Chefs de chœur emblématiques du chœur Pomeyère, Marie-Pierre Grégoire et Pierre Thollet tireront leur révérence à l’issue du prochain concert à La Neylière.
Une page se tourne à la chorale Chante-Fontaine. Marie-Pierre Grégoire et Pierre Thollet dirigeront leur dernier concert ensemble, après respectivement 36 et 18 ans de direction, samedi 22 juin.
Trois semaines pour apprendre les chansons
« J’ai toujours chanté dans la chorale paroissiale avec mon père comme chef de chœur », se souvient Marie-Pierre. Ma cousine a pris la relève mais elle a dû partir en 1988 et c’est tout naturellement que je l’ai remplacée même si ce n’était pas prévu. Au bout d’un an, nous avons décidé d’élargir notre répertoire pour inclure de la musique profane. Les choristes se sont joints. On s’est rendu compte que c’était intéressant et l’aventure Chante-Fontaine était lancée ! »
Pierre arrive en 2003 comme choriste. « J’ai remarqué que c’était une chorale d’un certain niveau, avec une façon très intéressante d’interpréter les chansons », se souvient-il. En 2006, Marie-Pierre a eu quelques problèmes de santé et nous avions prévu quatre concerts. Elle m’a demandé de prendre l’animation, j’ai eu trois semaines pour apprendre toutes les chansons (des rires) . Nous avons alors conservé cette direction bicéphale qui nous permettait de chanter et de mettre en scène. »
Pour son collègue, l’arrivée de Pierre a apporté une professionnalisation et un véritable plus pour la chorale. « Son arrivée a joué un rôle dans la longévité, une complicité totale s’est créée entre nous. Sa gentillesse et son écoute ont permis à la chorale de perdurer. »
Deux chefs d’orchestre avec une solide formation musicale
Même si les deux amis ont une solide formation musicale – solfège, harmonium, chœur pour Marie-Pierre, orgue, piano, harmonisation pour Pierre –, prendre la direction d’une chorale n’était pas forcément prévu. « J’ai suivi des cours de direction de chœur mais je me suis surtout « formé sur le tas ». Au début, je n’avais aucune connaissance de la direction », explique-t-elle.
Si Pierre était professionnellement immergé dans la musique – professeur de musique et de technologie –, travailler avec quatre pupitres, avec nombre et qualité, l’a fortement marqué. « Nous avons fait beaucoup de belles choses », murmure-t-il, ému.
Un changement était nécessaire
Les concerts ont marqué la vie du chœur depuis plus de 35 ans, tout comme les voyages en Suisse ou en Croatie par exemple. Mais, plus que ces merveilleux échanges avec les autres chœurs, c’est surtout l’esprit de cohésion qu’ils conservent. « Il y a eu tellement de moments forts, apprécie Marie-Pierre. Il ne s’agissait pas seulement de chanter, la chorale représentait vraiment une deuxième famille. Des amitiés se sont créées, nous avons partagé beaucoup de choses, musicalement mais aussi dans nos vies personnelles. »
Une ambiance également appréciée par Pierre. « 20 ans de chorale, c’est difficile à résumer. J’ai beaucoup aimé l’esprit général, tout le monde était impliqué. J’ai ressenti une vraie progression de la part du groupe, avec beaucoup de choses positives. »
Il y a deux mois, un nouveau chef de chœur est arrivé (Barbara Barnoud, NDLR voir Le pays du 6 juin 2024). L’avenir est assuré, ce qui ravit les futurs « retraités ». « La chorale avait besoin d’une nouvelle vie, c’était la fin d’un cycle. Nous sommes très heureux de l’arrivée de Barbara qui a le même état d’esprit que nous. Au bout d’un moment, un changement s’imposait avant de s’essouffler. C’est bien qu’une nouvelle personne arrive pour créer une nouvelle dynamique. »
S’ils arrêtent de diriger, Marie-Pierre et Pierre resteront choristes ; de quoi vivre de beaux moments en chanson.
