entretien avec Pascal Nessim, co-président de Marcel

A l’occasion de Cannes Lions 2024, toute l’équipe de J’ai un pote dans la com se mobilise pour vous faire vivre le festival comme si vous y étiez. Tout au long de la semaine, nous rencontrons des personnalités du monde de la publicité pour qu’elles partagent leur regard sur cet événement phare, et leur vision des tendances qui se dessinent – et va façonner! – la zone.

Dans cet article, nous accueillons Pascal Nessim, co-président de Marcel. Nous évoquerons bien sûr la créativité, mais aussi les prix et Lions remportés par l’agence, la campagne qui les a soutenues, et enfin la place des agences françaises dans l’industrie créative.

JUPDLC : Nous allons donc parler de cette édition des Cannes Lions : l’agence Marcel a remporté deux Lions (un Or et un Argent) ainsi qu’un Grand Prix. Pouvez-vous nous parler de la campagne en question ? Quels étaient les enjeux, les idées derrière cela ?

Pascal Nessim : Ce sont des campagnes qui sont un peu « magique « . Lorsque des créatifs ont une idée, nous comprenons immédiatement que c’est une excellente idée. Je dis que c’est une idée magique car elle aborde un sujet qui nous est cher, qui est d’utiliser notre métier et notre savoir-faire créatif pour faire bouger certaines choses. Notamment en ce qui concerne la place des femmes dans le football, mais on peut facilement extrapoler à la place des femmes dans bien d’autres activités sportives ou professionnelles, c’est donc un sujet très important.

Et puis, c’est pour un client dans l’âme. Je travaille chez Orange depuis plus de 15 ans. Nous avons la chance d’avoir Quentin Delobelle comme client (Directeur de la Communication Commerciale et de la Création chez Orange France, NDLR) qui est amateur d’idées et de créativité. Alors franchement, je suis aux anges aujourd’hui d’avoir reçu tout ça pour Orange et ça pour l’agence.

JUPDLC : Et justement, au sein de l’agence, qu’avez-vous ressenti par rapport à ces annonces ?

Pascal Nessim : Concernant la cérémonie de remise des prix hier soir, ce fut une grande libération. Car même si on juge une campagne excellente en interne, on connaît tous la difficulté des Cannes Lions, donc c’est vraiment le top du top. Et quand on voit tous les concurrents autour, on peut facilement se dire que, à cause d’un malentendu, on pourrait échouer.

Alors hier, pour l’agence, le fait d’obtenir un Grand Prix, un Lion d’Or et un Lion d’Argent pour cette campagne, ce fut une immense libération. D’ailleurs, nous avons fêté dignement hier soir, et c’est important car en fait, c’est le but de participer aux Awards. Ce n’est pas tant la statuette qu’on rapporte, mais l’énergie créatrice et l’ambiance qu’elle transmet à toute une agence, du chef de projet au grand patron créatif. Je pense que ces annonces nous porteront encore quelques mois, et c’est aussi ce qui permettra à l’agence de continuer à générer des idées magiques comme ça !

JUPDLC : Pour vous, quelle est la place des agences françaises dans l’industrie créative ? Avons-nous encore notre place ? Si oui, à quel niveau ? La France est-elle dans le top 4 ou le top 5 des meilleures nations ?

Pascal Nessim : La place des agences françaises à Cannes est très importante car nous avons souffert, en France, d’un petit complexe face aux Anglo-Saxons, aux Britanniques, ou encore vis-à-vis d’Amsterdam en matière de créativité publicitaire. Nous souhaitons désormais remettre l’église au centre du village et promouvoir la créativité française, pour qu’elle atteigne le sommet des classements mondiaux. Et je pense que toutes les agences françaises y travaillent ! Il y a un vrai défi entre nous, et nous devons nous entraider un peu pour y parvenir. Il est important que nous nous soutenions mutuellement plutôt que de nous entraîner mutuellement vers le bas. Et je pense qu’on aura tout à gagner quand la France sera dans le Top 3 de la créativité mondiale. Cela nous permettra notamment d’attirer de grandes marques internationales sur le marché parisien !

JUPDLC : Après toutes ces années passées dans la publicité, comment gardez-vous cette créativité, ce brin de folie, cette fraîcheur ?

Pascal Nessim : Je vais bientôt avoir 60 ans et c’est vrai que ce n’est pas évident de rester « les doigts dans la poigne » dans ce métier quand on a mon âge ! Mais j’ai une chance incroyable, c’est que chez Marcel, je suis entouré de jeunes toute la journée, avec une moyenne d’âge de 29 ans à l’agence. J’ai décidé d’installer mon bureau au milieu du centre social parce que je pense que c’est là que je peux trouver le plus d’inspiration et de culture. Cela me permet de bien faire mon travail aujourd’hui.

De plus, ” Cerise sur le gâteau », nous avons un collectif à l’agence qui s’appelle OK Zoomer, qui est une franchise de contenus, une marque que les moins de 28 ans ont créée à l’agence. Et il faut dire que « ça me permet de continuer » d’avoir leur point de vue au quotidien sur les campagnes et sur notre industrie en général. D’ailleurs, nous les avons fait venir à Cannes cette année, afin qu’ils nous livrent leur vision du festival. Cela leur permet aussi de découvrir cette grande foire qu’est le Cannes Lions !

En résumé, je pense qu’il faut être curieux. Il faut aussi aimer tout ce qui est numérique. Je suis un grand fan de TikTok par exemple, car tous les clients, tous les annonceurs aujourd’hui nous demandent notre point de vue là-dessus. Il est donc important pour moi de rester informé et de m’assurer que mon agence est également entièrement connectée.

Je pense que lorsque la direction d’une agence aime les innovations en matière de publicité, aime repousser les limites, aime défier grâce à la technologie, cela se répercute dans toute l’agence et crée cette superbe énergie. Je me demande souvent ce qui a fait le succès de Marcel. Et si l’on regarde bien les 4-5 grandes campagnes des 10 dernières années, ce ne sont que des campagnes qui ne sont pas des formats publicitaires !

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV à Villeneuve-Fumel, l’union de la gauche est en difficulté
NEXT Moselle. Bon, dégradé ou mauvais ? Savez-vous où est la qualité de l’air à Metz ? – .