Coincés dans des travaux, les bus de Montréal roulent en moyenne à 17 km/h

Coincés dans des travaux, les bus de Montréal roulent en moyenne à 17 km/h
Coincés dans des travaux, les bus de Montréal roulent en moyenne à 17 km/h

Il n’y a pas que les automobilistes qui se retrouvent coincés dans des cornets orange à Montréal. Même les bus ont vu leur vitesse baisser ces 10 dernières années en raison de la multiplication des chantiers.

« Les chantiers sont un mal nécessaire pour moderniser nos rues […] mais ils réduisent considérablement nos statistiques», note Michel Tremblay, directeur de la planification et du développement du réseau à la Société de transport de Montréal.

Selon les données de la STM, les 2 000 autobus du réseau circulaient en moyenne à 17 km/h en 2023, alors qu’ils circulaient à environ 18 km/h 10 ans plus tôt.

Et ce, malgré l’ajout depuis de 203 kilomètres de voies réservées et de feux prioritaires à 639 intersections pour fluidifier leurs déplacements.

En effet, la multiplication des chantiers de construction à Montréal entraîne de longs détours ou allonge le temps de déplacement nécessaire, explique M. Tremblay.

L’augmentation de la durée des feux pour piétons et les nouveaux aménagements (avancées de trottoirs, pistes cyclables) ont également un impact marqué sur la vitesse des bus.

Pire au centre de l’île

Les données obtenues grâce à l’accès à l’information démontrent, sans surprise, que la situation est particulièrement désastreuse dans les quartiers centraux de Montréal.

Les autobus rattachés aux centres de transport de Saint-Denis et du Mont-Royal circulent respectivement à 13,12 km/h et 12,77 km/h, ce qui est bien inférieur à la moyenne du reste du réseau.

Consultez notre carte interactive pour voir à quelle vitesse les bus circulent sur vos itinéraires habituels.

Méthodologie et source : Données sur la vitesse commerciale des autobus en 2023 obtenues de la Société de transport de Montréal via une demande d’accès à l’information. La vitesse commerciale moyenne est calculée sur la base d’horaires régulièrement adaptés en fonction des temps de trajet, et non sur la base de la vitesse réelle de chaque bus. La vitesse commerciale moyenne de l’ensemble du réseau est pondérée en fonction de la fréquentation.

Plusieurs bus « express » sont même parmi les plus lents. «Vous touchez un point sensible», estime Michel Tremblay, bien conscient du problème.






Nora T. Lamontagne / JdeM

Un autobus de la ligne 18, sur la rue Beaubien, circule à proximité d’un des nombreux chantiers de construction de Montréal.

A l’inverse, les plus rapides sont les bus de nuit, moins fréquents et peu susceptibles d’être pris dans les embouteillages.

Même si une baisse d’un kilomètre par heure peut paraître minime sur un trajet, sachez que tout ralentissement entraîne des retards pour les usagers et des coûts supplémentaires.

«Une vitesse plus faible signifie nécessairement des coûts plus élevés pour parcourir le même nombre de kilomètres à la même fréquence», explique Michel Tremblay.

Un autre chantier

Directeur général de l’organisme Vivre en ville, Christian Savard réclame une refonte majeure du réseau de bus de la STM.

« Même si les chantiers disparaissaient comme par magie, je pense que nous ne serions toujours pas à un rythme satisfaisant. Nous devrions faire plus », dit-il.




Photo fournie par Living in the City

Christian Savard, directeur général de Vivre en ville.

Il faudrait notamment « oser revoir la quantité d’arrêts » et généraliser l’embarquement à toutes les portes sur les lignes les plus fréquentées, selon lui.

La Société de transport de Montréal a annoncé cette semaine qu’elle ajouterait 11 km de nouvelles voies réservées sur l’avenue Papineau, le boulevard Notre-Dame Ouest et le boulevard Ray-Lawson.

Les lignes deles bus les plus lents

L’escargot du centre-ville

La pire de toutes est la ligne 75, qui fait le tour de la Place Bonaventure en semaine à 9,86 km/h. En d’autres termes, un coureur moyen pourrait aller au même rythme. Cette ligne, qui déplace peu de personnes, sera abolie au cours des prochains mois, selon la STM.

Une moyenne de 10,24 km/h

La 97, qui circule sur l’avenue du Mont-Royal, roule à 10,24 km/h. «C’est un axe hyper stratégique, avec une densité de population extrêmement élevée», explique Michel Tremblay. La voie unique complique le travail des conducteurs qui doivent réintégrer la circulation après chaque arrêt.

Arrêts (très) fréquents

En troisième et quatrième place se trouvent la 465 (sur le chemin de la Côte-des-Neiges) et la 480 (sur l’avenue du Parc), toutes deux des lignes Express. «Quand on a un arrêt tous les 200 mètres… parfois les lignes n’ont express que de nom», reconnaît Michel Tremblay. La STM souhaite revoir le nombre d’arrêts et éventuellement implanter un service d’autobus rapides (SRB) sur ces deux axes.

« Un axe sensible »

Enfin, la ligne 24, sur la rue Sherbrooke, avance elle aussi à pas de tortue. «C’est un axe plus sensible, on n’a jamais pu prendre de mesures préférentielles en plein cœur du centre-ville», commente M. Tremblay. Des études seront prochainement menées pour améliorer la vitesse sur ce tronçon.

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