Les professeurs de droit de McGill suspendent leur débrayage

Les professeurs de droit de McGill suspendent leur débrayage
Les professeurs de droit de McGill suspendent leur débrayage

Les professeurs de droit de l’Université McGill ont suspendu jeudi après-midi la grève générale illimitée qu’ils menaient depuis près de deux mois pour tenter de forcer l’établissement à signer leur première convention collective, a-t-on appris. Le devoir. Ils n’excluent cependant pas de reprendre ce moyen de pression dès la rentrée prochaine si les prochaines négociations n’aboutissent pas, une perspective qui inquiète les étudiants concernés.

Cette décision arrive au moment où l’Université McGill s’est récemment tournée vers le gouvernement du Québec pour demander un arbitrage afin de mettre fin à ce conflit de travail, une demande qui inquiète l’Association des professeurs de droit de McGill (AMPD). En suspendant la grève de ses membres, qui réclament de meilleures conditions de travail et une charge de travail allégée, le syndicat espère créer un climat propice à l’avancement des négociations avec l’employeur, qui les rencontrera de nouveau à la mi-août.

“Nous avons suspendu la grève pour montrer que nous sommes prêts à négocier” et que le recours à un arbitre n’est donc pas nécessaire, résume le secrétaire et négociateur en chef de l’AMPD, Richard Janda, dans un entretien avec Devoir Vendredi.

Le syndicat n’exclut cependant pas de reprendre sa grève générale illimitée dès la prochaine rentrée universitaire, fin août, si ces négociations échouent. Une éventualité que l’université souhaite éviter en demandant le recours à l’arbitrage pour résoudre ce conflit de travail.

«Si la grève reprend à l’automne et que notre session d’automne est en danger, ce sera assez grave», craint le vice-président aux affaires extérieures de l’Association des étudiants en droit de McGill, Julien Bérubé. Ce dernier note également que la dernière grève des professeurs de droit, déclenchée le 24 avril, avait eu des impacts « assez marqués ». Les étudiants ont notamment reçu en mai dernier un diplôme incomplet qui ne comprenait pas les notes enregistrées pour le trimestre d’hiver 2024, les enseignants en grève n’ayant pas pu corriger les examens de leurs étudiants.

M. Bérubé préfère toutefois rester « optimiste » qu’une entente soit conclue entre le syndicat et McGill avant la rentrée universitaire, soit dans un peu plus de deux mois. “Évidemment, nous sommes très heureux qu’il y ait maintenant une suspension [de la grève]. Mais ce dont nous avons besoin, c’est d’une résolution définitive », poursuit-il.

Un long processus

Richard Janda craint pour sa part que les négociations menant à la fin de ce conflit de travail ne s’éternisent si Québec approuve le recours à l’arbitrage dans ce dossier. « Il faut parfois deux ans avant d’avoir les résultats d’un arbitrage », précise-t-il. Toutefois, l’université conteste actuellement en justice la validité de l’accréditation obtenue en 2022 par l’AMPD, devenu alors le premier syndicat de professeurs au sein de l’établissement. Richard Janda s’inquiète donc de la possibilité que l’université obtienne un contrôle judiciaire dans cette affaire avant la fin de ce conflit de travail, ce qui pourrait mettre en péril l’obtention d’une convention collective pour les professeurs de droit qui attendent celle-ci depuis maintenant deux ans.

«Il est dans leur intérêt d’empêcher la conclusion d’une convention collective», affirme M. Janda.

L’Université McGill n’a pas répondu aux questions de Devoir au moment où ces lignes ont été écrites.

Plus de détails suivront.

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