Par
Julien Van Caeyseele
Publié le
16 novembre 2024 à 13h00
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On parlait autrefois d’installer un espace d’accueil des voyageurs, une école religieuse ou encore un parc animalier… Mais au fil des années, tous les projets imaginés à l’époque Château de Bellefontaineprès de Fontainebleau (Seine-et-Marne)est tombé à l’eau. Et en attendant, c’est un monument en danger qui ne cesse de se dégrader… Propriété de Nicolas Bergalasse, conseiller de Louis XVI, le château de Bellefontaine – qui a connu plusieurs campagnes de construction au fil des siècles – a vu des propriétaires prestigieux, comme le prince Nicolas Troubetskoy ou encore des membres de la famille Orloff, comme Nicolas Orloff, ambassadeur du tsar russe à Paris.
Avon et Samois veulent le classer aux Monuments Historiques
En début d’année, les élus de Samois-sur-Seine et d’Avon – le domaine s’appuie sur un parc arboré de 9 hectares, situé à cheval sur les deux communes – ont voté une demande de classement du bâtiment et de son parc au titre le titre de Monuments Historiques, poussé par le Collectif pour la défense du château et du parc de Bellefontaine (CDCPB), qui se bat depuis des années pour redonner à ce monument son éclat d’antan.
Mais le château – qui accueillait aussi autrefois des colonies de vacances – a une particularité : il appartient à la Ville de Paris. Le sénateur Aymeric Durox (IA) avait également interpellé le ministre de la Culture pour connaître la position de l’État sur ce domaine et son éventuel classement au titre des Monuments historiques.
Micmac between Paris and Samois-sur-Seine
En réponse, Rachida Dati, la locataire de la rue de Valois, a rappelé qu’en 2018, une première demande de classement avait été formulée par la Fédération des Associations du Sud-Seine-et-Marnais pour la protection de la vallée de la Seine.
« L’instruction de cette première demande de protection n’a pu être achevée, faute de réponse de la Ville de Paris aux demandes qui lui ont été adressées, afin de connaître sa position sur « l’éventuelle mesure de protection de ce château, et défaut d’avoir pu accéder aux lieux pour les visiter”, a répondu le ministre…
Contactée pour connaître son ambition sur l’avenir du site, la Ville de Paris indique que « la politique foncière, lorsque ces biens sont situés hors du territoire parisien, consiste à engager un travail en commun avec les acteurs publics locaux compétents… »
Et d’ajouter : « L’objectif est de privilégier les projets (via des cessions ou des baux) qui permettent d’accompagner des politiques publiques locales ou des projets bénéficiant au territoire… »
« Un monument en danger »
Ainsi, la mairie de Paris affirme avoir redirigé plusieurs prospects vers la ville de Samois-sur-Seine « afin de leur expliquer leurs intentions avant de poursuivre les échanges… » Des propos que font Michel Chariau, le maire de Samois-sur-Seine , saut. , qui confirme cependant avoir rencontré récemment plusieurs porteurs de projets :
« Nous ne sommes pas propriétaires du bien », déplore-t-il. On peut dire si le projet nous plaît ou pas, mais c’est la Ville de Paris qui décide… mais qui ne dit jamais si elle est prête à vendre ou pas. Tant qu’ils tiendront ce discours, nous ne pourrons pas avancer. »
Interrogé sur la nature des projets qui lui sont présentés, Michel Chariau n’a pas souhaité préciser davantage. Mais selon nos informations, il s’agirait d’un résidence immobilière haut de gamme ou même un entreprise spécialisée en horticulture…
«Ça nous fait de la peine de voir ce territoire décliner», poursuit l’édile. C’est un écrin sublime, mais un monument en péril et la demande de classement que nous avons formulée est justement une manière de le protéger, conclut Michel Chariau. Cependant, nous le surveillons de près, il n’est pas question que ce château se transforme en n’importe quoi… »
Un mai 2024, Rachida Data a indiqué que la Drac (Direction régionale des affaires culturelles) d’Île-de-France “envisage de soumettre le dossier de cet édifice à la délégation permanente de la commission régionale du patrimoine et de l’architecture”, afin de statuer sur l’opportunité de poursuivre l’instruction. d’un dossier de protection des Monuments Historiques et de le présenter à la séance plénière de la commission régionale.
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