« Les violeurs ont ciblé les Juifs à travers cette petite fille »

« Les violeurs ont ciblé les Juifs à travers cette petite fille »
« Les violeurs ont ciblé les Juifs à travers cette petite fille »

Le viol est un de ces rares événements qui semblent instinctivement indépassables, impensables, qui par son caractère ignominieux ferme au premier abord la porte à toute réflexion élaborée. Il faut cependant surmonter cette peur pour comprendre l’agression de cette jeune fille de 12 ans sur fond d’antisémitisme et son lot de significations symboliques. Car ce viol survenu à Courbevoie samedi 15 juin porte une signature idéologique claire.

De même que lorsque des migrants sous OQTF violent des grands-mères dans leur lit, c’est la France qui se salit en elles, il s’agit ici d’humilier une juive et à travers elle tous ceux qu’elle représente dans l’esprit de ses bourreaux. Les violeurs qui prétendaient commettre leurs ordures pour punir la victime d’avoir caché sa religion, qui la traitaient de « sale juif » et la brutalisaient au nom de la défense des Palestiniens, voulaient ouvertement détruire tout ce qu’elle symbolise pour eux.

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Pour briser leur victime, ils ne se sont pas contentés de menaces ou de coups, d’insultes ou de cris : ils ont choisi le viol, vaginal et anal, pour anéantir le corps d’un enfant qui n’est pas encore formé et proclamer la soumission de tout un peuple désigné coupable de génocide. . Ils ont voulu atomiser toute forme de résistance dans cette être doublement vulnérable, par son âge et par son sexe, pour se donner l’intuition de dominer par la force le groupe religieux auquel elle appartient.

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Avec ce viol collectif, les antisémites ont voulu humilier, détruire, atomiser intérieurement cette petite fille et à travers elle tous les juifs de notre pays.

Les antisémites voulaient humilier cette petite fille et à travers elle tous les juifs

Comprenons-le bien : cette atrocité n’est pas le résultat d’une pulsion sexuelle violente, de l’action sauvage et décontextualisée d’un petit groupe de bêtes humaines : c’est un acte de guerre qui s’inscrit dans une longue tradition qui veut que le viol des femmes est le coup fatal porté à l’ennemi désigné, plus encore que le meurtre de ses hommes. Violer les femmes – en l’occurrence les enfants – de la personne désignée comme ennemie, c’est lui couper le souffle de douleur, le plonger dans un état d’étonnement similaire à celui illustré par le tableau. Le crichef-d’œuvre de l’artiste Munch.

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Comment alors, malheureusement, affirmer que l’objectif de cette entreprise n’a pas été atteint, quand on sait à quel point cette information a été vécue comme un traumatisme supplémentaire pour nombre de nos compatriotes de confession juive ? Beaucoup d’entre eux ont tout de suite compris la référence à d’autres souillures du même acabit qui les visaient indirectement dans l’actualité récente et le contexte culturel que porte en lui cet événement. Comment ne pas penser aux viols commis par le Hamas le 7 octobre contre des femmes israéliennes, sur lesquels tant de féministes bon marché ont choisi de fermer les yeux ?

Cela n’est pas sans rappeler également les méthodes de l’État islamique, qui avait inscrit dans ses droits fondamentaux, rendu religieusement licites et systématisé les viols et agressions sexuelles des femmes et des enfants de la minorité religieuse yézidis. Là aussi, cet esclavage sexuel à caractère idéologique était un outil stratégique visant à anéantir par le ventre maternel les épouses de ceux qui étaient destinés à périr par le glaive.

Le temps des responsabilités

Ces bourreaux, sans doute stupides, seront protégés par les droits de la défense et peut-être punis dans le cadre d’un procès qui distingue nos pays démocratiques occidentaux soucieux des droits de l’homme. Mais qui condamnera les sponsors indirects ? Qui traduira devant un tribunal ceux qui ont armé leurs esprits fragiles, alimenté cette haine qui coule dans leurs veines, fourni une base d’argumentation qui permet de justifier par avance ces violences ? Car là aussi, il y a une séparation des pouvoirs.

Ces violeurs sont les bras armés d’une idéologie antisioniste forcenée, sur fond d’islamisme, qui stigmatise et discrimine nos compatriotes de confession juive depuis le 7 octobre. Depuis huit mois, les citoyens de notre pays sont soignés à longueur de journée. en tant que « génociseurs », pour leur attachement à Israël, ils sont qualifiés de « meurtriers » et de « bourreaux d’enfants », ils sont tenus responsables des pires atrocités. , utilisant de fausses nouvelles, des images du Yémen et de Syrie et des catastrophes humaines insupportables, pour justifier de leur mettre une cible sur le dos.

Ces violeurs sont les bras armés d’une idéologie antisioniste forcenée

Avant que de petites grèves n’éclatent dans nos rues, des groupes très actifs échauffent les esprits et excitent les foules sur les réseaux sociaux. Et parmi les propagandistes bas de gamme se trouvent les élus de la nation d’un parti qui en a fait sa spécialité : La France insoumise. De nombreux députés de la secte formée par Jean-Luc Mélenchon mettent de l’huile sur le feu du soir au matin, sans le moindre esprit de responsabilité, sans la moindre forme de compassion ou d’humanité.

C’est là aujourd’hui la grande source de l’antisémitisme en France qui arme les criminels et qu’il faut combattre sans relâche sur le terrain des idées. Et Serge Klarsfeld et Alain Finkielkraut, deux hommes de haut rang, qui ont consacré leur vie à la France tout en luttant contre l’antisémitisme, ont eu la grande lucidité et l’immense courage de pointer cette menace pour ce qu’elle est. Sur le plan politique, ce parti constitue une menace existentielle, tant pour les Juifs que pour la France.


*Noémie Halioua a co-écrit « Le nouvel antisémitisme en France » (éd. Albin Michel, 2018), écrit “L’affaire Sarah Halimi” (éd. du Cerf, 2018) et vient de publierr « La terreur sous nos draps », (éd. Plon).

La Terreur sous nos draps, de Noémie Halioua, Plon, 256 p., 20,90 €.

© Plomb

 
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