Les yeux rougis, Angélique Faure assiste à l’abattage d’un grand platane. Un peu après 23 heures la veille, mercredi 19 juin, l’arbre est tombé sur sa maison, route de Brantôme à Lisle (Dordogne), après le passage d’un violent orage.
« On était dans la chambre en train de regarder un film, raconte le trentenaire, on a entendu un gros craquement, puis ça coulait dans la cuisine. » Arrivée dans la chambre avec Kévin Llado, son compagnon, elle découvre qu’un…
Les yeux rougis, Angélique Faure assiste à l’abattage d’un grand platane. Un peu après 23 heures la veille, mercredi 19 juin, l’arbre est tombé sur sa maison, route de Brantôme à Lisle (Dordogne), après le passage d’un violent orage.
« On était dans la chambre en train de regarder un film, raconte le trentenaire, on a entendu un gros craquement, puis ça coulait dans la cuisine. » Arrivée dans la chambre avec Kévin Llado, son compagnon, elle découvre qu’une branche a percé le toit. Une grosse frayeur pour le jeune couple, installé depuis trois mois en Dordogne. Ils ont été hébergés par les propriétaires de leur logement pour la nuit.
Les agents du département s’employaient à dégager l’arbre ce jeudi matin.
Vincent Trouche
“Tout est détruit”
« C’était comme si c’était l’apocalypse. Il s’avère finalement que c’est très localisé”, a estimé Bruno Limerat, premier adjoint de la commune, jeudi 20 juin en fin de matinée. L’élu était “un peu en colère” : “Nous avions prévenu du danger, ont demandé plusieurs fois », mais le Département, qui gère cette route, n’a pas eu carte blanche pour abattre des arbres.
« Hier soir et très tôt ce matin, c’était comme si c’était l’apocalypse. Il s’avère finalement que c’est très localisé »
Ce jeudi soir, une réunion est prévue sur le sujet. Mais en journée, l’heure était encore au ménage, comme au restaurant Le Moulin du pont, à quelques centaines de mètres. Là, « tout est détruit », confie le député. Cela aura de graves conséquences.
De nombreux arbres sont tombés à Lisle.
Bruno Limerat
Le restaurant situé au bord de la Dronne ne dispose plus de terrasse. La véranda a été écrasée sous le poids d’un arbre tombé peu après 23 heures. « Cela a pris une dizaine de minutes », confie Amy Marty, fille de Patrick Marty, le chef du restaurant. Quelques instants plus tôt, les derniers clients et une partie de l’équipe étaient encore occupés là où ne reste plus qu’un amas de tables et de chaises cassées.
Au Moulin du pont, la terrasse couverte est désormais hors d’usage.
Vincent Trouche
« Il va falloir maintenant voir si la terrasse est fragilisée », explique-t-elle, alors que son père est déjà en discussion avec un expert en assurances pour évaluer les dégâts. « L’entreprise ne peut pas tenir avec 40 sièges », prédit-elle avec lassitude : « Après cinq grosses inondations en hiver, deux ans jour pour jour après la grêle… » Les coups durs continuent pour le Moulin du pont, qui emploie sept salariés. , et le début de la saison estivale est sérieusement compromis.
Coulées de boue
L’orage s’est abattu sur un couloir entre Lisle et Tocane-Saint-Apre. A cheval sur les deux communes, le Gaec du Claud de Gabari a perdu 15 hectares de maïs, hachés par de petits grêlons poussés par un vent violent. « Et des arbres sont tombés, on a dû utiliser la tronçonneuse à 2 heures du matin pour dégager les routes », confie l’un des opérateurs, Christophe Gay.
Entre Tocane-Saint-Apre et Lisle, des grêlons remplissent encore les fossés.
Vincent Trouche
Le Département a également été mobilisé toute la nuit pour dégager et nettoyer sept routes. Ce jeudi, près de 40 agents travaillaient dans le secteur. Pierre Janaillac, le maire de Tocane-Saint-Apre, était également à pied d’œuvre. Tous les agents municipaux ont travaillé tard dans la nuit et tôt le matin pour dégager les routes bloquées par des arbres tombés ou des coulées de boue. Une classe de l’école a pris l’eau et le faux plafond d’une chambre de la maison de retraite de la ville s’est effondré à cause d’infiltrations. «C’était une grosse tempête qui a fait beaucoup de dégâts», confirme-t-il.
