A Marseille, une Joie UltraLucide qui porte « la parole de toutes les femmes »

A Marseille, une Joie UltraLucide qui porte « la parole de toutes les femmes »
A Marseille, une Joie UltraLucide qui porte « la parole de toutes les femmes »

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Répétition de la création collective « Joie UltraLucide » au Ballet national de Marseille, le 21 juin.
Photo : AFP/VNA/CVN

A l’occasion du festival qui se déroule du 14 juin au 6 juillet dans la deuxième ville de France, Maryam Kaba, danseuse et chorégraphe associée au Ballet national de Marseille pour les saisons 2022-2025, et Marie Kock, journaliste et écrivaine, toutes deux engagées pour le féminisme et contre le racisme, présentent cette chorégraphie, fruit d’un échange construit sur plusieurs mois.

« J’ai voulu travailler avec des amateurs pour parler un peu de toutes les femmes et pas forcément des danseuses professionnelles »explique Maryam Kaba, fondatrice du concept danse fitness AFROVIBE qui repose sur des valeurs d’acceptation de soi, de partage et de joie.

Sur scène, les 19 danseurs, tous issus de cultures et d’horizons différents, envahissent la scène pour raconter leur histoire, la tête haute, pour la première fois, dans ce qui devient une célébration des femmes et de leurs corps. Leurs voix se mélangent, deviennent indissociables, tantôt oppressantes, tantôt captivantes.

Chacun a trouvé sa place, ce sont les soi-disant différences qui font vraiment la force du groupe.dit Marie Kock, ancienne rédactrice en chef du magazine de mode Styliste.

De septembre à décembre 2023, les deux jeunes femmes ont animé différents ateliers à la Maison des femmes, l’un des 56 lieux du même nom en France proposant aide, écoute et soins adaptés aux besoins des femmes victimes de violences.

Ils ont alors proposé à ceux qui le souhaitaient de rejoindre le projet de création du Festival de Marseille, qui présente chaque année un panorama très international de la danse contemporaine.

Récupérer

Amateurs à différents niveaux, les femmes de La Maison ont néanmoins été traitées comme des professionnelles, dansant au rythme de trois séances hebdomadaires depuis janvier. Et ils seront payés comme des artistes pour les deux soirées de représentations.

Le seul critère c’était cet engagement, il n’y avait pas de casting, pas de question de niveau», explique Marie Kock.

Contrairement à l’art-thérapie, les deux réalisateurs/chorégraphes et amis n’ont pas demandé à leurs danseurs de raconter leurs traumatismes, leurs histoires ou tout autre aspect de leur vie personnelle.

Mais à travers la danse et la création, ils perçoivent les changements. « Nous les avons vus se transformer » dit Maryam, “récupérer” complète Marie.

L’une des danseuses, venue d’abord observer lors d’un atelier et visiblement repliée sur elle-même avec masque, manteau et lunettes de soleil, s’est depuis révélée : “C’est un clown, elle savait faire du stand-up (…), on a découvert une autre personne”dit Maryam Kaba.

Sur scène, les émotions débordent sans intention de les contenir, et elles parviennent jusqu’au public.

Pour l’avenir, la possibilité de partir en tournée est difficilement envisageable, compte tenu des situations complexes de chacun. Mais un « protocole de création » a été effacé, il peut être réutilisé avec “des femmes en prison, dans des lycées, sans adresse fixe… », espère Maryam Kaba.

AFP/VNA/CVN

 
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