un nouveau quartier de 1 200 habitants pour densifier

C’est une de ces friches dont l’Ouest lausannois a de moins en moins de secret, à force de les faire disparaître. À Bussigny, l’ancien site du « Veillon » était en sommeil depuis sa fermeture par la société de vente par correspondance en 2005 – non sans connaître des hauts et des bas. On se souvient qu’en 2022, un un camp de caravanes y a été installéce qui a déclenché un bras de fer avec le propriétaire, la fondation de placement Swisscanto. Pour s’épargner de nouveaux malheurs, elle était allée jusqu’à briser toute la surface du bitume!

Depuis vendredi, cette jachère est sortie de sa torpeur, avec l’enquête sur le tout nouveau quartier qui doit le remplacer. Les Bussignolais pourraient dire « enfin », puisqu’il a déjà été annoncé en 2019avec un concept architectural conçu par les bureaux Architecture & Retail Rites (a-rr.) et Zoumboulakis et associés. Entre-temps, il s’avère que les contours du projet ont évolué, avec deux bureaux supplémentaires à bord : Ferrari Architectes et MAK architecture.

montagne de papier

Le nombre attendu d’habitants a également connu des variations. En 2017, lorsque le plan d’attribution a été soumis au Conseil communal, il y avait 1 400 locataires. Trop pour les élus, qui réclamaient une réduction de 20 % de la densité du quartier. Si le chiffre annoncé en 2019 est tombé à 1000 habitants, la Commune parle désormais de 1200 personnes réparties dans 591 logements.

Même à l’échelle de l’ouest lausannois, le projet est significatif, d’autant qu’il est estimé à un demi-milliard de francs. Le long de la sortie d’autoroute de Crissier, un véritable campus est en projet. Et il ne sera pas uniquement consacré au logement puisque les bureaux, commerces et services peuvent atteindre la moitié de la surface.

Nouveauté pour Bussigny, tous les documents de l’enquête sont consultables depuis chez soi, sur un site Internet spécifique (www.acheteure.ch) qui comprend également une visualisation 3D interactive. « Cette mise en ligne était une demande de la Municipalité auprès du propriétaire. Compte tenu de l’ampleur du projet, le volume de papier est inhabituel. Un véritable mur de carton ! On a voulu le rendre plus digeste», plaisante Eric Zingre, élu municipal en charge de l’Urbanisme.

Une serre sur le toit

Le nombre de documents à consulter reste important, même en ligne. Et pourtant, l’enquête en cours ne concerne que la première moitié du projet (voir infographie). Elle sera suivie de deux autres demandes de permis de construire, dans les années à venir, pour la seconde moitié du quartier.

Dans le détail, cette première phase concerne la construction de trois bâtiments, dont l’un suivra le tracé de la bretelle d’autoroute, faisant écran à la circulation routière. Celui-ci devrait accueillir quelques appartements, mais principalement des bureaux, des commerces et des entrepôts, ainsi qu’un hôtel de 242 lits. A l’intérieur du quartier, deux parkings souterrains sont prévus, ainsi que deux autres bâtiments, principalement résidentiels, dont l’un sera surmonté d’une serre agricole.

Au total, cette première phase comprend 268 logements sur les 591 que compte l’ensemble du quartier. Si la demande de permis de construire ne soulève aucune opposition, les travaux devraient débuter l’année prochaine et durer deux à trois ans. Suivront ensuite deux autres enquêtes portant sur les 323 logements restants et l’essentiel des bureaux. L’ensemble du projet devrait sortir de terre d’ici 2030, date à laquelle a récemment annoncé la mise en service du tramway, qui devrait desservir le quartier.

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