un avocat dénonce l’indifférence des compagnies d’assurance

Le 2 décembre 2020, Morgane Keane trouvé la décédé à l’âge de 25 ansà son domicile Calvignac dans la vallée du Lotdans son jardin, suite à un coup de feu tiré lors d’une battu, par un chasseur qui ont cru voir un sanglier bouger…

Ce mercredi 12 juin 2024, plus de trois ans et demi après les événements, Me Sara Herent du barreau de Bordeaux

est venu plaider au palais de justice de Cahors, la cause de l’indemnisation que les compagnies d’assurances sont appelées à verser au frère de Morgan Keane et à son proche entourage.

Indifférence des compagnies d’assurance ?

« Nous sommes abasourdis par l’attitude des compagnies d’assurance, dans la mesure où la pudeur aurait voulu qu’un terrain d’entente soit trouvé pour indemniser le frère de Morgan Keane, plutôt que de retourner se battre en justice », a déclaré Me Sara Herent. L’avocat dénonce un manque de considération pour ce garçon de 25 ans, décédé sous le coup d’un coup de feu d’un chasseur, alors qu’il ramassait du bois pour chauffer sa maison. Le procès du chasseur-tireur et du directeur de chasse, qui s’est déroulé le 17 novembre 2022 devant le tribunal correctionnel de Cahors, a mis en lumière un chapelet d’anomalies et de dysfonctionnements, tout au long de cette partie de chasse organisée par la Diane Cajarcoise en accord avec la Saint-Hubert. Association de Calvignac.

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“Pour que Morgan Keane ne soit pas mort pour rien !” »

« Une folle chasse ! » tel était en effet le qualificatif employé par le président Philippe Clarissou, lors de l’audience de novembre 2022, revenant sur la somme de négligences qui ont conduit à la mort du jeune homme.

41% des Français déclarent, pour eux-mêmes ou leurs proches, avoir ressenti un sentiment d’insécurité à l’approche d’un territoire de chasse. Quant à la baisse du nombre d’accidents de chasse enregistrés ces dernières années, l’avocat souligne en revanche une augmentation du nombre de victimes qui ne sont pas des chasseurs. C’est le cas de Morgan Keane, qui vaquait à ses occupations dans une zone dépourvue de droits de chasse.

« Nous aurions apprécié une démarche proactive de la part des compagnies d’assurance qui auraient pris les devants et cherché à faire le nécessaire pour que ce décès ne soit pas banalisé ; « pour que Morgan Keane ne meure pas pour rien ! » scande Me Herent. L’avocat insiste sur le désastre que cette mort brutale a provoqué pour le frère de Morgan et son entourage.

« Une fois de plus, ce décès a marqué les esprits et même le Gouvernement qui a pris des mesures visant à améliorer la sécurité de la chasse, même s’il reste encore beaucoup à faire ! » continue Me Herent. Elle demande que cet élan et cette prise de conscience ne faiblissent pas.

Au début de l’audience en juin dernier, le président de la Fédération des Chasses du Lot a reconnu une nouvelle fois que cet accident n’aurait pas dû se produire. Mais, insiste l’avocat, ces propos restent lettre morte. « Je suis venu dire qu’on ne peut pas se contenter de discours occasionnels ; “Il faut que les choses bougent, il faut prendre en compte l’immense douleur provoquée par cette partie de chasse, pour le frère de Morgan qui se retrouve très seul et pour l’entourage amical désemparé par cette mort tragique” termine l’avocat, en attente d’une indemnisation réparatrice. Le jugement sera rendu début août.