Pourquoi Somagec s’intéresse à la gestion du nouveau chantier naval de Casablanca

Après avoir construit le nouveau chantier naval de Casablanca pour le compte de l’Agence nationale des ports (ANP), la Somagec cherche à obtenir la concession du nouveau chantier naval de Casablanca. Leader marocain des infrastructures portuaires et maritimes, canalisations et émissaires, barrages et ponts, traitement des déchets, eau et énergie, le groupe Sahyoun vient de former un consortium avec le groupe turc Kuzey Star Shipyard pour exploiter le nouveau chantier de réparation navale de Casablanca.

L’Agence nationale des ports (ANP) recherche un concessionnaire pour le nouveau chantier naval de Casablanca. Après un premier appel d’offres déclaré infructueux en décembre 2019 par l’autorité et l’organisme de régulation du système portuaire marocain, le groupe industriel français spécialisé dans la construction navale de défense, Naval Group, est resté seul dans la course pour remporter la gestion du chantier de réparation navale, après la disqualification de deux concurrents italiens (groupe formé par le mécanicien de La Spezia Jobson Italia-déjà implanté à Tanger-/Palumbo) et le renoncement du candidat néerlandais (chantiers navals Damen). Mais l’année dernière, Naval Group, qui était en consortium avec Chantiers et ateliers du Maroc (CAM), déjà opérateur de l’ancien chantier naval de Casablanca, s’est retiré des négociations.

Pour les professionnels marocains du secteur, l’ANP a placé la barre très haut en termes de critères de sélection (capacités techniques et financières), ce qui n’est pas sans exclure de facto les opérateurs marocains qui estiment que les conditions requises favorisent les opérateurs internationaux. En effet, les candidats à la concession du nouveau chantier naval de Casablanca doivent non seulement avoir une expérience directe en tant qu’exploitant d’un chantier de réparation ou de construction navale mais également avoir exploité un nombre important de chantiers navals au cours des dernières années. années. A ce premier critère, qui compte pour 70% de la note finale d’éligibilité, s’ajoute une deuxième clause qui impose au candidat d’avoir la capacité de mobiliser des financements. Sur ce dernier point, le candidat devra justifier des opérations de mobilisation de financements réalisées pour l’aménagement, l’équipement, l’exploitation et l’entretien des infrastructures dans le cadre d’une concession ou de toute autre forme de partenariat public – secteur privé réalisées au cours des dix dernières années avec une valeur supérieure à 10 millions d’euros.

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Mais aujourd’hui, le nouveau chantier naval de Casablanca suscite l’intérêt du sud-coréen Dae Sun pour y assembler un pétrolier et surtout l’envie de la Société maghrébine de génie civil (Somagec), plus connue pour son expertise dans la construction d’infrastructures portuaires et maritimes, les canalisations et les émissaires, les barrages et les ponts, le traitement des déchets, l’eau et l’énergie, plutôt que la réparation navale.

Leader des infrastructures portuaires et maritimes au Maroc, le groupe Sahyoun a à son actif la construction de tous les ports du Royaume. Le port de Dakhla Atlantique, projet d’aménagement de la lagune Marchica à Nador, la marina de Casablanca, la station balnéaire de Mazagan, le port militaire de Ksar Sghir, Interventions substantielles dans le complexe Tanger Med, le parc éolien de Tarfaya…. L’entreprise participe tout simplement aux plus grands chantiers du royaume. C’est elle qui a également construit le nouveau chantier naval de Casablanca. Sauf que cette fois, le groupe familial Sahyoun cherche à exploiter globalement cette infrastructure. Pour répondre aux obligations imposées par le cahier des charges, il a fait appel à un géant turc de la réparation navale avec lequel il a formé un groupe. Il s’agit du chantier naval Kuzey Star qui revendique, en moyenne annuelle, respectivement la construction de 79 navires et la réparation de 112 navires.

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Toutefois, aux côtés de l’opérateur turc, le groupe marocain dirigé par Roger Sahyoun qui ne devrait pas avoir de difficultés à mobiliser des financements comme il l’a récemment démontré dans le cadre de la construction de l’autoroute de l’eau en anticipant en un temps record la mise en place de préfinancements spécifiques auprès d’un consortium. de trois grandes institutions financières marocaines, entend se diversifier à travers une inclusion rationnelle dans le domaine de la réparation navale.

Il faut dire que les travaux de dépeçage et d’évacuation du « Livana Ship », un navire commercial de 109 mètres de long, battant pavillon libérien, échoué depuis près de quatre mois au large de Marina Smir, au nord du Royaume qu’il avait brillamment réalisé a dû lui donner l’idée de se lancer dans la réparation navale. L’appel d’offres lancé en juillet dernier par l’ANP concernant ce navire qui présentait un risque direct pour l’infrastructure, la sécurité, l’environnement et l’attractivité du port, ainsi qu’une altération de l’environnement portuaire, avait permis à la Somagec de réaliser l’opération pour 30 millions de DH.

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A noter que le groupe Sahyoun opère dans le transport maritime depuis une douzaine d’années. Elle possède en réalité deux navires en Guinée équatoriale : un ferry et un remorqueur.

Aujourd’hui, le constructeur de ports marocains veut faire ses premiers grands pas dans l’industrie navale avec son allié turc. Le nouveau chantier naval devrait positionner Casablanca dans ce domaine. Il permettra à la ville de profiter de l’affluence des côtes marocaines et de répondre à la demande de réparation navale. À cela s’ajoute une opportunité due à la saturation de l’offre aux Canaries et au potentiel de captation d’une partie de la demande internationale. Le chantier dispose d’installations de cale sèche qui lui permettront d’accueillir des navires de 50 000 tonnes pour la forme refit (240 mètres de longueur), 400 à 470 bateaux par an pour le portique à sangle (450 tonnes) et 6 navires par an, standard 5 000 tonnes, pour la plate-forme élévatrice.

 
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