à Marseille, l’opération survie de Sabrina Agresti-Roubache

La secrétaire d’État à la Ville, Sabrina Agresti-Roubache, lance sa candidature aux élections législatives des 30 juin et 7 juillet 2024 dans la 1ère circonscription des Bouches-du-Rhône, à Marseille, le 12 juin 2024. CLAIRE GABY POUR « LE MONDE »

Sabrina Agresti-Roubache est ” en colère “. Contre ce qu’elle appelle « Le nouveau Front populaire de la honte »dans lequel, dit-elle, « Les socialistes raisonnables se couchent devant LFI [La France insoumise], qui soutient les terroristes ». Face à la candidate du Rassemblement national (RN), Monique Griseti, une militante invisible de 63 ans qu’elle surnomme « Casper », comme le fantôme des dessins animés de son enfance, ” parce que’[elle] nous à vous[t] jamais sur le terrain ».

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En colère aussi sûrement, mais le secrétaire d’Etat à la ville ne l’admet pas, contre la dissolution de l’Assemblée nationale. Une décision annoncée le 9 juin dont elle « ne pas été informé » par son mentor politique, Emmanuel Macron, et qui la pousse, deux ans après son élection surprise, dans une campagne pleine de dangers dans cette période difficile.concernant Circonscription des Bouches-du-Rhône. L’ancienne productrice audiovisuelle joue, à 47 ans, une partie de sa survie politique, menacée par un RN dynamique et une gauche revigorée, tant dans ses fonctions nationales que dans ses ambitions pour la mairie de Marseille.

Sur les premiers tracts arrivant au bureau du secrétaire d’État-candidat, à Saint-Barnabé, le quartier chic du 12e arrondissement de Marseille, le portrait du président de la République n’apparaît plus. Pas plus que le nom de cette majorité présidentielle que les électeurs ont massivement rejeté lors des élections européennes dans cette circonscription de l’est de Marseille qui regroupe des quartiers aux niveaux de vie disparates. Ici, le RN a récolté 40 % des voix le 9 juin et espère légitimement absorber les 8 % de Reconquête !, qui présente un candidat au premier tour des élections législatives. La gauche cumule près de 25 % des voix tandis que la liste Renaissance dépasse à peine les 12 %.

“On ressent une inquiétude”

« Pensez-vous que les gens ont besoin de voir le visage du président sur mes affiches pour savoir que je suis avec lui ? J’étais avant les européennes, j’y reste et je le serai après”, balaie Sabrina Agresti-Roubache, ravie de voir le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, puis le Premier ministre, Gabriel Attal, venir lui apporter son soutien. Le chef du gouvernement doit s’y rendre, vendredi 21 juin, pour soutenir sa secrétaire d’Etat ainsi que le député Renaissance sortant du 6e Bouches-du-Rhône constituency, Lionel Royer-Perreaut.

Devant le bureau de Sabrina Agresti-Roubache, secrétaire d'État de la ville et candidate dans la 1ère circonscription des Bouches-du-Rhône, dans le 12e arrondissement de Marseille, le 12 juin 2024.

Devant le bureau de Sabrina Agresti-Roubache, secrétaire d’État de la ville et candidate dans la 1ère circonscription des Bouches-du-Rhône, dans le 12e arrondissement de Marseille, le 12 juin 2024. CLAIRE GABY POUR « LE MONDE »

Mardi 18 juin, après un détour par Paris ” s’en remettre [sa] fille “signer des décrets ” parce que’[elle est] toujours ministre »mais aussi parcourant les plateaux de télévision pour véhiculer les éléments de langage de l’Elysée, Sabrina Agresti-Roubache rencontre une quarantaine de chefs d’entreprise près de La Valentine, au 11e quartier de Marseille. Rares sont ceux qui votent dans cette circonscription et peu acceptent de révéler leur nom ou celui de leur entreprise aux journalistes présents. L’accueil est affable, mais pas enthousiaste. “On ressent une inquiétude”reconnaît Thierry Vanderdonckt, 49 ans, président de l’association Entrepreneurs de l’Huveaune Vallée, qui a tenu à inviter le secrétaire d’État “parce qu’elle a toujours écouté”. Ce haut cadre reconnaît que, dans les milieux économiques, la tentation du RN est bien présente. “Mais plutôt chez les TPE et PME”, il croit.

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