Les Sénégalais élisent leurs députés dimanche, les dirigeants du pays Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko visant la majorité la plus large possible pour mettre en œuvre l’agenda de rupture et de justice sociale avec lequel ils ont été portés au pouvoir il y a huit mois.
Des dizaines de personnes faisaient la queue dimanche devant les bureaux de vote du centre de la capitale sénégalaise Dakar, ont constaté des journalistes de l’AFP. Les bureaux ont ouvert progressivement à partir de 8h (9h en Suisse) et doivent fermer à 18h (19h en Suisse). Des projections fiables de la nouvelle Assemblée pourraient être disponibles lundi matin grâce aux médias.
Les 7,3 millions d’électeurs inscrits sont appelés à élire 165 députés après la dissolution, prononcée en septembre, du Parlement issu des élections de 2022 et toujours dominé par le camp de l’ancien président Macky Sall.
Ils peuvent ainsi confirmer leur choix en mars dernier lors de l’élection présidentielle en donnant la majorité parlementaire à Bassirou Diomaye Faye et à son Premier ministre Ousmane Sonko, qui ont promis d’améliorer la vie d’une population dont une grande partie lutte au quotidien. pour joindre les deux bouts.
Le duo s’est également engagé à partager avec lui les revenus des ressources naturelles comme les hydrocarbures et la pêche qui auraient été bradés à l’étranger ainsi qu’à lutter contre la corruption et à transformer l’Etat et sa justice.
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Un ton offensant
Le parti des Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef) d’Ousmane Sonko est favori pour ces élections, selon les experts. Historiquement, les Sénégalais ont aligné leurs choix d’élections présidentielles et législatives.
Ousmane Sonko a multiplié durant trois semaines de campagne à travers le pays, promettant des projets et des investissements dans les régions où il est passé, insultant de l’intérieur ses adversaires, défendant le patriotisme et la souveraineté nationale face à des Occidentaux qu’il juge hostiles à son gouvernement.
Le Premier ministre a appelé cette semaine ses partisans à « se venger » des attaques commises contre ses militants et attribuées à ses opposants, avant de les exhorter au calme. La violence a néanmoins été sporadique pendant la campagne.
L’opposition dispersée
En face, l’opposition est dispersée, malgré les accords entre coalitions. Macky Sall, raccourcissant la période de réserve traditionnellement observée par ses prédécesseurs, a fait campagne à distance. Son héritier putatif, l’ancien Premier ministre Amadou Ba, battu à la présidentielle, présente sa propre liste.
Le maire de Dakar, Barthélémy Dias, dont les partisans sont accusés d’avoir attaqué les militants d’Ousmane Sonko, a capté un peu de lumière en échangeant des diatribes avec le Premier ministre.
Ils reprennent le grief formulé par un certain nombre de Sénégalais et de Sénégalaises selon lequel Ousmane Sonko parlait beaucoup et agissait peu. L’intéressé s’en défend tout en plaidant pour l’état dans lequel lui et Bassirou Diomaye Faye ont trouvé le pays, et les multiples résistances à l’engagement d’un changement des pratiques et du système.
L’opposition met en garde contre le danger de confier le pouvoir hégémonique à des autorités, selon elles, extrémistes ou incompétentes.
afp/iar