l’essentiel
Lors du procès de Jean-Philippe Desbordes ce mardi 19 novembre, plusieurs témoins ont été entendus ce mardi par la cour d’assises de Foix, soulignant la mécanique perverse de l’ancien journaliste.
Ce mardi matin, deux ex-compagnes de Jean-Philippe Desbordes ont décrit, comme témoins, le même mécanisme de contrôle dont elles ont été victimes. D’abord une fascination pour le personnage, brillant et cultivé, puis une soumission progressive conduisant à des violences psychologiques ou, plus rarement, physiques. Sabrina*, vêtue d’un top noir à large col et de lunettes aussi claires que ses cheveux blonds, l’a rencontré en 1998 dans un bar parisien où elle travaillait. Tombée amoureuse, elle décrit une dégradation progressive de leur relation, jusqu’en 2011, et sa perversion. « Il m’a fait faire des dictées où j’écrivais sur nous à la troisième personne. Il avait monté un dossier contre moi. J’avais peur de partir, j’étais comme face à un monstre […] La seule façon de la calmer était de se soumettre à ses besoins sexuels. Leurs fils respectifs, absents des débats, auraient alors été témoins de ses humiliations. « Il fallait que [mon fils] je sais à quel point sa mère était mauvaise. Il m’a convaincu que j’étais la cause de son malheur.
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Eveline*, la quarantaine, a également subi la mécanique perverse de l’ancien journaliste. Devant le tribunal, elle a raconté ce mardi matin sa rencontre avec l’accusé en 2013, sa fascination toujours, l’influence alors, la violence toujours. Alors qu’elle doit l’évaluer dans un cadre professionnel, elle tombe « sous le charme ». « Mes collègues le considéraient comme autoritaire et dangereux. Je pensais qu’ils ne le comprenaient pas, qu’ils ne voyaient pas son extraordinaire intelligence. Il était brillant.
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“J’étais indigne des arbres quand je marchais dans la forêt.”
Ne se sentant pas bien dans son couple, espérant une maternité mais avec un partenaire stérile, la femme de 38 ans quitte tout pour suivre Jean-Philippe Desbordes dans la Drôme. Elle décrit ensuite les premiers comportements qui la troublent. “Je ne pouvais pas emprunter un livre sans le lui demander.” La situation se serait aggravée lorsqu’elle a annoncé sa grossesse. Son côté violent et dangereux s’est réveillé”, décrit la femme, en larmes, les yeux clairs derrière de grandes lunettes. « Il était tellement en colère, dans un élan de violence inattendu, que j’ai cru qu’il allait me tuer. « L’homme impose le prénom de l’enfant, et continue d’isoler Eveline. « Il m’a fait écrire des lettres à mes parents, à mes sœurs, à mon enfant à naître pour laisser sa marque. Pour lui, j’étais indigne de tout, de l’univers, des arbres quand je me promenais en forêt. Convaincue d’être malade, la femme est invitée par l’accusé à consulter un thérapeute. « Elle est la seule erreur qui a permis de réussir. Elle m’a sauvé la vie. […] Elle m’a dit de partir parce qu’il était dangereux pour moi.
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