Si les écoles de la junte existaient, un sujet éliminatoire traiterait certainement de la stabilisation des régimes putschistes à travers la combinaison de dénonciations de déstabilisation et de mobilisation sur le bitume. Les unes, plus ou moins éprouvées, et les autres plus ou moins spontanées. Le 16 novembre, de la Des dizaines de manifestants nigériens sont descendus dans les rues de leur capitale, Niamey, pour dénoncer la volonté des forces « impérialistes » de faire tomber le pouvoir issu du coup d’État contre Mohamed Bazoum.
A l’origine de la mobilisation, une déclaration commune de plusieurs associations et groupes des appels citoyens appelant à soutenir les Forces de défense et de sécurité, qui sont selon eux la cible des puissances étrangères. Lors de la rencontre, un parallèle a été fréquemment établi entre le Niger et les autres pays de l’Alliance des États du Sahel (AES). Dans En effet, le Mali et le Burkina Faso ont tissé le même type de dénonciations complotistes, respectivement mi-septembre et début novembre.
La DGSE, cible favorite des putschistes de l’AES
L’impulsion de la manifestation à Niamey a été l’annonce récente, par Télé Sahel, de l’arrestation de Niger d’un Français présenté comme un agent de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), le service de renseignement français. Selon la télévision publique, le quinquagénaire « est entré frauduleusement au Niger le 12 novembre 2024 », avant d’être « arrêté par les services de sécurité ». de Niger le 13 novembre.
Les médias officiels en ont profité pour affirmer que l’ancienne puissance coloniale « continue de déployer ses projets à travers ses services de renseignement » pour « déstabiliser le Niger et, au-delà, l’AES ». Et a ajouté que les opérations françaises entraîneraient et armeraient des terroristes et qu’est-ce qui aurait ont été démasqués « d’autres agents de la DGSE agissant sous une fausse identité et sous couverture non institutionnelle ».
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Pour les manifestants, la lutte pour la pleine souveraineté est une lutte à long terme contre une hydre néocoloniale à plusieurs têtes. Mardi 12 novembre, le ministre de De l’intérieur, le général Mohamed Toumba, a signé un arrêté retirant l’autorisation d’exploitation de l’ONG française Acted. Puis, le 15, la société française Orano a annoncé qu’elle suspendrait ses « dépenses liées aux activités d’extraction d’uranium ». Les deux événements seraient liés à la détérioration de rapports entre le Niger et la France.
La lutte anti-impérialiste « de longue durée » permet de justifier la durée indéfinie des régimes de l’AES. L’interpellation du Premier ministre malien, le 16 novembre, sur une éventuelle fin de la transition est présentée comme une révolte. L’opinion exprimée dans Burkinabé Le Faso n’a pas été ému par la prolongation pour soixante mois, en mai, d’un régime qui n’en réclamait que vingt-deux. Lors de la manifestation nigérienne, son organisateur, Mohamed Elkebir Souleymane, a décliné les objectifs de la junte… « d’ici à dix et ».
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