Que feront les agriculteurs ce mercredi 20 novembre ? C’est le grand flou. Sans doute distillées volontairement par les dirigeants du CR 47, plusieurs rumeurs se sont répandues lors de la manifestation d’hier à Agen. Les agriculteurs lotet-garonnais envisageraient tantôt de bloquer les villes de Montauban, Mont-de-Marsan, Bordeaux, Toulouse, voire de se déplacer vers le nord, tantôt de neutraliser les grandes centrales d’achat… Et pourquoi pas tout d’un coup ? “Une chose est sûre : nous quitterons le Lot-et-Garonne demain matin à 9 heures”, a affirmé dans la soirée José Pérez, coprésident du CR 47, après avoir été délogé de la préfecture par la police. (lire pages 12-13)… « Aujourd’hui, c’est un simple avertissement », prévient Vincent Rigo, céréalier à Virazeil.
«Le supermarché du coin»
Serge Bousquet-Cassagne, occupé mardi à organiser le blocus de la frontière espagnole dans les Pyrénées-Orientales, est rentré dans la soirée dans le Lot-et-Garonnaise. L’occasion de dire quelque chose devant les caméras. « S’il n’y avait plus de paysans en France, soit on mourrait de faim, soit on mangerait de la merde. Nous allons bloquer les approvisionnements, le fret alimentaire, les camions, les centrales d’achats… Et ceux qui n’ont pas les moyens de bloquer les centrales d’achats, ils bloqueront le supermarché du coin. Il faut s’attendre à ce que le mouvement se durcisse et que la France soit paralysée. »
Selon les deux coprésidents du CR47, cette journée de blocage a été organisée conjointement avec toutes les coordinations rurales de France. « Tout est prévu. Plan A, plan B », explique Karine Duc. ” Demain [mercredi, NDLR]tout le monde sait où aller. Des points stratégiques sont définis un peu partout en France. Et nous bloquerons ce qui doit l’être pour pouvoir enfin être écoutés. » L’idée étant de montrer ce que pourrait être la France sans les agriculteurs… Autrement dit, « affamer le pays », concluent plusieurs manifestants.