Les propos de Macron « choquent » les associations LGBT+ et la gauche

Les propos de Macron « choquent » les associations LGBT+ et la gauche
Les propos de Macron « choquent » les associations LGBT+ et la gauche

Les associations de défense de la communauté LGBT+ se sont déclarées mercredi « choquées » et « consternées » par les propos tenus par Emmanuel Macron, lors d’un déplacement sur l’Île de Sein mardi. Le chef de l’Etat a critiqué la volonté « omniprésente » du Nouveau Front populaire de permettre « le changement de sexe à la mairie ».

“Ces propos sont très choquants, nous sommes consternés”, a déclaré à l’AFP le président de l’Inter-LGBT, James Leperlier. « C’est d’autant plus inquiétant dans le contexte actuel de transphobie : cela alimente un incendie qui brûle déjà. »

“C’est le signe qu’ils n’hésiteront pas à revenir sur nos droits, ne serait-ce que dans le débat, pour solliciter des votes”, a-t-il ajouté, dénonçant “un glissement dangereux” et la “porte ouverte aux propositions législatives transphobes et LGBTphobes”.

“Emmanuel Macron invoque la transphobie pour s’en prendre aux programmes de ses opposants politiques”, a réagi SOS Homophobie sur son compte X (ex-Twitter). « La stratégie est donc claire : utiliser les minorités dans la course au pouvoir. »

Dans son programme pour les élections législatives anticipées des 30 juin et 7 juillet, le Nouveau Front populaire propose d’« autoriser le libre changement d’état civil devant un officier de l’état civil ».

L’Élysée a défendu mercredi la position d’Emmanuel Macron. “Le président a un bilan d’avancées sur les questions sociétales comme peu de ses prédécesseurs”, plaide son entourage auprès de l’AFP. Il “estime cependant que le changement de sexe gratuit en mairie n’est pas un projet de société qu’il défend au vu de la complexité de toutes les questions que cela pose aux personnes concernées qu’il faut accompagner lorsqu’elles décident de franchir une telle démarche”, “, a déclaré son entourage à l’AFP.

Ce que prévoit la loi

La modification de l’acte d’état civil d’une personne transgenre est autorisée en France depuis 1992. A l’époque, cette modification était conditionnée à « la preuve irréversible et médicale d’une transformation physique ».

En 2016, une loi a modifié cette procédure en exigeant non plus des demandeurs un justificatif médical mais « un recueil de faits suffisant pour que l’inscription relative à leur sexe à l’état civil ne corresponde pas à celle » dans laquelle ils se présentent et dans laquelle ils se trouvent. connu.

Sept associations ont déposé un recours en mars devant le Conseil d’Etat contre deux circulaires émises sur le sujet, estimant que ces textes constituent une « atteinte au droit au respect de la vie privée et une discrimination fondée sur l’apparence physique ».

Selon l’Association internationale des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, trans et intersexuées (Ilga), la possibilité pour une personne transgenre de changer le sexe figurant sur ses papiers d’identité par une simple déclaration publique, sans avoir à la justifier par un avis médical ou apportant la preuve de ce changement, est en vigueur dans plus de vingt États membres de l’ONU.

Des déclarations « indignes » pour Mélenchon

La gauche a immédiatement condamné les propos d’Emmanuel Macron. Le fondateur de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon a critiqué des déclarations « indignes », estimant que le chef de l’Etat « ignore l’ampleur des souffrances que cela implique pour les personnes concernées ».

“Nous attendions Jupiter, nous avons eu Néron”, a déclaré à RTL le premier secrétaire du parti socialiste Olivier Faure. « Comment est-il possible que cet homme qui a été élu et réélu pour affronter l’extrême droite répète en réalité le discours de l’extrême droite ? »

“Le président de la République perd son sang-froid en attaquant le programme du Front populaire sur ce point (…) Je le sens un peu fébrile”, a commenté le patron des communistes Fabien Roussel sur franceinfo. Et, pour l’insoumis François Ruffin, Emmanuel Macron « a choisi son camp, pour lui le national autoritaire vaut mieux que le Front populaire ».

Dans le camp d’Emmanuel Macron, l’ancien ministre Clément Beaune, candidat à sa réélection au terme d’une bataille serrée à Paris, semblait prendre ses distances. « Pour les personnes trans, pour les personnes LGBT, pour tout le monde… nous devons rejeter toute stigmatisation dans le discours politique et faire progresser les droits », a-t-il déclaré sur le réseau X.

 
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