réguliers, et s’exposerait, pour financer son budget, à des opérations spéculatives ou « vautours ». fonds”. Malgré tous ces fonds déjà empruntés, le gouvernement dispose encore d’un solde important dans l’autorisation parlementaire d’endettement contenue dans la loi de finances initiale 2024.

Une aubaine à la Bceao ou une vulgaire fiction comptable

Le commun des Sénégalais constate des difficultés ou des tensions de trésorerie au niveau de l’administration publique. Les projets et programmes sont au point mort en raison du manque de financement et de nombreuses entreprises attendent des retards de paiement. La fête de la Tabaski a été l’occasion de constater des problèmes de trésorerie, alors qu’on nous disait que le Sénégal avait une position à la Banque Centrale qui devait dépasser un solde créditeur de 1000 milliards de francs CFA, dont près de 800 milliards encaissés le 11 avril 2024 ( 324 milliards) et après le 5 juin 2024 (450 milliards). Nous voulons croire que cet argent est réellement disponible, car le FMI assure qu’il « ne spécule pas ». Sa mission ne s’est certainement pas rendue en Bceao et s’est contentée des assurances du gouvernement. Dans tous les cas, tout mensonge à ce niveau pourrait avoir des conséquences fatales. Une telle ambiguïté, pour ne pas dire nébuleuse, doit inquiéter en premier lieu les députés qui attendent, dans les prochains jours, le Premier ministre Ousmane Sonko pour une déclaration de politique générale. Le ministre des Finances et du Budget devrait également examiner une loi de finances complémentaire et un débat d’orientation budgétaire. La majorité parlementaire Benno bokk yaakaar (Bby) doit se sentir très inquiète, car elle constate des attaques régulières de la part des partisans du nouveau régime qui nient systématiquement leur gestion. En revanche, le FMI constate que le pays reste liquide. Qu’est-ce qui ne va pas? Comment pouvons-nous avoir des difficultés à fonctionner alors que nous avons autant d’argent dans les livres de la Bceao ? Reste qu’on constatera néanmoins que la signature du Sénégal n’est pas si chaotique ou endommagée qu’on voulait le faire croire, si le régime de Bassirou Diomaye Faye a pu lever, d’un claquement de doigts, sur un court laps de temps d’un mois, plus de 600 milliards de francs CFA sur les marchés ! Peu de pays africains peuvent se targuer d’une telle confiance des investisseurs. Les ratios d’endettement du secteur public, suite aux dernières mises à jour, ont augmenté pour atteindre plus de 85 % du PIB. Un niveau record que le Sénégal n’a jamais atteint auparavant. En décembre 2023, l’évaluation du FMI portait la dette du gouvernement central à 73,8 % du PIB et la dette totale du secteur public à 81,2 % du PIB. Tous les tabous sont tombés et cela place le Sénégal dans une « situation de pays à haut risque de surendettement », avec ses conséquences sur sa viabilité économique et sociale !

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV PRÉFET de Vendée. ÉCLAIR. Liste des candidats aux élections législatives (Red. les Sables-d’Olonne) – .
NEXT Terre d’Argence, au bord du Rhône, 3 bonnes adresses : saveurs, agriculture et monuments cachés