“C’est une version française du thriller nordique”, au cœur du tournage d’une mini-série dans les Landes

P.Personne n’a appelé les pompiers d’Hossegor en cette nuit d’encre du dernier jour de mai. Un de ceux où l’on a pu voir les aurores boréales en France, un spectacle habituellement réservé aux pays nordiques. Personne ne les a appelés, et pourtant les pompiers étaient là, au bord du lac, un tuyau déroulé et prêt à l’emploi : de hautes flammes reflétées dans l’eau léchaient le premier étage d’une villa, mais heureusement, ce n’était que du cinéma.

Il s’agit d’un nouveau tournage en cours au département, et de nouveaux décors à monter, cette fois pour la série « Erica », adaptation libre des romans à succès de la Suédoise Camilla Läckberg, qui sera prochainement diffusée sur TF1. . Le lieu d’enregistrement de la soirée est une jolie villa en location, dont les propriétaires ont été relogés pour la semaine.

Les techniciens sont occupés. C’est tout un petit village qui se prépare à une longue nuit de tournage. Parmi eux, pas mal de professionnels landais, expérimentés dans le tournage à domicile depuis plusieurs mois. « Avec « Erica », nous envisageons au moins trois ans, puisqu’il y aura plusieurs saisons », s’enthousiasme Maïana Bidegain, chef de projet au Bureau d’accueil des tournages (BAT 40). Cette année est une belle année, nous aurons au moins trois longs métrages, voire cinq si deux projets pour l’instant confidentiels aboutissent en septembre. »


Champ et champ inversé : pour cette scène, le lac n’est pas dans le cadre, mais les caméras sont positionnées sur le sable.

Isabelle Louvier / SO

Baignoire de sang

Philippe Roux, directeur de production, était déjà présent l’année dernière sur le tournage de « Remplacement », avec Joey Starr : « Dans le premier livre de Camilla Läckberg, « La Princesse des Glaces », c’est Erica, notre héroïne, qui perd son papa, et qui retourne dans son village natal en Suède, une petite station balnéaire appelée Fjällbacka. Dans cette adaptation, le village natal est situé dans les Landes. Nous avons l’aide de la Région, du Département et Camilla est tombée amoureuse du coin », confie-t-il.

Il décrypte ensuite ce choix : « Il y avait déjà eu des adaptations de ses romans au cinéma, il y a une quinzaine d’années, mais ici, elle est venue chercher autre chose. Dans ce premier roman, elle rencontre un vieil ami à elle, qui lui donne rendez-vous dans cette maison, et à son arrivée, elle la retrouvera morte, dans une baignoire de sang. » Et d’ailleurs, les accessoiristes ont amené à l’étage un bidon d’hémoglobine plus grand que nature…

Au programme de cette agréable soirée, un crime donc, mais pas que : « Il va falloir simuler l’incendie de cette maison, avec des scènes filmées à l’intérieur, mais aussi à l’extérieur, de nuit. »

François, le premier assistant réalisateur, observe l’installation de la « rampe de flamme », tandis qu’à l’intérieur, des jeux de lumière et des machines à fumée donnent déjà l’illusion d’un départ de feu. Sur la plage, et tandis que les derniers joggeurs sont invités à quitter le terrain, une grande partie de l’équipe s’installe au pied d’un réflecteur éclairant légèrement la façade de la maison.


Les comédiens Julie de Bona et Grégory Fitoussi prennent leurs marques dans le sable landais.

Isabelle Louvier / SO

Une fois que tout est en place et que les deux comédiens ont mémorisé l’endroit où ils doivent s’effondrer dans le sable, fuyant la maison la proie des flammes, le silence retombe enfin sur le plateau.

Sous le charme de la vie landaise

Les prises de vue s’enchaînent, les comédiens cherchent le ton juste, tentent différentes propositions sous les yeux de l’équipe. Ils ont jusqu’à 5 heures du matin pour tourner, et heureusement en cette saison, les abords du lac sont relativement calmes : « Quand on travaille la nuit, il y a une vraie plus-value artistique à tourner ici, en pleine nature », explique Philippe Roux. .

« La France est le deuxième territoire de vente de mes romans »

La romancière Camilla Läckberg, qui a passé quelques heures sur le plateau, semblait très satisfaite des décors, au point de vouloir acheter une maison dans le quartier. « C’est ma première adaptation internationale, hors de Suède, et la France est le deuxième territoire de vente de mes romans », souligne-t-elle.


Camilla Läckberg, présente sur le plateau, et dont les thrillers connaissent un grand succès international.

Isabelle Louvier / SO

Elle semble être tombée sous le charme de la vie landaise. « Je pense que l’une des raisons pour lesquelles les livres ont connu un tel succès est qu’il y a toujours eu des crimes très sombres, mélangés à l’ambiance calme d’une petite ville balnéaire. Et même si ce n’est pas tout à fait pareil, nous avons travaillé sur les scripts pour en faire une adaptation fidèle. On a beaucoup travaillé sur les relations familiales qui sont très présentes dans le livre, on a voulu garder ça. Il y a aussi de l’humour, des aspects plus légers. »

Martin Rea, le producteur, a beaucoup à voir avec ce travail. « Je ne connaissais pas les Landes et le Sud-Ouest, je suis allé là-bas, en Suède, à Fjällbacka. C’est aussi une station balnéaire avec une saison touristique, un peu comme ici. Nous voulions aussi donner une touche plus solaire, ce sera différent mais ce sera la même chose. C’est une version française du thriller nordique ! »

L'incendie de cette villa a été simulé grâce à des « rampes de flammes » installées devant la véranda, modifiées par une équipe de décorateurs pour l'occasion.


L’incendie de cette villa a été simulé grâce à des « rampes de flammes » installées devant la véranda, modifiées par une équipe de décorateurs pour l’occasion.

Isabelle Louvier / SO

Camilla Läckberg a beaucoup discuté avec les acteurs, pour se rapprocher le plus possible des personnages : « Je suis restée trois jours, avec toute l’équipe, on avait passé beaucoup de temps en amont, à lire le scénario. Quand on adapte un de vos romans, il faut aussi accepter que tout ne soit pas exactement comme on l’a écrit. Ce qui est important, c’est de reconnaître vos personnages, mais ce qui fonctionne dans un livre ne fonctionnera pas toujours à l’écran. Julie de Bona, l’actrice principale, lisait les livres. Elle a beaucoup parlé avec Camilla. » La date de diffusion de cette mini-série de six épisodes sur TF1 n’a pas encore été annoncée.

Un feu plus grand que nature, utilisant plusieurs machines et éclairages.


Un feu plus grand que nature, utilisant plusieurs machines et éclairages.

Isabelle Louvier / SO

 
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