Le 18 août 2021, un motard de 65 ans est décédé dans un accident de la route, sur la commune de Saint-Nexans, en Dordogne, après avoir violemment percuté une voiture dont le conducteur n’avait pas respecté le stop, au carrefour de la Route des Marchettes.
Mardi 19 novembre, une femme de 29 ans soupçonnée d’être la conductrice de la Toyota Yaris a été jugée devant le tribunal judiciaire de Bergerac pour homicide involontaire. Mais, depuis un an, l’intéressée assure qu’elle n’était pas au volant ce jour-là de 2021, que c’était son compagnon de l’époque. Il lui aurait demandé de mentir pour le dissimuler, car il avait un casier judiciaire et avait consommé de la drogue. Ce changement de version, intervenu après deux ans de procédure, est contredit par un témoin qui dit avoir vu les deux occupants descendre du véhicule côté conducteur : d’abord la femme, puis l’homme, ce qui laisse penser qu’elle était au vol.
«J’étais sous influence»
Pour le procureur, cela ne fait vraiment aucun doute. C’était elle qui conduisait, comme elle l’avait expliqué à la police après l’accident. Elle aurait changé de version lorsqu’elle a appris que la voiture, qui appartenait à la mère de son compagnon, n’était pas assurée. « Le conflit est de savoir qui va sortir le portefeuille pour en assumer les conséquences », réprimande Gaël Bellet.
Mais à la barre, la jeune femme est catégorique : « Ce n’était pas moi qui conduisais. Après l’accident, il m’a dit : « On a trois secondes, tu dois dire que c’est toi. » » Le président demande : « Pourquoi avez-vous attendu plus de deux ans pour le dire ? « . «J’étais faible, j’étais sous contrôle», répond-elle. Il s’est occupé de tout, il m’a dit que je ne courais aucun danger. »
Son avocat a sauté sur toutes les failles possibles pour semer le doute : comme par exemple le fait que le témoin principal était une connaissance du couple. Insuffisant pour renverser le tribunal, qui a condamné la jeune femme à un an de prison avec sursis simple et renvoyé la question du paiement des dommages et intérêts devant une chambre civile. La loi lui donne dix jours pour faire appel de cette décision.