Au nord de Bordeaux, le défi des locaux artisanaux en zone urbaine

Au nord de Bordeaux, le défi des locaux artisanaux en zone urbaine
Au nord de Bordeaux, le défi des locaux artisanaux en zone urbaine

Quatre bâtiments en tôle, une place centrale, des ateliers entourés d’arbres et aux usages réversibles éclairés par de grandes ouvertures vitrées. Ce qui pourrait être décrit comme une zone artisanale bien polie. Mais rien de révolutionnaire. Tout l’intérêt réside dans l’emplacement. « Ici, on parle de la place de l’artisanat et de l’industrie dans la ville alors que ces activités sont souvent reléguées à l’extérieur. » A proximité du tramway, d’une voie verte et des boulevards, l’architecte Chloé Bodart présente la nouvelle zone d’activités Godard sur la commune du Bouscat, au nord-ouest de Bordeaux, à l’occasion de son inauguration le 20 juin.

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Sur 4 500 m2 de bâtiments, la zone d’activités abritera sept entreprises artisanales et industrielles, dans les domaines de l’embouteillage, de la mode et de l’alimentation notamment. ” Au Bouscat, nous n’avons pas de place. Nous devons travailler en dentelleexplique Patrick Bobet, le maire de la commune. Nous souhaitons permettre aux entreprises du Bouscat d’y rester plutôt que de s’implanter dans les communes voisines. » Et évitez la distance entre les lieux de vie et de travail des salariés. Un problème de plus en plus pressant pour la communauté à l’heure où la déraisonnabilité foncière et l’étalement urbain tentent d’être maîtrisés.

De la « emplois non délocalisables »

« Nous avons choisi de maintenir ce foncier en zone d’activité et de conserver la maîtrise foncière pour le céder dans des conditions déterminées, avec une intégration dans son environnement et des prix de sortie adaptés aux petites structures pour maintenir l’emploi local non délocalisable »invoque Christine Bost, la présidente de Bordeaux Métropole, soulignant que « Il n’y a pas beaucoup d’opportunités comme celle-ci.

L’extension de la zone artisanale a été entreprise en 2019 et livrée au printemps 2024. (crédits : Alexandre Dupeyron / La Fab)

Les locaux commerciaux sont proposés à des prix de vente compris entre 1 100 et 1 400 euros le m2, bien en dessous du marché bordelais qui se situe en moyenne entre 2 000 et 3 000 euros pour un local commercial. Un prix très compétitif rendu possible par la cession du terrain par la Métropole à 40 euros le m2 pour la parcelle d’origine. Tout en s’intéressant à l’architecture du bâtiment, La Fab, entreprise publique locale et promoteur du projet, est parvenue à réaliser l’opération au coût de 900 euros le m2, pour un budget global de 5,8 millions d’euros.

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Organiser des usages mixtes

« Ce projet voit le jour car il y a une forme de renoncement de la Métropole à ne pas urbaniser ce terrainsalue Jérôme Goze, directeur général adjoint de La Fab. Dans de petites poches, on parvient à construire des quartiers en trouvant un équilibre entre les usages. C’est un petit travail de couture. » Les fonciers tertiaires se raréfient sous la pression des développements immobiliers de l’agglomération. Les opérations se réalisent lentement pour La Fab, mais elle parvient à intervenir dans plusieurs communes périurbaines avec des projets de zones artisanales et mixtes en cours à Bruges, Carbon-Blanc et Bordeaux nord.

Des opérations qui peuvent parfois envisager une mixité d’usages, où ateliers d’activités et logements cohabitent dans les mêmes bâtiments. Une attention particulière qui s’observe dans les projets d’aménagement malgré la stricte séparation opérée par l’urbanisation des 50 dernières années en France, montre le think tank La Fabrique de l’industrie.

« À Bordeaux, comme probablement ailleurs, les grands projets urbains se déroulent dans des secteurs historiquement productifs. Et, pour attirer les activités économiques ainsi que pour afficher le maintien des zones d’activités, les nouveaux bâtiments intègrent souvent une base dite active où sont imaginées des activités productives. Ainsi, le projet urbain n’apparaît pas comme un quartier résidentiel mais comme un quartier mixte dont les emplois d’hier n’ont pas tous disparu.nous lisons dans l’ouvrage Développer la ville productive. Ce qui provoque aussi parfois quelques tensions dans les quartiers où cohabitent divertissements, activités économiques, habitations et lieux de vie. Un mélange qui n’est pas toujours facile à concilier.

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