« Pas question que ça vienne en France ! » Membre du bureau des Jeunes Agriculteurs (JA) de la Manche, Brice Rivage résume le sentiment général : ici, personne ne veut de l’accord de libre-échange actuellement en négociation entre l’Union européenne et le Mercosur (Brésil, Argentine, Paraguay, Uruguay et Bolivie).
Ce projet de traité pourrait supprimer la majorité des droits de douane entre les pays d’Amérique latine et l’Union européenne. « Dans ces pays, les normes ne sont pas les mêmes que les nôtres pour la viande bovine, ils n’ont pas les mêmes conditions sanitaires. De plus, la traçabilité est quasi inexistante. ».
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« Ça va mal dans nos campagnes »
Pour faire entendre leur voix, une poignée d’agriculteurs de la JA et de la FDSEA se sont retrouvés mardi 19 novembre 2024, devant les panneaux municipaux de sortie de la ville. Ils étaient venus avec des affiches adhésives sur lesquelles le mot « Mercosur », écrit en majuscules, est barré. Après avoir pris en charge le secteur de Saint-Hilaire-du-Harcouët, Mortain-Bocage, Isigny-le-Buat et Brécey lundi, ils ont enchaîné mardi avec Pontaubault, Précey, Saint-James et Pontorson. Lors de l’installation de celui de Pontaubault, la petite équipe d’agriculteurs a été klaxonnée. La marque de soutien du camionneur est appréciée de tous.
Pour eux, c’est avant tout un moyen d’alerter les élus locaux : « Nous disons à nos maires que les choses vont mal dans nos campagnes. Et ils peuvent transmettre l’information. explique Nicolas Boulé, secrétaire général adjoint du syndicat agricole FDSEA. L’action symbolique rappelle tous les panneaux restitués en début d’année. Est-ce là encore un préambule à des manifestations ou à des blocages de plus grande ampleur ? « Si ces actions n’aboutissent pas à une réponse, nous sommes prêts à augmenter la pression. » affirment ces agriculteurs.
Simplification des démarches administratives
Pour l’instant, l’objectif n’est pas de dégrader. Mais pour couvrir l’intégralité de la Manche Sud, panneau par panneau. Au-delà de ce traité, ces éleveurs veulent montrer leurs difficultés. Tout ce qu’ils ont dénoncé lors de la dernière crise agricole, en janvier, n’est pas résolu, loin de là. « Nous demandons toujours la simplification des démarches administratives. »
Outre ce collage de panneaux, une autre action a déjà eu lieu dans la Manche lundi soir : 70 agriculteurs se sont rassemblés à Carteret, où ils ont installé trois radars routiers, pour « contrôler » les importations en provenance d’outre-mer. Atlantique.