Ce que l’on observe en Indre-et-Loire ressemble beaucoup à une concentration de ce que l’on observe au niveau national. Pour Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités, organisme implanté depuis plus de vingt ans à Tours, le Rapport sur les riches en France 2024 montre que la Touraine est “un miroir de la France” à l’égard de ses habitants les plus riches.
L’Observatoire des inégalités fixe un seuil de richesse au double du salaire médian pour une personne seule, soit 3 860 € par mois. Mais le rapport examine également des données plus détaillées, avec les revenus des 10 % d’habitants les plus riches de chaque commune ou de chaque quartier.
De forts contrastes entre communes voisines
Ainsi, en Indre-et-Loire, les communes où les habitants sont les plus riches sont Vouvray (où l’on rentre dans les 10 % les plus riches à partir de 4 100 € par mois), Saint-Avertin (4 143 €), Fondettes (4 178 €), Saint-Avertin (4 143 €), Fondettes (4 178 €), Cyr-sur-Loire (4 228 €) et Rochecorbon (4 321 €).
A l’inverse, les communes de Chouzé-sur-Loire (où l’on rentre dans les 10 % les plus riches à partir de 2 806 € par mois), Sainte-Maure-de-Touraine (2 793 €), Descartes (2 673 €), Saint-Pierre-des- Corps (2 624 €) et Château-Renault (2 580 €) sont les moins aisés du département.
La situation en Touraine est cependant représentative de la situation en France, souligne Louis Maurin : « On voit la concentration des richesses dans certaines banlieues, comme Saint-Cyr-sur-Loire, Rochecorbon, Fondettes et Vouvray. Dans ces communes, on retrouve davantage de cadres et de ménages qui ont un niveau de vie élevé. »
Ainsi, entre communes proches, le contraste peut être très fort. « On le voit en traversant la Loire entre Rochecorbon et Saint-Pierre-des-Corps »indique le directeur de l’Observatoire des inégalités.
Ces différences sont également visibles sur des maillages encore plus fins. “Dans le quartier Sanitas-Rotonde 2, on entre dans les 10% les plus riches à partir de 1 583 € par mois, soit trois fois moins qu’à Prébendes, qui n’est pas loin”, explique Louis Morin.
« Certains nous disent qu’avec 4 000 € de revenus par mois et par personne, nous ne sommes pas riches dans le quartier Velpeau, à Tours, puisque les prix de l’immobilier sont élevés, le quartier s’étant forcément gentrifié. Ils pourraient cependant venir s’installer à Sanitas ou dans d’autres quartiers où les prix sont beaucoup plus bas, mais ils ne le font pas. S’ils décident de vivre dans des quartiers malgré ces prix, c’est parce qu’ils s’y retrouvent. » il ajoute.
C’est par exemple le cas de Saint-Pierre-des-Corps, « où l’on voit que les jeunes ménages viennent s’installer car les prix dans certains quartiers de Tours sont inabordables pour eux ». Mais Louis Maurin invite aussi «ne tirez pas plus de conclusions que ce que dit cette étude. D’autant qu’il existe de nombreux quartiers ou communes intermédiaires. Il n’y a pas de quartiers bunkers à Tours. »
