Parfois, ce sont les enfants qui doivent s’occuper de leurs parents. C’est le cas dans cette affaire, jugée ce vendredi 21 juin 2024 au tribunal judiciaire de Brest.
Le 26 décembre 2023, à Brest, un adolescent de 16 ans, aîné de trois enfants, dénonce des violences conjugales infligées par son beau-père sur sa mère. Ce signalement intervient alors que le jeune est entendu dans le cadre d’une plainte déposée contre lui par son beau-père pour le vol d’un téléphone portable. Aux enquêteurs, il a déclaré : “Il boit, il crie tout le temps et je l’ai vu gifler ma mère venue se réfugier dans ma chambre.” Ceci est confirmé plus tard par celle qui a quitté le père de ses trois enfants pour violences, pour vivre treize ans avec un homme qui la « rabaisse et la gifle à plusieurs reprises quand il est ivre ».
Seul à l’audience, l’homme de 49 ans s’est défendu très maladroitement en se présentant “comme la victime des mensonges d’autrui”, selon la présidente Marie-Anne Kérisit.
Celui qu’il a « récupéré » est « un narcissique pervers »
Non sans dédain, le quadragénaire déclare que la femme qu’il a « récupérée » est « une narcissique perverse ». Et comme ce cliché défensif ne suffit pas, l’accusée explique les hématomes par “un problème de sang”, bref “elle marque facilement !” « . « Tu réalises qu’il est difficile de te croire ? », demande la procureure Elsa Guyonvarch. Mais le prévenu persiste en dénonçant « une femme hyper-contrôleuse » qui « l’a provoqué pour qu’il la frappe ». Evoquant le passé douloureux de cette dernière, le président demande à la quadragénaire « si elle veut encore des violences conjugales ? « . Et d’entendre de la salle d’audience un « définitivement, oui ! » qui claque.
Le tribunal correctionnel a prononcé contre le prévenu une peine de huit mois de prison, assortie d’un sursis probatoire de deux ans.