Entre l’équipe de France de football et l’extrême droite, trois décennies d’attaques et de réponses

Entre l’équipe de France de football et l’extrême droite, trois décennies d’attaques et de réponses
Entre l’équipe de France de football et l’extrême droite, trois décennies d’attaques et de réponses
Marcus Thuram, Kylian Mbappé et Ousmane Dembélé au Paul-Janes-Stadion, à Düsseldorf, le 16 juin 2024, à la veille de leur match contre l’Autriche à l’Euro 2024. FRANCK FIFE / AFP

Nous sommes en 1996 et l’équipe de France, pas encore championne du monde, dispute un Euro en Angleterre. Alors qu’elle vient de se qualifier pour les demi-finales en tenant tête aux Pays-Bas, un autre adversaire apparaît. Depuis le Gard, Jean-Marie Le Pen, fondateur du Front national, prend la parole le 23 juin pour juger « artificiel de faire venir des joueurs de l’étranger et de les appeler équipe de France »et déplorons que la plupart d’entre eux “ne chante pas et n’ignore pas La Marseillaise ».

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Peu importe que tous les membres de l’équipe soient nés en France – à l’exception de Marcel Desailly, né au Ghana – et que La Marseillaise n’a pas toujours été chanté par les générations précédentes, notamment à l’époque de Michel Platini. Le Front national (FN), devenu Rassemblement national (RN) en 2018, qui s’était jusqu’alors tenu à distance des terrains, s’est emparé du terrain sportif et a inauguré une série d’attaques contre une équipe jugée peu représentative et supposée moins patriote. .

Depuis leur hôtel dans un coin de campagne coincé entre Liverpool et Manchester, les Blues, surpris, encaissent. L’emportement du président du FN réveille des blessures, comme celles du Guyanais Bernard Lama, qui a lâché : « Je n’ai pas demandé que mes ancêtres soient déportés en esclavage. » Lilian Thuram, le père de Marcus, détecte le piège et refuse de le faire. ” afficher “ au parti d’extrême droite. Évitant également d’en rajouter, l’entraîneur Aimé Jacquet déclare que le maillot bleu est “très bien défendu”. Tellement joueur, Didier Deschamps riposte : Jean-Marie Le Pen “J’ai dit, encore une fois, n’importe quoi”.

Vingt-huit ans plus tard, l’actuel sélectionneur affirme avoir agi avant tout pour protéger son groupe. “Je l’ai fait parce que nous avons attaqué les joueurs et j’étais capitaine”a expliqué Didier Deschamps, dimanche 16 juin. Cet épisode marque cependant le début d’une époque où l’équipe de France sera fréquemment prise pour cible par le parti d’extrême droite en raison de ce qu’elle représente, et parfois amenée à prendre la parole, comme le fait Marcus Thuram et Kylian Mbappé à l’approche des élections législatives anticipées des 30 juin et 7 juillet. Le premier a appelé, samedi, à « se battre au quotidien pour que le RN ne passe pas »le second s’est déclaré dimanche, « contre les extrêmes, contre les idées qui divisent ».

Un « parti fasciste »

Six ans après l’Euro 1996, Jean-Marie Le Pen atteint le second tour de l’élection présidentielle, déclenchant une vaste mobilisation de la société civile. Comme de nombreuses personnalités sportives, les Bleus prennent position. Alors capitaine, Marcel Desailly rappelle que “la force de l’équipe de France, c’est son côté multiracial” et décrit le Front National comme « parti fasciste ».

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