Nous acceptons tous que les États-Unis seront toujours loin devant nous au tableau des médailles dans les sports d’été. L’excuse simpliste est de dire que c’est normal, car ils sont dix fois plus nombreux que nous.
Cependant, des pays plus petits que nous comme l’Australie et la Nouvelle-Zélande parviennent à nous devancer. Il y a donc bien plus que le simple facteur démographique.
Le simple fait de regarder les essais olympiques de chaque côté de la frontière est presque embarrassant et, pour les athlètes, peut-être même intimidé. Personnellement, je trouve que nous faisons très village
.
Récemment, avec l’incendie du Stade olympique qui a provoqué la fermeture de l’INS et le déplacement des sélections olympiques de natation, nous avons pu constater à quel point nous sommes pauvres en infrastructures sportives. Les essais canadiens ont donc trouvé refuge au Pan American Sports Centre de Toronto, une belle piscine dotée de tribunes pouvant accueillir jusqu’à 6 000 personnes.
Comparons cela avec nos voisins du sud. Avez-vous vu leurs essais olympiques de natation ? Prendre quelques secondes pour voir les images qui déferlent sur les réseaux sociaux, c’était surréaliste. Ils ont construit une piscine temporaire dans le stade où jouent les Colts d’Indianapolis ! Vous avez bien lu, un stade de 63 000 places.
Les essais olympiques de natation des États-Unis se déroulent au Lucas Oil Stadium, domicile des Colts d’Indianapolis de la NFL.Photo : Getty Images / Maddie Meyer
Les athlètes ont nagé devant des dizaines de milliers de personnes dans une ambiance de show rock. Cela crée non seulement une atmosphère électrique pour les athlètes, mais aussi un spectacle visuel impressionnant pour les spectateurs et les téléspectateurs.
Passons à la gymnastique.
Aux États-Unis, des essais ont lieu cette semaine au Target Center de Minneapolis où joue l’équipe locale de NBA. De notre côté, les essais de gymnastique se sont déroulés à l’aréna de Gatineau où joue l’équipe de hockey junior majeur, avec une capacité de 5 000 spectateurs.
L’événement a été une réussite, mais encore une fois, quand on se compare, on devient triste.
En athlétisme, la différence est tout aussi marquée.
Les essais américains ont lieu cette semaine au magnifique Hayward Field à Eugene, dans l’Oregon, avec des installations ultramodernes. Les athlètes américains courent, sautent et lancent dans un environnement inspirant, devant des tribunes pleines à craquer.
Pendant ce temps, les essais canadiens se déroulent au Complexe sportif Claude-Robillard, vestige d’un héritage positif des Jeux de 1976, mais on ne peut pas dire qu’il soit un lieu très inspirant pour les athlètes et les spectateurs.
Les essais olympiques américains ont lieu à Hayward Field à Eugene, dans l’Oregon.Photo : Getty Images / Christian Petersen
Il est temps que nous prenions conscience de l’impact de ces différences. Les infrastructures et les événements grandioses ne sont pas seulement un luxe, mais un élément crucial pour stimuler la performance de nos athlètes et les préparer à un environnement d’excitation semblable à celui des Jeux.
Nos athlètes méritent de concourir dans des conditions qui reflètent leur talent et leur engagement.
Les athlètes américains arriveront à Paris en pensant que les Jeux olympiques ne sont pas si intimidants après tout, tandis que les Canadiens connaîtront de véritables foules pour la première fois de leur vie. Nous devons investir sérieusement dans nos infrastructures et créer des événements qui inspirent et galvanisent.
Réveille-toi, Dominick, tu rêves !
C’est vrai, je comprends qu’on ait d’autres priorités, mais c’est quand même démoralisant de voir qu’on doit toujours se contenter de peu parce qu’il y a d’autres priorités.
Heureusement, comme le dit le thème du Comité olympique canadien pour Paris 2024, les athlètes canadiens sont courageux et ils seront prêts à débarquer de Paris.
