A Genève, un mois de congé demandé avant l’accouchement

A Genève, un mois de congé demandé avant l’accouchement
A Genève, un mois de congé demandé avant l’accouchement

« La grossesse n’est pas une maladie » et doit donc faire l’objet d’un congé spécifique. C’est avec cette conviction que le Cartel intersyndical, les syndicats SSP, SIT et SEV, ainsi que le Collectif de grève féministe, ont déposé lundi une pétition réclamant un congé prénatal pour la fonction publique. Doté de plus de 1.800 signatures et adressé au Conseil d’Etat ainsi qu’au Grand Conseil, le texte réclame au moins quatre semaines de congé avant l’accouchement, sans perte de salaire.

“Une grossesse entraîne une vulnérabilité physique et psychologique”, explique Sandra Froidevaux, secrétaire syndicale du Syndicat interprofessionnel des travailleurs (SIT). Selon les estimations, « 90 % des femmes enceintes arrêtent de travailler avant la fin de leur grossesse ». Toutefois, dans de tels cas, les salariés doivent prendre un arrêt de travail. Cela « gonfle le taux d’absences pour maladie » qui n’est pas limité, a souligné Geneviève Preti, présidente du Cartel intersyndical de la fonction publique.

Les pétitionnaires donnent l’exemple de Mila, embauchée par l’État en mai 2023. En congé de maladie de trois mois entre juillet et octobre, elle est tombée enceinte en août pour un accouchement prévu fin avril 2024. Début avril, la jeune Cette femme a été arrêtée pendant les dernières semaines de sa grossesse. « Compte tenu de la règle en vigueur, Mila va se retrouver sans revenus pendant toute la durée de ce congé ! dénoncer les auteurs du texte.

La mise en place d’un congé prénatal permettrait également de limiter les risques sanitaires : « Le stress et le surmenage peuvent conduire à un accouchement prématuré », explique Sandra Froidevaux. Dans certains pays où de tels congés existent, une réduction de 50 % des enfants prématurés a été constatée, a déclaré Anne Michel, membre du Collectif de grève féministe.

De son côté, Aline Zuber, secrétaire syndicale du Syndicat des services publics (SSP), a souligné que le congé avant l’accouchement existe dans tous les pays européens, à l’exception de Chypre et de la Suisse. La mise en place de ce système “serait une avancée concrète” dans un pays qui a “toujours été à la traîne en matière d’égalité femmes-hommes”.

Les pétitionnaires estiment qu’une telle mesure pour les fonctionnaires serait « limitée », dans la mesure où l’État compte un grand nombre d’employés âgés de 50 ans et plus. Les auteurs de la pétition espèrent que Genève fera office de pionnière dans ce domaine, comme pour le congé de maternité, et que d’autres cantons ou la Confédération suivront.

Maternité : soins immédiats

Sur le même thème, une récente décision des Chambres fédérales a ravi les pétitionnaires. Jeudi, le Conseil des Etats a décidé d’élargir les soins de maternité : les femmes enceintes ne doivent payer aucun frais médical dès que la grossesse est confirmée et non plus seulement à partir de la 13e semaine. “Nous allons dans le même sens”, a déclaré Anne Michel. Le congé prénatal ne doit pas être considéré comme un congé de maladie.

 
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