La FTQ lance une mise en garde face à la montée de la droite au Canada

La FTQ lance une mise en garde face à la montée de la droite au Canada
La FTQ lance une mise en garde face à la montée de la droite au Canada

Ce texte fait partie de la rubrique spéciale Unionisme

Quand les États-Unis toussent, le Canada attrape la grippe, comme le dit l’expression populaire. Selon Magali Picard, président de la Fédération des travailleurs du Québec (FTQ), le résultat de l’élection présidentielle américaine devrait servir d’avertissement à ceux qui seraient tentés de voter à droite aux prochaines élections fédérales.

« Ce qui arrive à nos voisins du Sud a un impact certain sur nos travailleurs et notre société. On le ressent dans nos usines, chez nos exportateurs… Après tout, 75 % de ce que nous exportons va aux États-Unis », souligne M.moi Picard.

Cela rappelle que l’arrivée de Donald Trump en politique, lors de l’élection de 2016, a modifié la manière de faire campagne, d’autant que le principal parti concerné se soucie peu des règles du jeu.

« Ce qui était inacceptable il y a 20 ans est désormais banalisé », déplore le syndicaliste. Aujourd’hui, nous pouvons avoir un candidat à la présidence du pays le plus puissant du monde qui a été reconnu coupable d’un crime, en plus de tenir des propos haineux, arrogants et violents, et cela est accepté. Pire, certains tentent de l’imiter. »

«Certaines classes politiques, ici, au Québec et au Canada, voient que ça marche», poursuit-elle. C’est comme si le discours populiste avait retrouvé ses lettres de noblesse. »

Résister au chant des sirènes

M.moi Picard met cependant ici en garde les électeurs et les implore de ne pas succomber à ce chant de sirène.

« La droite, l’extrême droite, est en hausse au Canada. Ses partisans essaient d’avoir un discours pro-travailleurs, ils disent qu’ils sont là pour les classes moyennes et les moins aisés, mais ce n’est pas leur véritable objectif », dit-elle.

Comme ceux de Donald Trump, les discours populistes d’hommes politiques canadiens, comme le chef conservateur fédéral, Pierre Poilievre, séduisent, selon elle, une grande partie de l’électorat en capitalisant sur les frustrations vécues par la population.

« Les gens sont stressés, certains sont acculés, dos au mur [économiquement] et avoir une « haine écoeurante » envers les libéraux, qui sont au pouvoir depuis trop longtemps à leurs yeux », illustre le président de la FTQ.

Qualifiant de « discours de baguette magique » les promesses de résoudre, une fois pour toutes, la crise du logement, la poussée de l’inflation et d’autres aspects qui pèsent lourdement sur les citoyens des classes moyennes et défavorisées, Magali Picard rappelle que tout choix de société a un coût. .

« Cette idée magique de tout résoudre d’un coup, comment va-t-elle se concrétiser ? Quels programmes seront relégués aux oubliettes pour parvenir aux baisses d’impôts promises ? Qui va payer ? »

«Dès qu’on rentre dans les détails, quand on interroge M. Poilievre sur la façon dont il va régler tous les problèmes des Canadiens, il devient très vague», poursuit M.moi Picard. Il nous dit que tout sera dans sa plateforme. Ce n’est peut-être pas encore prêt, mais M. Poilievre est en [campagne électorale] pendant longtemps. »

Protéger nos atouts sociaux

Même si les Québécois ne votent pas majoritairement pour les conservateurs lors du prochain appel aux urnes, ces derniers pourraient en sortir vainqueurs, ce qui fait craindre au président que les acquis sociaux pour lesquels se sont battus les générations précédentes ne deviennent une chose du passé. Le résultat est un appauvrissement généralisé de la société.

« On ne peut pas baisser les impôts sans affecter notre filet social », rappelle le président de la FTQ. Il ne faut surtout pas penser qu’il est acquis: il est en jeu à chaque élection et il faut continuellement se battre pour le conserver», indique-t-elle, craignant notamment une réduction des transferts de fonds aux provinces, celles-ci soutenant entre autres choses, le système de santé et les programmes sociaux du Québec.

La syndicaliste fait son mea culpa sur ce point. « La classe moyenne existe depuis si longtemps que nous avons perdu de vue tout ce dont notre société dispose pour la soutenir », dit-elle. Nous tenions pour acquis que les travailleurs en connaissaient la valeur, mais il est clair que les organisations syndicales, y compris la nôtre, n’ont pas fait leur part. emploi de la bonne manière. »

Pour un projet social

« Ce dont nous avons besoin maintenant, c’est d’un projet de société », affirme le président de la FTQ. Nous devons cesser de chercher des coupables à tous nos problèmes et nous doter d’une vision commune qui nous donnera de l’espoir pour les générations futures. »

«Oui, les Canadiens et les Québécois ont besoin de changement», reconnaît M.moi Picard. Mais au nom de cette soif de renouveau, ne faisons pas un choix qui nous ramènerait des décennies en arrière. »

Ce contenu a été produit par l’équipe des publications spéciales de Devoirrelatifs au marketing. L’écriture du Devoir n’y a pas participé.

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