« J’ai appelé tous les avocats d’Auxerre », des lycéens de deuxième qui peinent à trouver un stage

« J’ai appelé tous les avocats d’Auxerre », des lycéens de deuxième qui peinent à trouver un stage
« J’ai appelé tous les avocats d’Auxerre », des lycéens de deuxième qui peinent à trouver un stage

A partir de ce lundi 17 juin 2024, les lycéens de deuxième année dans toute la France doivent réaliser un stage, afin de leur permettre de découvrir le monde du travail. L’objectif de cette nouvelle mesure est également de «améliorer la politique d’orientation des jeunes » et de “dynamiser le lien entre l’école et l’entreprise » selon le ministère de l’Éducation nationale. Pour de nombreux étudiants de l’Yonne, il était cependant difficile de trouver une entreprise qui acceptait de les accueillir pendant deux semaines. Le 6 juin, le Syndicat National des Personnels de Direction de l’Éducation Nationale (SNPDEN) représenté dans toute la France entre 30 et 50% de lycéens sans entreprise pour les accueillir.

«J’ai demandé à un collègue»

Dans plusieurs lycées de notre région, trouver un stage a été très difficile que ce soit pour les lycéens, mais aussi pour les parents comme Lyndsay Dussault, maman de Naomi, lycéenne à Joigny. Elle a dû se démener pour trouver un stage à sa fille qui n’en a pas trouvé dans le domaine qu’elle souhaitait : «Elle veut continuer comme avocate. J’ai pris la liberté d’appeler tous les avocats d’Auxerre. Il y en avait deux qui m’ont dit non. Ils ressortent à chaque fois la même chose, c’est-à-dire qu’elle est trop jeune, il y a le secret professionnel et on n’a pas le temps de les former.« .

Après plus d’une trentaine d’appels, la lycéenne a dû s’appuyer sur les connaissances de sa mère à la mairie de Brienon-sur-Armançon : «J’ai demandé à une collègue de l’emmener au centre de loisirs donc elle a accepté de le prendre. Par la suite, j’ai trouvé une autre collègue qui est directrice à l’école maternelle donc elle va y faire son stage, mais ce n’est pas du tout dans la filière qu’elle souhaite.« .

C’est également le cas de Noam Djernoune. Cette élève de deuxième année voulait faire son stage dans un magasin de vente de sport, mais personne ne l’a rappelé : “J’ai eu beaucoup de mal à trouver mon stage, c’est pourquoi j’ai dû le faire avec mon père. C’était la solution de repli« . Noam effectue son stage au Skenet’eau, la salle de concert de Monéteau, et il aime enfin pouvoir découvrir le monde du spectacle.

« Certains ont trouvé un stage qui n’a duré qu’une semaine. C’était assez compliqué »

Autre scénario, Manon Compain qui devait trouver deux cours différents pour combler les deux semaines demandées : «Je vais découvrir deux métiers différents donc c’est bien. Je fais un stage à la maison de retraite d’Ancy-le-Franc, car j’aimerais devenir infirmière ou kiné, ce sera donc le moment de rencontrer du personnel médical comme des médecins. La deuxième semaine, je fais un autre stage au magasin Bi1 de la même ville« .

Manon n’a eu aucune difficulté à trouver ses stages carelle l’a fait à l’avancemais aussi parce queelle a eu de l’aide : “Ma mère travaillait dans la maison de retraite où je vais, donc c’était plus facile car elle connaissait du monde. Mon frère travaille au magasin Bi1 donc j’en ai profité aussi. Je pense que si je n’avais pas eu d’aide, cela aurait été plus compliqué. Je sais que dans ma classe, il y en a qui ne l’ont trouvé que depuis une semaine donc c’était assez compliqué« .

« Beaucoup d’adolescents ont des idées de métier, mais qui parfois ne se voient pas à leur âge »

L’objectif du deuxième cours est d’aider les lycéens dans leurs orientation, pour les familiariser avec les futurs métiersmais la mise en œuvre de la mesure ne tient pas toujours ces promesses selon Olivier Thébaud, professeur d’histoire-géographie au lycée Fourier d’Auxerre et représentant du Syndicat national de l’enseignement secondaire (SNES) : «Penser qu’il suffit de mettre des jeunes dans une entreprise pour qu’ils puissent exercer le métier qui les intéresse, c’est ne pas comprendre ce qu’est un adolescent !

Le professeur donne quelques exemples : « Aujourd’hui, beaucoup ont des idées de carrière, mais des idées qui parfois ne peuvent pas être observées à leur âge. Je vais prendre un exemple simple : un étudiant qui veut travailler en médecine. Aucun médecin, pour de très bonnes raisons éthiques évidentes, n’accueillera un stagiaire dans son cabinet lorsqu’il procédera à des examens de patients. Les personnes souhaitant s’orienter vers l’esthétique se retrouvent dans la même situation. Les jeunes ne peuvent pas observer la pratique de l’épilation. passer, pour des raisons évidentes de respect du corps des clients. Il y a beaucoup de choses qui ne sont pas réalisables. Les seuls endroits où c’est simple, c’est d’accueillir les élèves au fond de la classe par exemple. école primaire. De nombreux stages y sont effectués.« .

 
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