Parmi ces polluants organiques, il y a notamment la benzidine, qui « même à de très faibles concentrations s’avère très toxique pour la santé », souligne Christine Genolet-Leubin. Par exemple, l’équivalent d’un demi-paquet de sucre déversé dans le réservoir Dix rempli serait problématique, illustre-t-elle.
La construction du nouveau mur, long de 1,3 kilomètre, large de 80 centimètres et profond de 30 à 32 mètres, devrait débuter en 2025. Il s’agit d’une étape « décisive », car en améliorant cette sécurité, nous pourrons commencer le nettoyage. phase de la zone la plus polluée du site sans risque», déclare Anton Aeby, directeur du secteur environnement du site Lonza à Viège.
Benzidine dans les eaux souterraines
L’entreprise Lonza a déposé des déchets liquides issus de la production chimique dans la décharge de Gamsenried jusqu’en 1978. Des tests effectués en 2018 ont révélé la présence de benzidine dans les eaux souterraines en aval. De premières analyses réalisées dix ans plus tôt avaient déjà révélé des traces de ce polluant, mais à l’époque, ces résultats n’avaient pas été transmis au canton.
« En 2008, les experts qui ont fait ces analyses ne se sont pas rendu compte que ce composé posait problème, car Lonza n’a jamais produit de benzidine. Ce polluant s’est formé involontairement avec la production d’autres substances. La deuxième fois que nous l’avons remarqué, en 2018, nous avons immédiatement agi », explique Anton Aeby.
Inscrite au registre cantonal des sites pollués, la décharge a été classée en 2011 comme site contaminé à assainir. Outre les polluants organiques, du mercure et des anilines ont également été détectés.
L’équivalent de 40 terrains de football à tester
Sur l’ensemble du site de Gamsenried, exploité entre 1918 et 2011, on trouve l’équivalent d’une quarantaine de terrains de football sur lesquels il faut effectuer des mesures. Il faudra une à deux générations pour que la décharge soit complètement assainie et que le site soit livré « à lui-même », estiment les partenaires. Ceux-ci parlent de travaux « compliqués » à réaliser.
La partie la plus polluée du site est à elle seule plus grande que la décharge chimique de Bonfol (JU), dépolluée entre 2007 et 2016, note le chef du service de l’environnement, qui estime le temps que cela prendra entre dix et quinze ans. pour nettoyer cette seule zone.
À la taille du site et à la complexité des polluants retrouvés s’ajoute la situation géographique. Le territoire est traversé ou bordé par la route cantonale, l’autoroute, les voies ferrées, une usine de valorisation et de traitement thermique des déchets ou encore des pylônes.
«Tous ces éléments nécessitent une grande coordination entre les différents acteurs», explique le conseiller d’Etat Franz Ruppen, qui a réitéré la volonté du canton «de s’approprier son passé industriel. Nous le devons aux générations futures.
Sols contaminés par le mercure
Lors d’une conférence de presse, le canton et Lonza ont également fait le point sur l’assainissement des sols contaminés par le mercure entre Viège et Niedergesteln. La première priorité, à savoir l’assainissement des zones habitées, est « achevée à 95% », ont-ils précisé. Restent les parcelles qui seront traitées dans le cadre de futurs projets de construction.
Un tiers de l’assainissement de la zone agricole, deuxième priorité, a été réalisé. Quant à la troisième priorité, à savoir l’assainissement du Grossgrundkanal, des études détaillées sont en cours. Lonza y déversait ses eaux industrielles chargées de mercure entre 1930 et le milieu des années 1970. Le polluant s’est accumulé dans les boues et les sédiments du canal.
