Il a fallu un peu de temps pour atteindre sa pleine vitesse. Mais une fois lancée, la plancha, installée dans un camion à bestiaux, a rempli la place Denis-Dussoubs à Limoges d’une odeur à faire saliver plus d’un. Alors, en pleine pause déjeuner, vers 13 heures, des curieux, mais aussi des élus départementaux* – venus soutenir les agriculteurs et récupérer leurs panneaux d’entrée et de sortie communaux « kidnappés » ces derniers jours – se laissent aller. laissez-vous tenter par la petite dégustation de viande… « limousine ! », comme le soutient Pascal Germond, membre du bureau FDSEA Haute-Vienne.
Car l’objectif de cette première action du jour, menée par la FDSEA et les Jeunes Agriculteurs (JA), était là : “promouvoir la production locale tout en alertant sur les menaces que ferait peser l’accord du Mercosur sur notre agriculture”. “On a de la bonne viande en Haute-Vienne et l’idée c’est d’en parler aux consommateurs, de la faire savoir, d’expliquer notre métier car on est avant tout là contre le Mercosur”, a insisté Boris Bulan, président de la FDSEA de Haute-Vienne. Vienne.
« Arrêtez l’accord du Mercosur »
Certes, les revendications du monde agricole sont nombreuses (aides à la trésorerie, simplification administrative, normes…) mais le slogan, ce lundi 18 novembre, était « Non au Mercosur » alors que les dirigeants du Groupe des Vingt se réunissaient, à en même temps, à Rio de Janeiro (Brésil) pour un G20 où sera évidemment discuté l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur.
Place Denis-Dussoubs donc, mais aussi sur les principaux ronds-points de l’agglomération de Limoges « décorés » l’après-midi ou devant la préfecture, plus tard dans l’après-midi et dans la soirée, FDSEA et JA ont affiché : « Stop à l’accord du Mercosur ».
“Regardez cette viande sud-américaine pleine d’OGM (organisme génétiquement modifié, ndlr) qui pourrait arriver, être mangée par nos grands-parents dans les Ehpad, nos enfants dans les écoles, alors que nous, ici, faisons de la très bonne viande – et avec beaucoup de normes –, ce n’est pas acceptable », s’emporte Léa. Senon, représentant des Jeunes Agriculteurs du canton de Châteauponsac, au nord du département.
Et puis se pose évidemment la question des conséquences sur le marché, de l’avenir de la profession et de l’avenir en général. “Si on importe plus de viande et donc que les prix baissent, on va perdre encore plus d’éleveurs”, a résumé Boris Bulan ce lundi matin place Denis-Dussoubs. Ici, en Haute-Vienne, nous allons avoir un problème d’entretien des paysages, de biodiversité et de tout ce que l’élevage peut apporter au département. »
« Les moutons ont vécu ça il y a 30 ans après l’affaire Rainbow Warrior », se souvient Pascal Germond. Pendant 30 ans, les éleveurs de moutons ont souffert dans leurs exploitations car le prix du mouton était aligné sur celui des importations. Nous savons ce que cela a coûté, nous savons quelle capacité de production nous avons perdue. Avec le Mercosur, c’est ce qui risque d’arriver au bétail. »
La journée a commencé avec les petites flammes de la plancha. Elle s’est terminée par les plus importants, les braseros devant la préfecture, « symboles des « feux de la colère » ». Une colère très forte dans toute la France.
De nombreux autres élus étaient également présents ce lundi soir devant la préfecture de Limoges où les panneaux avaient été accrochés aux grilles.
Ce mardi 19 novembre
La Coordination rurale de Haute-Vienne “appelle les agriculteurs de Haute-Vienne” à une mobilisation devant la préfecture de Limoges à 10h30. “Nous porterons nos doléances et exigerons des réponses concrètes du préfet”, écrit CR87 dans un communiqué. communiqué de presse. Cela fait presque un an qu’aucune réponse crédible et concrète n’a été apportée par nos politiques et représentants de l’État. »