Les salariés de Poulain n’abandonnent pas

Les salariés de Poulain n’abandonnent pas
Les salariés de Poulain n’abandonnent pas

On ne perd rien ! Parce qu’on est en colère ! Les chansons choisies, samedi 22 juin 2024, pour lancer la manifestation de soutien aux salariés de l’usine Poulain de Villebarou, qui en compte 109 et dont la fermeture est annoncée pour la fin de l’année, traduisaient bien l’état d’esprit qui régnait dans devant la préfecture, à Blois.

Environ 450 personnes ont répondu à l’appel de l’intersyndicale (CFDT, FO et CGT), toutes rassemblées derrière un camion arborant le logo Poulain et une banderole : « Non à la fermeture de l’usine Poulain. Non à la délocalisation de la marque.

“Poulain is Blois, Blois is Poulain”

Les représentants syndicaux, les salariés et leurs familles ont ouvert la marche. Certains brandissaient des pancartes (comme “Ne touche pas à mon poulain”), des panneaux représentant le célèbre cheval du logo Poulain ou encore des portraits d’Auguste Poulain, créateur de la marque de chocolat à Blois en 1848. “Poulain is Blois, Blois is Poulain”résuma une autre bannière.

Histoire de rappeler, une fois de plus, que l’histoire de la chocolaterie est étroitement liée à celle de la ville et de ses habitants. “C’est Poulain qui m’a fait vivrese souvient par exemple Jacques Hallais, dont le père Joseph était directeur général de l’entreprise. Les Blésois sont attachés à Poulain et l’annonce de la fermeture est déchirante. »

“On ne comprend pas, ce n’est pas normal” » ont déploré Daniel et Colette, dont les membres de la famille travaillaient chez Poulain, en voyant les manifestants défiler sous la pluie devant le château de Blois.

Leur cortège comprenait également des élus, dont Marc Gricourt, maire de Blois, Philippe Masson, maire de Villebarou, Christophe Degruelle, président d’Agglopolys, ou encore Gaëtane Touchain-Maltête, conseillère régionale MoDem, qui représentait Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture et candidat pour les élections législatives dans la circonscription de Blois.

D’autres candidats étaient présents comme Reda Belkadi (Nouveau Front populaire), Pierre-Gilles Parra (Les Républicains), Gildas Vieira (La France autrement) et Marine Bardet (Rassemblement national, RN).

Accompagné de Michel Chassier, conseiller régional et communal de Blois, ce dernier n’était pas le bienvenu, comme l’avait expliqué la veille la CGT, qui avait également prévu une banderole pour l’occasion avec le message : « Mettre fin aux déboires sociaux qui sont le terreau de l’extrême droite ». Les représentants du RN, dont Michel Chassier, ont été fortement priés de quitter le cortège par les participants.

“Nous refusons de fermer le site”

Les salariés de Poulain interrogés n’ont pas souhaité « ne faites pas de politique : nous sommes là pour notre usine », tout en comptant sur les élus pour défendre leur cause. Déplacé « voir autant de monde » Dans le cortège, Samuel a exprimé sa tristesse face à l’incertitude qui plane sur l’avenir du site Blésois.

Maria, Davy et Philippe, actuels ou anciens salariés de Poulain, le sont ” en colère “ et sentir “trahi” par Eurazeo, un fonds d’investissement auquel appartient Carambar & Co, propriétaire de la marque Poulain. « On sait qu’Eurazeo souhaite céder le groupe Carambar dans les prochains moisa expliqué l’intersyndicale à l’issue de la manifestation devant le Château Poulain, sur le site de l’ancienne chocolaterie, à proximité de la gare. Mais nous refusons la fermeture du site et le sacrifice de 109 familles pour permettre à notre actionnaire d’« habiller la mariée » et d’engranger encore des millions. »

Maria, Davy et Philippe ont confié leur colère à la fin de la manifestation.
© (Photo N°)

Alors que les représentants du personnel rencontreront mardi 25 juin la direction lors du prochain CSE, cette dernière a assuré que “Nous nous battrons jusqu’au bout pour conserver la marque Poulain sur le site de Blois et sauver nos emplois.”

 
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