une mère raconte sa lutte contre les problèmes de son fils

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une mère raconte sa lutte contre les problèmes de son fils

Par

Maxime Turberville

Publié le

15 juin 2024 à 17h19

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Son histoire est peut-être celle d’autres parents. Et c’est une des raisons pour lesquelles Elodie, une mère de 34 ansa décidé de prendre la parole pour présenter son témoignage.

Celui d’une mère qui élève seule son fils, qui souffre de dyspraxieun trouble des apprentissages qui perturbe la vie quotidienne et la scolarité des adolescents 15 ans.

« Pierre (ce n’est pas son vrai nom) est atypique. Il n’est juste pas codé comme tout le monde », présente Elodie. Installé aujourd’hui dans le Pays de VitréElodie et Pierre ont toujours eu une relation « très proche », comme le confie sa mère.

Une relation forte qui permet au duo d’affronter les soucis du quotidien.

“Il ne rentrait pas dans les cases”

Tout a commencé dans les premières années de Pierre. «J’ai commencé à avoir des soupçons lorsqu’il a commencé à marcher. Il avait du mal à tenir ses couverts. Il tombait souvent. »

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A l’école, les premiers problèmes apparaissent. « Il avait du mal à socialiser avec les autres. Mais je me suis dit qu’il avait peut-être du mal à se mettre dans le bain. »

Mais au fil des années, la scolarité devient difficile dans établissements du Pays de Vitré et Fougères.

Pierre ne rentrait pas dans les cases. Il avait du mal à se concentrer. Très souvent, il était au fond de la classe.

Pendant plusieurs années, Pierre a également subi du harcèlement. Puis en classe de CM2, Elodie vit « une descente aux enfers » avec son fils.

« Là-bas, il a été harcelé et humilié par les étudiants. Ses affaires et son goûter ont été volés. Son professeur aussi ne l’aimait pas », murmure Elodie. Pierre ne terminera pas l’année scolaire et sera expulsé après avoir « frappé » trois enfants en réponse à un énième harcèlement. « Je n’ai pas compris, car il n’avait jamais été violent, poursuit Elodie.

« Il vivra avec ça toute sa vie »

A ce moment, Pierre est suivi par un Centre médico-psycho-pédagogique (CMPP). Il a des séances avec l’ergothérapeute et un psychomotricien depuis le CP.

« Il était surveillé, mais je n’avais toujours pas de diagnostic. Je ne comprenais pas pourquoi il était comme ça. » C’est auprès d’un neurologue que le diagnostic a été posé en 2019 : Pierre souffrait de dyspraxie avec trouble déficitaire de l’attention.

« Il vivra avec ça pour le reste de sa vie. Il commence tout juste à l’accepter. »

Rapidement, Elodie a fait les démarches nécessaires pour que Pierre soit accompagné. Il s’agit notamment des démarches auprès de la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) ou d’une demande d’assistante scolaire (AVS).

La vie professionnelle d’Elodie s’en retrouve également bouleversée. « J’avais pris des congés pour l’aider à s’organiser, avec ses devoirs, etc. »

Elodie découvre également, souvent seule, les techniques possibles pour accompagner au mieux Pierre. Les années collège à Fougères se sont plutôt bien déroulées. « Il avait repris confiance et avait des amis. »

La rentrée en bac professionnel se passe également bien, mais au fil des mois, la situation se dégrade.

La fatigue s’est accumulée et on lui a demandé d’avancer à un rythme qu’il ne pouvait pas suivre. Il était au pensionnat et avait du mal à être enfermé dans sa chambre de 22 heures jusqu’au matin.

« Un gros coup dur »

Suite à un incident au pensionnat où il déclenche accidentellement l’alarme incendie, Pierre se présente au conseil de discipline. «Ça s’est très mal passé. Il devait être puni, mais c’était clairement son jugement. »

Pierre est alors exclu.

Cela a été pris très violemment. Ce fut un coup dur alors qu’il ne restait que quelques jours de cours.

Depuis cet épisode, il y a quelques jours, Pierre n’est plus scolarisé. Une situation qui inquiète Elodie, actuellement en formation pour devenir aide-soignante.

« C’est un parcours du combattant depuis qu’il est petit. Parfois, je me sens impuissant et incompris. Cela a toujours été une injustice et une incompréhension. Je trouve que le personnel enseignant n’est pas habilité et formé pour accompagner ce type d’élève. Cela les prépare à l’échec et à la détresse psychologique», regrette Elodie, liée aux associations où les parents discutent de leurs problèmes.

« Rendre le plus autonome possible »

Dans ce contexte délicat, une certaine clarté est sur la table. Pierre doit reprendre une formation à la MFR de Janzé à la rentrée. Avec sa mère, ils ont visité l’établissement et tous deux ont été séduits par le discours de la direction.

« Nous avons été très rassurés par notre visite. Le réalisateur est génial. Les enfants présentant différents handicaps sont les bienvenus. Pierre pourra choisir son assistant de vie scolaire », confie Elodie, « confiante » sur cette rentrée.

Mais cette dernière ne se fera pas sans sacrifice pour elle. « Je vais devoir prendre des disponibilités et nous allons devoir déménager. Mon objectif est de le rendre le plus indépendant possible », conclut la maman de 34 ans.

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