Malgré le délai très court qui nous sépare du premier tour des prochaines élections législatives, qui aura lieu en France le 30 juin, seuls des militants du RN étaient présents dans les couloirs ce dimanche matin pour distribuer leurs tracts.
C’est sous le soleil et tout sourire qu’en ce dimanche 16 juin, ils déambulent devant l’entrée des Halles de Nîmes rue Général-Perrier, tracts en faveur de l’élection de Yoann Gillet à la main. « Cela fait trois ans que je suis arrivé à Nîmes et je milite pour le Rassemblement Nationalexplique ce jeune militant. Nous constatons avec joie que la mentalité des gens a changé à notre égard. Quand j’ai commencé, on nous a crié dessus et insulté. Aujourd’hui, ils nous sourient et nous saluent. Un signe que notre parti se rassemble.
« On ne vote pas dans deux semaines ? »
En revanche, du côté des trois autres entrées ou dans les ruelles du cœur gourmand de Nîmes, aucune trace des autres partis en lice. « Heureusement qu’on nous annonce la fin du mondeboutade, panier de légumes sous le bras, Pierre, Nîmois 58 ans. Après, ils sont surpris par les résultats des votes français et la montée du RN, mais où sont les autres militants ? Ne sommes-nous pas en train de voter dans seulement deux semaines ? A ses côtés, Stéphanie, sa compagne, s’interroge : “C’est peut-être la faute des imprimeurs qui ne leur ont pas permis de recevoir leurs tracts à temps ?”
Voilà pour les réactions des gourmets en ce dimanche de fête des pères. Évidemment, si le temps presse, c’est plus pour se mettre derrière les fourneaux que pour débattre de politique. “A quoi ça sert de s’intéresser à la politique ?résume Karine, 37 ans, en avalant son café noir. “C’est toujours la même histoire. On nous dit : « Nous vous avons entendu, chers gens, nous en tirerons des leçons ». Puis, deux jours plus tard, ils refont la même chose. Et cela vaut pour tout le monde.
Reste à espérer que les candidats seront plus présents que les militants dans les jours à venir et réveilleront l’esprit civique, qui semble, ce dimanche matin, avoir préféré faire la grasse matinée.
