La gastronomie marseillaise mise en avant lors d’une tournée aux Etats-Unis

La gastronomie marseillaise mise en avant lors d’une tournée aux Etats-Unis
La gastronomie marseillaise mise en avant lors d’une tournée aux Etats-Unis

Tout part d’un livre publié en France en 2021. Avec Marseille cuisine le monde (éditions de la Martinière), l’auteure et photographe Vérane Frédiani a braqué les projecteurs nationaux sur la vivacité de la gastronomie d’une ville longtemps snobée par le reste de la France. Depuis, Marseille serait plutôt dans une phase dehype-isation Les progrès et l’engouement phocéen à ce sujet suscitent de nombreuses discussions dans les gazettes et les comptes Internet de France et de Navarre.

En octobre 2023, l’ouvrage de Vérane Frédiani est publié aux États-Unis, traduit par le journaliste américain Alexis Steiner. Et c’est cette dernière, amoureuse de Marseille où elle vit depuis six ans, qui a eu l’idée de monter une mini tournée américaine du 18 au 27 juin autour du livre (Goûtez le monde à Marseilleaux États-Unis) en particulier et la gastronomie de cette ville pas comme les autres en général.

Les Américains sont généralement très francophiles, explique Alexis Steiner. Mais pour beaucoup, la France, c’était Paris, la Côte-d’Azur, un peu Lyon aussi, si l’on parlait de gastronomie.» De Marseille, point barre, ou pour évoquer la French Connection. Folle, mal polie, rayonnante, belle à tomber, la ville mélange tout dans un même mouvement et une multiplicité de lieux. Pas facile à comprendre et à vendre, comparée à un joli décor azuréen ou provençal, Marseille vaut le détour et peut se perdre en chemin.

« La gastronomie peut être la bonne porte d’entrée vers Marseille »

Mais justement, ajoute Alexis Steiner, Je pense que la gastronomie peut être la bonne porte d’entrée vers Marseille. Dans cette ville, on retrouve un mélange culinaire qui fait écho à l’histoire de la société américaine, où l’on parle sans complexes de l’origine ethnique des gens. Et vous croiserez aussi bien de grands restaurants gastronomiques que de très sympathiques bistrots locavore ou petites adresses de quartier.

C’est donc cette diversité et cette richesse que Vérane Frédiani et sa traductrice promeuvent aux Etats-Unis. Avec le soutien de la municipalité de Marseille mais aussi le soutien d’un acteur majeur sur place, aux Etats-Unis : la Villa Albertine. Moins connue que son alter ego romain de la Villa Médicis, elle poursuit le même objectif : soutenir la culture et la création française dans son pays d’implantation. Et, pour s’adapter au gigantisme américain, Albertine opère en réseau, présent dans dix grandes villes du pays.

Et comme il n’y a jamais rien de mieux, quand on veut parler de plaisir culinaire, que de le faire autour d’une assiette, la tournée américaine a amené dans ses bagages deux chefs liés à Marseille et témoins de sa diversité gastronomique : Hugues Mbenda, le cuisinier de Kin-Libala rue Francis-Davso (1er) et Georgiana Viou, désormais star de son restaurant nîmois Rouge mais qui a fait ses débuts à Marseille.

“Je suis un pur produit de l’immigration”

Pour Hugues Mbenda, ce voyage aux Etats-Unis est une première. Il a participé à des conférences autour du livre mais aussi à un dîner à quatre à Atlanta (Géorgie) avec l’une des références de la soul food, la cuisine du sud des Etats-Unis, la chef Deborah VanTrece. Georgiana Viou collabore avec deux autres cuisinières de la côte ouest, Dominica Rice-Cisneros à Oakland et Renee Erickson à Seattle.

Je suis un pur produit de l’immigration, mes gammes culinaires sont françaises et je les ai mélangées à ma culture familiale africaine», confie Hugues Mbenda, né à Kinshasa, en République démocratique du Congo.

Avec ce mélange savoureux et riche qu’il propose chez Kin et dans sa version décontractée et plus accessible chez Midi Libala, une seule adresse mais deux offres bien différentes, Huges Mbenda a conquis Marseille. “Je suis convaincu que si j’avais ouvert mon restaurant à Paris, la sauce aurait mis beaucoup plus de temps à prendre, il continue. J’aurais dû expliquer ce mariage entre ce que j’ai appris dans les restaurants étoilés et ce que ma mère m’a donné en termes de souvenirs et de saveurs. Ici, à Marseille, cela paraissait tout à fait naturel aux gens.

Cette fluidité, ce sentiment de mélange et de diversité, »c’est ce qui plaît aux groupes d’Américains que j’accompagne ici en voyage gastronomique, dit Alexis Steiner. Ils vont manger dans les grands restaurants étoilés de la Côte-d’Azur, ils trouvent ça excellent. Mais au final, ce sont toujours les découvertes qu’ils ont faites à Marseille qui les marquent car il y a une énergie culinaire dans cette ville qu’ils ne retrouvent pas ailleurs.

Marseille, c’est l’Amérique !

 
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