la police ne dort pas bien

la police ne dort pas bien
la police ne dort pas bien

Dans le cadre d’une série de rapports sur la santé mentale des policiers, Le journal s’est entretenu avec des dizaines d’experts et d’agents en plus d’examiner plusieurs dizaines de documents, dont une quarantaine de demandes d’accès à l’information. Un constat se dégage : il n’a jamais été aussi difficile d’être policier.

Anxiété au lit, incapacité à dormir, retour en arrièresurexposition aux gyrophares, adrénaline : de nombreux policiers doivent faire face à des troubles du sommeil importants qui affectent leur santé mentale et leur capacité à travailler.

«J’ai vécu des événements au service qui ont mené à un choc post-traumatique», raconte Mélanie Leduc, policière à Mirabel.

“Le soir, quand je me couche, j’y reviens souvent dans ma tête et le petit hamster tourne toujours”, ajoute-t-elle. Ajoutez à cela la vie en général, la pression sociale, etc. À un moment donné, je suis tombé malade, j’étais épuisé.

Ce patrouilleur de la Côte-Nord est loin d’être le seul policier à vivre des troubles du sommeil. La plupart du temps, ceux-ci sont imputables à des horaires de travail atypiques. Même si l’on sent une volonté de la part des corps policiers de changer et d’offrir des horaires plus stables, les enjeux de main-d’œuvre rendent le projet très complexe.

Mais à la lumière de toutes les recherches effectuées au cours des dernières décennies, il semble clair que les services de police pourraient désormais faire mieux pour offrir un mode de vie plus « normal » à leurs employés. En fait, des études récentes indiquent que 53 % des policiers canadiens souffrent d’insomnie chronique.

L’idéal, estime le neurologue Alex Desautels, serait de proposer des horaires consolidés. Par exemple, un mois de jour, un mois de soirée, puis un mois de nuit.

Même si cela paraît simple, c’est loin d’être la norme dans les différentes forces de police. Beaucoup travaillent encore « à l’ancienne », selon nos sources.

Les carences les rattrapent

Lorsqu’il quitte l’école de police, généralement au début de la vingtaine, et est embauché comme policier, un jeune policier ne ressent pas vraiment les effets du manque de sommeil.

“Mais à partir de 30 ou 35 ans, notre horloge interne s’adapte moins bien aux différents changements et les gens deviennent très fatigués”, ajoute le Dr.r Desautels, directeur médical du Centre d’études avancées en médecine du sommeil du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) Nord-de-l’Île-de-Montréal.

Et cet âge correspond souvent à l’arrivée de jeunes enfants, qui ont besoin d’une routine bien établie. Les parents policiers qui ont des horaires atypiques reportent aussi souvent leur « nuit » afin de profiter d’un moment avec leurs petits.

« Ce n’est pas le moment d’aller jouer au basket avec votre enfant quand vous rentrez du travail le matin », explique le Dr.r Desautels. Il faut un moment tampon, de détente, pour évacuer le stress et s’endormir rapidement.

Thérapie du sommeil en ligne

Certains corps de police font affaire avec l’entreprise HALEO, une solution entièrement numérique qui propose des services pour réduire les troubles du sommeil.

Dre Maude Bouchard, directrice de la recherche et du développement chez HALEO.

Pierre-Paul Poulin / Le Journal de Montréal / Agence QMI

“Les policiers n’ont pas à souffrir de leur sommeil toute leur vie à cause du choix de carrière qu’ils ont fait”, estime le DD Maude Bouchard, directrice de la recherche et du développement chez HALEO.

Selon le DD Bouchard, outre les horaires atypiques, la nature même du travail fait que l’insomnie se fait rapidement une place dans la vie des policiers.

« Cela nécessite d’être constamment vigilant, toujours en alerte et toujours prêt à réagir. Il est tout à fait normal que lorsque vous ramenez ce bagage à la maison, vous ayez du mal à vous endormir.

Insomnie chronique chez les policiers

  • De 10% à 20% de la population générale souffre d’insomnie chronique, alors que ce chiffre grimpe à 53% parmi les policiers
  • 39 ans l’âge moyen auquel un trouble du sommeil est détecté

Source : Qualité du sommeil et symptômes de santé mentale chez le personnel canadien de la sécurité publique, Angehrn et al. (2020) et Statistique Canada

 
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