La Fédération bancaire française craint un manque de protection des données des internautes sur les sites pornographiques.
Comment contrôler efficacement l’âge des spectateurs sur les sites pornographiques ? Pas avec les cartes bancaires, répondent les établissements financiers réunis au sein de la Fédération bancaire française. Cette solution proposée par Arcom serait inefficace, voire dangereuse, a-t-elle déclaré vendredi à l’AFP, confirmant une information de l’Informé.
Pour empêcher les mineurs d’accéder aux sites pornographiques, le gendarme de l’internet, Arcom, cherche à imposer des méthodes de contrôle : il propose temporairement, – le temps qu’une autre solution technique soit disponible -, que les sites imposent la saisie de leurs coordonnées bancaires lors de l’accès au contenu. L’utilisateur ne serait pas facturé, mais prouverait ainsi qu’il possède une carte bancaire, et serait censé être en âge d’accéder aux sites pornographiques.
Une méthode que désapprouve la Fédération bancaire française (FBF), l’organisation professionnelle des banques françaises. D’abord parce que cette solution ne serait pas efficace pour discriminer les mineurs, estime-t-elle : 1,4 million d’entre eux possèdent une carte bancaire, et pourraient donc contourner ce contrôle. Surtout, ceci « L’utilisation des cartes bancaires présente des risques de phishing par carte bancaire sur des sites qui, depuis plus de trente ans, ne respectent pas la loi sur la protection des mineurs »rappelle la FBF. Autrement dit : les sites qui ne respectent déjà pas la loi peuvent se révéler peu fiables dans leur collecte de données de cartes bancaires. Certains sites peu scrupuleux pourraient notamment profiter de ces contrôles pour détourner les cartes bancaires et réaliser des transactions à l’insu de leur propriétaire.
L’Observatoire de la sécurité des moyens de paiement, piloté par la Banque de France, a recommandé en septembre qu’il soit « extrêmement sélectif et vigilant » avant d’enregistrer votre numéro de carte en ligne. Dans son cadre adopté en octobre, pour lequel la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) a rendu un avis favorable, l’Arcom propose aux sites pornographiques, pendant une période transitoire de trois mois à compter de janvier, de mettre en place par endroits ce système de vérification des cartes bancaires. « afin de protéger sans délai les plus jeunes utilisateurs. »