Tensions autour de la piste de pompage dans le quartier Rivière-du-Moulin

Tensions autour de la piste de pompage dans le quartier Rivière-du-Moulin
Tensions autour de la piste de pompage dans le quartier Rivière-du-Moulin

Les lanceurs d’alerte parlent de tirs de pierres ou d’œufs visant les voitures, les fenêtres des maisons et les façades des immeubles. Certains prétendent que le piste de pompage est le théâtre d’intimidations, d’actes de violence et de vandalisme. Plusieurs publications sur le groupe Facebook du quartier témoignent de ces actes depuis son ouverture.

« Je travaille dans un milieu industriel et j’en ai entendu parler dans ma vie. Mais ce que j’entends presque tous les soirs me fait rougir les oreilles », rapporte un habitant qui habite à proximité du parc verdoyant. Ce dernier a choisi de rester anonyme, afin de ne pas être la cible de ceux qui commettraient divers méfaits. Il raconte également avoir vu des jeunes en viser un autre avec des pierres, probablement ramassées dans les graviers qui composent le piste de pompage.

Conçue pour permettre aux usagers, notamment aux jeunes, de pratiquer le vélocross (BMX), la nouvelle infrastructure attirerait beaucoup de personnes beaucoup plus âgées qui excluraient les plus jeunes, selon certains témoins.

Des « dérapages d’adultes » sur les réseaux sociaux

Egalement membre du quartier, l’enseignante Julie Tremblay est attristée par le climat actuel, même si au départ, elle était très contente de cet ajout. « C’est un endroit tellement magnifique et un projet formidable pour les jeunes. Il ne faut pas qu’elle soit gâchée par l’escalade de la situation», explique-t-elle, dénonçant de son côté certaines publications Facebook qu’elle juge nuisibles à la vie des jeunes concernés.

« Je connais les jeunes du quartier grâce à mon travail. Ils vont tous bien, à mon avis. […] Cela nécessite probablement davantage de supervision en matière de sécurité. Les erreurs des adultes sur les réseaux sociaux sont inutiles. Au contraire, cela aggrave la situation», ajoute l’enseignant. Certaines publications ont suscité des débats entre habitants du quartier. Beaucoup souhaitent que cela se règle entre parents, plutôt que sur les réseaux sociaux.

L’enseignant a publié un message appelant au calme le 5 juin. L’initiative a été saluée par de nombreux internautes.

Depuis quelques temps, je vois beaucoup de publications liées à certaines problématiques entourant les jeunes du quartier. J’ai donc fait appel au service du travail de rue pour qu’il y ait une sensibilisation dans le quartier. Ces personnes sont évidemment qualifiées pour travailler auprès des jeunes de 12 ans et plus.

Alors, si vous vivez des situations dérangeantes, frustrantes ou inquiétantes, je vous invite à contacter le service de travail de rue de Chicoutimi ou directement la police. Cela permettra aux acteurs de mieux comprendre les différents enjeux, de faire de la prévention et de sensibiliser nos jeunes qui sont nos alliés.

N’oubliez pas que les jeunes apprennent et qu’il existe des personnes qualifiées pour intervenir adéquatement.

— Extrait du message publié par Julie Tremblay le 5 juin 2024.

Toutes les personnes arrêtées par Le Quotidien a déclaré que le problème n’était pas piste de pompage en soi, mais plutôt son côté attractif qui concentrerait la présence de jeunes espiègles en un seul lieu.

«Je veux dire aussi que c’est une minorité de jeunes qui se rassemblent en groupe au même endroit (…) Même si je ne le voulais pas au début, je suis conscient que ça ne va pas disparaître. J’aimerais juste que quelque chose soit fait pour arrêter cela », souligne le voisin anonyme du parc verdoyant.

Les déchets laissés sur place poseraient également problème, selon certains habitants du quartier. (Le Quotidien)

« Je dois vous le dire, je suis un peu surpris. J’aurais aimé que vous m’appeliez pour me demander comment s’est construit le projet (…) Je suis plus ou moins conscient des problèmes dont vous me parlez, mais j’ai vu ce qui se passe sur les réseaux sociaux. Je pense que c’est une tempête dans une tasse de thé », a déclaré tous les jours l’une des instigatrices du projet en tant que membre du comité de quartier, qui a collaboré avec la ville de Saguenay, Janic Lavoie.

Selon lui, les problèmes d’exclusion sont probablement davantage liés à une incompréhension de la courtoisie dans l’utilisation du piste de pompage. « On voit qu’il y a de l’enthousiasme. On voulait faire quelque chose pour les jeunes et je pense qu’on a réussi (…) Je pense qu’on est dans une période d’adaptation et que ça va se calmer durant l’été”, explique-t-il.

Il est important pour lui que la situation actuelle n’entraîne pas un abandon du projet de revitalisation du parc vert. Janic Lavoie est également d’avis que les différents conflits entre jeunes ou avec des adultes se règlent de manière plus mature que sur les réseaux sociaux.

Effectivement, Le Quotidien observe que certains adultes vont jusqu’à publier des photos d’enfants sur Facebook afin de dénoncer des situations qu’ils jugent inacceptables, notamment des conflits ou des actes présumés d’intimidation entre enfants.

Julie Tremblay semble partager plusieurs solutions possibles entre les différents acteurs dans ce dossier. Une présence policière accrue (patrouilleurs en voiture ou à vélo), le passage de travailleurs de rue, le développement d’autres infrastructures et l’ajout de caméras de surveillance sont autant de moyens qui ont été mis en avant lors des entretiens avec Le Quotidien.

Janic Lavoie estime que les prochains ajouts au site du parc vert permettront de séparer les masses de jeunes et d’assurer une certaine surveillance passive en augmentant la fréquentation du site. Ces nouvelles installations ont fait l’objet de discussions avec la Ville et les travaux pourraient débuter cet été.

D’autres infrastructures seront ajoutées à la piste de bikecross, située dans une zone herbeuse en grande partie vide. (Tom Core/Le Quotidien)

« Nous voulons faire une piste de course de trois ou quatre mètres de large, avec trois ou quatre voies. On sait déjà que les jeunes courent vers cet endroit», rapporte le conseiller municipal du secteur, Michel Potvin.

Conscient de la situation actuelle, Michel Potvin dit qu’il discutera avec les policiers pour voir avec eux la possibilité d’augmenter la surveillance dans ce secteur, qui n’est pas considéré comme un coin « chaud » de la ville. Il estime toujours que l’essentiel du travail doit venir des parents des enfants concernés.

« La police intervient deux à trois fois par semaine dans les écoles primaires. L’école St-Isidore (dans le quartier Rivière-du-Moulin) ne fait pas exception. C’est triste, mais c’est comme ça», dit le conseiller.

 
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